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Le grand Orient d'Italie s'intéresse au Concile

Une conférence organisée par le Grand Orient d'Italie, sur le thème "Le Concile Secret" (16/6/2014)

(Information du site Chiesa e Post Concilio)

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L'invitation

Le site du Grand Orient présente l'évènement en ces termes:

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Le Service Bibliothèque du Grand Orient d'Italie organise le 12 Juin à 18h00 (...) un débat sur «L'Église du dialogue, du Concile Vatican II au pape François». L'occasion est la sortie du livre "Le Concile secret" du journaliste vaticaniste Ignazio Ingrao. Avec l'auteur, interviendront l'historien Alberto Melloni (catholique de gauche), la théologienne Marinella Perroni (défenseur convaincue de la théorie du gender) et le Grand Maître Stephen Bisi. Le modérateur de la rencontre sera le journaliste Marco Politi (cf. Les loups de François... ).
Comprendre un événement aussi novateur et paradigmatique que le fut le Concile Vatican II , et le faire à travers une lecture non officielle, mais enracinée dans des témoignages et des documents souvent inédits, cela signifie avoir la possibilité d'aller à la racine de ce qui se passe aujourd'hui dans l'Église catholique. Étudier le Concile d'hier, nous permet d'anticiper l'Église de demain. Le Pape François a pris le relais de ses prédécesseurs, prenant l'engagement ferme et décidé de réaliser le Concile. L'Eglise en dialogue, projetée vers les périphéries, comme le veut le pontife argentin, repropose le modèle que les Pères conciliaires désiraient réaliser.

Un point de contact précieux et de dialogue avec les laïcs et les non-croyants peut être celui des droits de l'homme
. L'engagement pour la justice, fondé sur la reconnaissance des principes essentiels du droit naturel (*), caractérise l'action de l'Eglise sous toutes les latitudes, et implique souvent aussi un prix élevé à payer, y compris en termes d'attaques et de persécutions. La défense des droits de l'homme et la reconnaissance des principes du droit naturel qui guident le bien commun peuvent donc être une plate-forme de discussion et de débat pour tous ceux qui ont à cœur la promotion de la personne humaine.

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(*) Le droit naturel, défendu si passionnément par Benoît XVI, a peu à voir avec la conception maçonnique, ou en est une caricature.

     

Le livre d'Ingrao

Je suis allée sur le site de l'auteur du livre, Ingnazio Ingrao (www.ignazioingrao.it/il-concilio-segreto).
Il est le vaticaniste du magazine Panorama, un hebdomadaire genre "le Point", publié par le groupe Mondadori, propriété de la famille Berlusconi.
Il est aussi l'auteur d'une enquête parue en juillet 2010 sur "les nuits chaudes des prêtres gays" (cf. benoit-et-moi.fr/2013-I/articles/derniere-campagne-contre-leglise-ii).

J'ai traduit sa propre présentation de son livre: on notera que, curieusement, l'éditeur Piemme indique le... 12 mars 2013 (cf. http://www.lafeltrinelli.it/libri/ignazio-ingrao/concilio-segreto) soit la veille de l'élection de François, comme date de sortie du livre, sur lequel on peut imaginer qu'il travaillait bien avant.

LE CONCILE SECRET
Une enquête pour comprendre à la racine l'élection de Pape François
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Il y a un Concile qui n'a jamais été raconté: celui qui s'est déroulé loin des projecteurs, dans les sommets secrets entre évêques et cardinaux, dans les rencontres diplomatiques, dans les rédactions des journaux, dans les sections des partis politiques et même parmi les 007 [... ] Il y a des légions d'espions, russe, polonais, anglais, américain et italiens bien sûr, qui sont camouflés parmi les prélats et les auditeurs, rédigent des dossiers et réussissent même à influencer le conclave qui a élu le pape Paul VI. Sortent également des lettres confidentielles de prêtres qui demandent à Montini d'abolir le célibat sacerdotal. Il y a un théologien qui dénonce, avec courage, le scandale de la pédophilie dans l'Eglise, mais son cri d'alarme reste, à tort, inécouté....

