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CEF: service minimum

Comment la Conférence des Evêques de France réagit à l'affaire Vincent Lambert (25/6/2014, mise à jour le 26)

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Ce matin, je me demandais, à propos de l'affaire Vincent Lambert: où sont les évêques ?

J'étais injuste.
L'Osservatore Romano s'est fendu d'un article intitulé L'ÉPISCOPAT FRANÇAIS SUR LE CAS LAMBERT:

« Les personnes en état végétatif ou en état de conscience minimale sont des personnes certes lourdement handicapées et totalement dépendantes mais non atteintes d’une maladie particulière évolutive ou en phase terminale ».
Telle est l'une des conclusions exprimées par le père Brice de Malherbe, spécialiste de questions bioéthiques du diocèse de Paris, dans une réflexion publiée sur le site de la Conférence épiscopale de France, portant sur le cas de Vincent Lambert... »

Rien à redire à cette évidence, mais ne pouvait-on attendre rien de plus de nos évêques, si prompts à dénoncer d'autres dérives?

Avec tout le respect dû à l'Abbé de Malherbe, il est un illustre inconnu (ce n'est pas un reproche), et sa voix n'a pas beaucoup plus d'autorité que la mienne.

Je me suis rendue sur le site de la CEF, et le moins que l'on puisse dire est que sa contribution d'expert ne saute pas aux yeux, je ne l'avais même pas trouvée à la première visite, elle est perdue parmi des notes insignifiantes, sur la page d'accueil, et je me demande qui ira la chercher là. (http://www.eglise.catholique.fr/actualites/378215-note-cas-monsieur-vincent-lambert-pere-brice-malherbe/ )

De la part des évêques français, c'est vraiment le service minimum, pour ne pas dire une capitulation en rase campagne.

Et c'est triste, quand les bergers abandonnent leur troupeau..

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Mise à jour (26/6/2014)

Je reçois à l'instant un courrier de l'Abbé P., que je reproduis volontiers:

Permettez à un professeur de séminaire de vous répondre: M. l'Abbé de Malherbe (il n'est pas religieux donc pas "Père") est Docteur en Théologie d'une Université de Rome, Doctorat qui l'abilite "au nom du Pape" (c'est écrit sur le diplôme) à enseigner la théologie. Vos articles sont d'habitude très bons, mais, là, vous vous attaquez à qui n'est pas votre adversaire... Quant à dire que c'est un "illustre inconnu": de vous puisque vous le dites, mais pas de tout le monde, à commencer par les moralistes français sérieux et ceux de Rome qui le connaissent et l'estiment. Il a également été élève du Séminaire pontifical français... et plus.

Dont acte. Et pardon si je me suis mal exprimée.
Je me permets de faire respectueusement observer à mon correspondant que je n'avais aucune intention de m'en prendre à l'Abbé de Malherbe, que je ne connaissais effectivement pas (le titre de "Père" lui a été attribué à tort par l'Osservatore Romano, lien à l'appui) mais que j'avais regretté le silence de la conférence des évêques de France.
Il me semble simplement que ce n'est pas aux moralistes et aux théologiens qu'il faut s'adresser aujourd'hui, mais aux gens simples, aux catholiques de base... à tout le monde.
L'argumentaire de l'Abbé aurait pu être un remarquable support à une déclaration forte de son président, Mgr Pontier... mais à ma connaissance, il ne s'est pas exprimé publiquement.
Par ailleurs, il est évident que l'Abbé de Malherbe ne peut être tenu pour responsable de l'emphase (faible) donnée à cet argumentaire sur la page d'accueil du site de la CEF.