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La guerre de l'ONU contre l'Eglise continue

Les 5 et 6 mai prochains, le Saint-Siège présentera son rapport sur la Convention contre la torture (Cat) à la commission compétente de l'ONU, et répondra à ses questions (2/5/2014)

On se souvient que le 5 Février 2014, le Comité sur les Droits de l'Enfance des Nations Unies publiait un rapport de seize pages sur la conformité des comportements de l'État de la Cité du Vatican à la Convention des Nations Unies sur les Droits de l'Enfance.
En réalité, dans le rapport d'une partialité ahurissante, rédigé par des idéologues furieux, et à l'issue d'une séance fortement médiatisée à dessein, l'Eglise avait été accusée de violer la convention de l'ONU sur les droits de l'enfant. Tout y passait, en vrac, et sans surprise les abus sexuels sur mineurs par le clergé, mais aussi la théorie du genre, l'homosexualité, le châtiment corporel et l'enseignement de l'Eglise à ce sujet, la "santé reproductive" pour les élèves des école catholiques, etc... Une ingérence inadmissible de l'ONU dans le magistère, au point que Massimo Introvigne titrait, le 6 février, un dramatique "L'ONU déclare la guerre à l'Eglise"

Quelques jours après la sortie du rapport, Giuliano Ferrara publiait un "appel au Pape François" afin que cette déclaration de guerre du monde à l'Eglise reçoive du Saint-Siège une réponse adéquate, venant du sommet.
On trouvera tous les éléments dans le dossier de ces pages: ONU vs Saint-Siège

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Le 15 avril dernier, j'ai eu sous les yeux un article de Vatican Insider, qui m'avait alertée.

Le Vatican en mai devant le Comité anti-torture de l'ONU
Iacopo Scaramuzzi
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En mai prochain le Saint-Siège présentera son rapport initial sur la Convention contre la torture (Cat) à la commission compétente de l'Organisation des Nations Unies. C'est ce qu'a confirmé à des journalistes le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, le père Federico Lombardi. Répondant à leurs questions, le père Lombardi a déclaré que la présentation du rapport aura lieu le mois prochain, en même temps que Chypre, la Lituanie, la Guinée, le Monténégro, la Sierra Leone, la Thaïlande, lUruguay.

«Il s'agit - a précisé le P. Lombardi - de la procédure ordinaire à laquelle adhèrent tous les «États parties» de la Convention. En tenant compte du type d'obligations prévus par la Convention, le Saint-Siège a adhéré en 2002 à la Convention exclusivement au nom et pour le compte de l'Etat de la Cité du Vatican. Pour cette raison le Saint-Siège continue à s'acquitter de ses obligations au nom de l'Etat de la Cité du Vatican, et à présenter des rapports périodiques conformément aux procédures prévues par la Convention ».

Ces derniers jours, le Center for Constitutional Rights (CCR), qui représente le Réseau des survivants des personnes victimes de violence par des prêtres (SNAP) a dit dans une déclaration avoir remis au Comité un rapport «qui documente la gravité du préjudice subi par les survivants des violences sexuelles de la part du clergé catholique». La note souligne également que l'audience de mai, qui devrait avoir lieu les 5 et 6 du mois, «sera la deuxième fois en quatre mois que des hauts fonctionnaires catholiques seront appelés devant les Nations Unies pour répondre à la question du respect des droits de l'homme de la part du Vatican sur la crise mondiale continue des violences sexuelles et des dissimulations de l'Eglise catholique».

Le document présenté par le Vatican en Décembre 2012 sur la Convention contre la torture et publié sur le site du Comité se concentre sur la question spécifique de la torture, exposant le droit et les procédures de l'État du Vatican dans ce domaine et rapportant les affirmations contre la torture et «autres peines cruelles, inhumaines ou dégradants dans l'enseignement et l'activité du Saint-Siège».

     

Le bulletin VIS d'aujourd'hui le remet au premier plan de l'actualité.
Il s'agit d'un communiqué du Père Lombardi, qui rappelle fermement la distiction entre l'Eglise et l'Etat de la Cité du Vatican:

Pour évaluer l'importance de l'audition et la nature du dialogue entre la délégation et le comité, et vue la nature de la convention (qui touche principalement à la matière pénale ou carcérale, aux rapports judiciaires internationaux, etc) il importe de préciser au premier chef que le Saint-Siège a adhéré pour le compte exclusif de l'Etat du Vatican. Sa responsabilité juridique quant à l'application de la convention ne s'applique donc qu'au territoire et compétences de l'Etat vatican et non à l'Eglise catholique de par le monde.

Et, un peu plus loin, il insiste:

(...) Dans le cadre de ses discussions avec les états signataires, les comités des Nations-Unies formulent souvent des questions qui ne sont pas directement liées au cadre strict de la convention correspondante, mais à une interprétation extensive du texte. C'est par exemple ce qui s'est produit en janvier lors de l'audition devant le Comité pour la Convention sur la protection des mineurs. Ce genre d'intervention découle généralement des pressions exercées par des ONG fortement orientées idéologiquement dans l'opinion publique ainsi que sur les comités des Nations-Unies- En l'occurrence on avait agi dans les media pour que les abus sexuels sur mineurs soient débattus lors de l'examen du Comité sur la torture alors que cela relève à l'évidence de celui sur les Droits de l'enfance. Il s'agissait à l'évidence d'une manoeuvre et d'une manipulation.

Bref... la guerre continue.
Affaire à suivre. En espérant que la réponse du Pape, le seul ayant l'autorité nécessaire pour le faire, sera à la hauteur de l'agression.