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Ettore Gotti Tedeschi s'exprime

Zenit en anglais rapporte des confidences parues dans la presse italienne. L'ex-président de l'IOR rend hommage à Benoît XVI, et dit qu'il "ne veut pas se venger" (15/5/2014)

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L'ancien président de la Banque du Vatican prend la parole
Gotti Tedeschi dit qu'il ne garde pas de rancune pour les fausses accusations et qu'il est au service de l'Église

13 mai 2014
http://www.zenit.org/en
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Ettore Gotti Tedeschi, qui a été président de l'Institut pour les Œuvres de Religion (IOR) de 2009 à 2012, dit qu'il pardonne «tous ceux qui ont parlé si mal» de lui qu'il a été «démis injustement de la présidence de l'IOR».

Selon les médias italiens, le financier italien, qui a été contraint de démissionner en 2012 de sa présidence de l'IOR, dit qu'il ne cherche pas à se venger de ses ennemis au Vatican.
Après seulement trois ans dans le poste, Gotti Tedeschi a été la cible de différentes fausses accusations, y compris celle d'être impliqué dans un présumé scandale de blanchiment d'argent.
Mais en Mars, les juges Rome l'ont acquitté de toute charge. Les avocats du banquier ont dit que la décision du juge justifiait leur client et «montrait le caractère infondé» des accusations formulées par le conseil d'administration de la banque quand il a été congédié.
Les avocats avaient menacé de poursuites judiciaires, disant que la décision montrait que le conseil d'administration de l'IOR avait commis «des erreurs graves et caussé ainsi de graves dommages au Saint-Siège» en renvoyant leur client alors qu'il travaillait à améliorer la transparence et la responsabilité.
Mais Gotti Tedeschi dit qu'il ne garde pas de rancune contre le Vatican et que son acquittement a en partie compensé l'amertume qu'il a ressentie au moment de sa démission.
«Je suis reconnaissant aux juges de cette "absolution" et des raisons que l'ont accompagnée. Mais je suis aussi un fils et un membre de l'Eglise, j'aime mon Eglise, mais en même temps je voudrais me sentir aimé par mon Église. Je le dis en toute sincérité ... Je ne veux pas de revanche».
Conscient que cela peut sembler ironique, il dit: «Que penseriez-vous si je vous disais que, des événements vécus dans les deux dernières années, j'ai également tiré des avantages qui m'ont fait mûrir spirituellement, et qui ont grandi ma foi? Oui, c'est ce que je pense aujourd'hui, plus que jamais».
Réfléchissant à ce qui lui ferait plaisir, à présent qu'il a été innocenté, Gotti Tedeschi dit qu'il aimerait une rencontre avec le pape François, mais qu'il laisse la décision au Saint-Père qui «sait mieux» ce qu'il convient de faire. Il dit que le Pape saurait également mieux savoir si une «discussion confidentielle» entre eux serait appropriée ou non.

L'économiste italien dit qu'il avait senti le soutien du pape Benoît XVI, notant: «J'ai toujours senti son estime et son affection dans beaucoup de moments difficiles». C'était un «privilège» de servir en tant que président de l'IOR sous lui, a dit Gotti Tedeschi.
Rencontrer à nouveau le pape en retraite serait, dit-il, «un rêve», surtout de le faire avec sa femme, «parce qu'elle aussi, a beaucoup souffert au cours des deux dernières années» et «a une dévotion très spéciale au Pape émérite».

Interrogé sur ce qu'il aimerait dire à François et à Benoît, il dit: «Je voudrais leur expliquer que mon seul intérêt était de servir l'Eglise et d'aider, avec mes modestes moyens, le pape dans sa mission de pasteur universel».
«Dans mon service à l'Eglise et au Pape, j'ai toujours essayé de le faire avec toutes mes capacités et mes limites. Mais toujours avec sincérité et conscience ».

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Commentaire

Puis-je me permettre de suggérer qu'Ettore Gotti-Tedeschi reste en contact avec le pape émérite (Mgr Gänswein étant probablement la courroie de transmission) et que c'est à ce dernier qu'il faut attribuer sa docilité, et d'avoir renoncé à des poursuites judiciaires contre ses accusateurs, qui ont pourtant porté gravement atteinte à sa réputation dans le milieu des affaires, et surtout à son honneur. C'est une hypothèse réaliste, confortée par l'hommage du banquier à Benoît XVI.
Il semble malgré tout garder une certaine amertume. Peut-être parce que François, d'abord, nous dit-on, si facile, n'a pas encore trouvé un moment pour le recevoir, et écouter ses explications?