Comprendre un événement aussi novateur et paradigmatique comme le fut le Concile Vatican II , et le faire à travers une lecture non officielle, mais enracinée dans des témoignages et des documents souvent inédits, cela signifie avoir la possibilité d'aller à la racine de ce qui se passe aujourd'hui dans l'Église catholique. L'acte révolutionnaire de Benoît VI , le Pape démissionnaire qui, renonçant au trône, se fait évêque entre les évêques (ndt: ce n'est pas vraiment exact, et c'est la raison pour laquelle Benoît XVI a chois de s'appeler PAPE émérite et porte à son accomplissement cet esprit de collégialité qui avait profondément traversé Vatican II; l'élection «surprise» (ndt: les guillemets sont dans le texte, cf. Tosatti: Jorge Mario Bergoglio entré pape au Conclave? ) du pape François, le premier évêque en provenance de l'Amérique du Sud dans l'histoire de l'Eglise à conduire le peuple de Christ, prédicateur d'un renouveau spirituel dans l'humilité et la pauvreté, figure stratégique dans une église qui semble avoir perdu son centre dans la vieille Europe, mais qui se redécouvre vivante et fertile dans le «Sud» (ndt: cela serait à nuancer); ce sont tous les développements de motifs, dont on reconnaît l'origine dans l'événement sans précédent qui a marqué la vie de l'Église universelle au tournant des pontificats de Jean XXIII et Paul VI.

Découvrir les motivations, les sensibilités, et souvent les luttes de pouvoir qui ont caractérisé le dernier concile œcuménique, reconstruire les thèmes et les raisons de fond de cet événement, permet à l'observateur curieux et attentif de reparcourir le fil qui unit le présent au passé, l'histoire moderne de l'Église avec les événements actuels qui secouent le Vatican. On s'apercevra ainsi que Vatileaks, la tache noire des abus sexuels de la part des consécrés, le débat sur l'IOR, la démission surprenante de Joseph Ratzinger, les thèmes qui ont caractérisé les denses discussions préparatoires du conclave qui vient de s'achever et l'élection d'un pape de l'autre côté de l'océan, sont l'apport des questions, souvent non résolues, et des suggestions réformatrices qui dans la période de 1962-65 enflammèrent les assises œcuméniques et qui aujourd'hui encore animent le débat théologique et pastoral de l'Eglise.

Que raconter aujourd'hui du Concile à quelqu'un qui n'en a jamais entendu parler?
Il est utile de décrire ce qui s'est passé sur la «scène», mais il est également important de révéler ce qui s'est passé dans les coulisses.
Non pour le goût des «dessous» en soi, mais parce que c'est la seule façon de pouvoir déchiffrer les raisons de nombreux choix, et surtout , on découvre que les questions non résolues de cette époque sont encore des questions ouvertes. Le Concile d'hier, en somme, nous aide à anticiper l'Église de demain».

     

La table des matières détaillée est ici: http://www.ignazioingrao.it/fckeditor/files/file/indice_sommario_capitoli.pdf

Je n'ai évidemment aucun moyen de valider ou d'invalider les "révélations" d'Ingrao, il est probable qu'il y a du vrai et du faux.
Il est toutefois intéressant que le Grand Orient ait choisi de lui consacrer une rencontre-débat.
D'abord, de quoi se mêlent-ils, eux qui cultivent le secret mais exigent des autres la transparence?
Le Grand Orient est l'ennemi de toujours de l'Eglise en général, et de Benoît XVI en particulier, au point que certains se sont posés la question de savoir quel rôle la maçonnerie a joué dans sa renonciation, ou du moins dans les faits qui l'ont précédée: cf. benoit-et-moi.fr/2013-II/articles/la-franc-maonnerie-contre-benoit.html

On se souvient que la maçonnerie italienne avait accueilli avec faveur l'élection de François: benoit-et-moi.fr/2013-II/articles/la-lune-de-miel-mediatique-de-franois-2.php (dans cet article, il est aussi question du rôle joué par le majordome).
Et les sources ne sont pas d'obscurs sites conspirationistes, mais La Bussola et... La Repubblica!!!