Accueil

Effet François ou effet Pape?

Un blogueur hispanophone réagit au sondage du Pew forum dont il a été récemment question dans ces pages. Traduction de Carlota (21/3/2014)

>>> L'effet François (Le sondage et le commentaire de Sandro Magister)

Même si je ne partage pas totalement l’optimisme de l’auteur, l’article est intéressant car il montre que dans la cathosphère hispanophone, tout le monde n’est pas dupe des ficelles des médias et des faiseurs d'opinion…

     

L'auteur, Juanjo Romero, est un Espagnol très actif sur la cathosphère en espagnol, et qui se présente lui même comme « Marié et père de famille nombreuse. Hispano-cubain, il collabore notamment d’une manière très active à l’association HazteOir.org (Fais-toi connaître) qui se bat avec beaucoup de dynamisme et d’efficacité en Espagne contre tous les nouveaux droits sociétaux mortifères que le nouvel ordre mondial veut nous imposer.
Il vient de mettre en ligne avec ses commentaires, sur son blog hébergé par infocatolica un sondage d’un organisme nord-américain sur la popularité du Pape François, déjà signalé par Sandro Magister.
Texte en espagnol ici: infocatolica.com/blog/delapsis.php/1403110236-iefecto-papa-francisco-no-efe
(Carlota)

     

Un effet Pape François? Non un effet Pape, comme toujours.
-------


Il va résulter [de ce sondage] que les catholiques sont catholiques.
Ça alors!
Peut-être parce que grâce à internet il y a un accès immédiat aux sources, l’opinion publiée diverge chaque fois plus de l’opinion publique, et elle a une influence très limitée au moment de former des critères.
Un an après l’élection du Pape François, l’indice de popularité continue à être très élevé. Mais la « popularité », cela ne compte pas beaucoup. Il suffit de se rappeler le Dimanche des Rameaux, le premier….
Certes oui, l’indice de popularité du Pape François est aussi élevé que celui de Benoît XVI et dans la lignée que celui du Bienheureux Jean-Paul II. Surprenant ? Si c’est pour toi un problème, choisis mieux tes lectures la prochaine fois.
Sandro Magister l’illustre avec les enquêtes du Pew Research Center qui permet d’accéder à un long historique des résultats.

Ainsi en mars 2013 la popularité du Pape parmi les catholiques étatsuniens est de 84% (favorables à très favorables), la même que Benoît XVI en 2008, et un peu moins, mais du même niveau, que celle de Jean Paul II à la fin de son pontificat. Certes il a été difficile de se libérer de la couche de scories dont les médias avaient souillé l’image de Benoît XVI ; mais quand il y a eu « un accès direct » cela s’est régularisé (ndt Il n’y a pas que les médias qui ont sali le Pape Benoît XVI, mais bon, restons-en là pour l’instant).

Dire que les trois [Papes] sont pareils est une imbécillité. Dire que chaque personne est touchée de manière égale par les trois papes en est une autre. Chaque personne est plus ou moins sensible ou plus ou moins en accord avec tel ou tel aspect, telle ou telle manière. Mais c’est aussi un non-sens de ne pas comprendre où et en quoi réside l’affection et l’acceptation du Pape de la part des catholiques. Il ne me vient à l’esprit aucun exemple à comparer à ces enquêtes, sinon peut-être s’il s’agissait de la « popularité » des pères et des mères.

Cette réalité rend fous les vaticanistes et autres du même acabit, qui avec leurs pauvres schémas ne s’expliquent pas qu’un prétendu « relâchement moral ou doctrinal » vendu à profusion ne porte pas « ses fruits » [en termes de popularité du pape].

Les dates de plus haute popularité de Jean-Paul II sont enregistrées, comme le signale Magister, au moment où sont publiées:
• «Veritates Splendor» (1993), sur les termes moraux controversés et sur le relativisme
• «Ordinatio Sacerdotalis» (1994), qui règle une fois pour toute le sujet de l’ordination des femmes,
• «Evangelium Vitae» (1995), avec de terribles pages contre l’avortement et l’euthanasie.

Benoît XVI augmente sa «popularité» en 2008, alors que venait d’être publiée «Dignitatis personae», un an après le Motu proprio «Summorum Pontificum».

Tous ceux qui espèrent voir leur triste vie justifiée, et qui en général peuplent les sections « religion » des médias, vont avoir à souffrir la même, oui, la même déception que celle d’alors.
Toutefois je dois reconnaître un aspect différent à ce Pape, et il faut en profiter tant que cela dure. C’est que les personnes qui pendant si longtemps ont haï Jean-Paul II et Benoît XVI (je dirais encore plus Benoît XVI...), tant qu’il imprime son caractère, ont la possibilité de revenir à l’Église.
Et cela c’est une bonne nouvelle. Pour ma part, je ne vais pas les en blâmer du tout, et sûrement que les prédécesseurs du Pape François en seraient enchantés (*)

Note de traduction

(*) Je serais bien plus sévère et bien moins optimiste que J. Romero. Je reste toujours convaincue que les journalistes et autres autorités (y compris au sein de l’Église) qui disposent des médias, n’ont pas changé de ton avec François, parce qu’elles se sont converties mais plutôt parce qu’elles ont désormais une nouvelle stratégie de contournement, ou bien parce qu’elles pensent que le nouveau Pape est de leur bord. Mais évidemment je voudrais me tromper.

Par contre j’encourage à relire les remarquables analyses de Jean-Yves Le Gallou (disponibles en particulier sur le site <Polemia>) sur le monde médiatique et la façon de se prémunir de ce lavage de cerveau officiel des médias mais aussi des experts et des conseillers médiatiques placés même là où ils ne devraient pas être. Évidemment tournant de plus en plus à vide, les « désinformateurs » doivent toujours en rajouter, pour essayer d’être crédibles, puisqu’ils ne disent pas la vérité,. Mais finalement ce n’est peut-être pas un mal, car à un moment donné le trop devient de trop ; et même les talentueux désinformateurs qui tournent casaque au gré du vent de ce monde et de celui qui veut en être le maître en singeant Dieu, se trouvent démasqués et de moins en moins écoutés… comme les journalistes de médias étatisés de certains pays totalitaires, ceux d’hier, et ceux d’aujourd’hui ou qui le deviennent. Restons néanmoins vigilants et n’accordons aux sondages que la valeur que méritent les sondages…