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L'Eglise bientôt sous tutelle?

Retour sur quelques-uns des paragraphes les plus inquiétants du rapport sur le Vatican par la Commission de l'ONU pour les droits des enfants (7/2/2014).

Voir aussi:

Le site italien tempi.it a eu la bonne idée de mettre en ligne le lien vers le document de l'ONU, dont Massimo Introvigne nous a fourni un résumé hier (http://cdn.tempi.it/wp-content/uploads/2014/02/Comissione-Onu-Diritti-minori-Rapporto-Vaticano.pdf).
C'est en anglais, mais tout en étant intensément barbant et répétitif (on dirait que c'est écrit par des obsédés, mais c'est probablement le cas) c'est assez facile à lire.
Et IL FAUT LE LIRE, IMPERATIVEMENT, si on veut prendre conscience de ce qui est en jeu.

Le site tempi.it a traduit en italien quelques un des articles les plus troublants (cf. ci-dessous).

Il n'y a aucun doute: les affaires de pédophilie ne sont qu'une petite partie de ce que le document aborde, ET ILS SONT UN PRÉTEXTE ..
En réalité, ils ne sont là que pour culpabiliser l'Eglise, la mettant ainsi en postion d'infériorité.
Cela va plus loin que la simple ingérence: le ton est carrément à l'intimidation, voire à la menace, et les implications font froid dans le dos.

Le prochain Synode sur la famille (explicitement cité dans le document) n'est-il qu'une coïncidence providentielle?
Le Pape aura-t-il la force de résister à ces terribles pressions, et de réaffirmer la doctrine de l'Eglise?

Extraits

25. La Commission se réjouit d'apprendre du Saint-Siège qu'il a entrepris un examen de sa législation en référence au retrait de l'expression discriminatoires "enfants illégitimes" qui se trouve toujours dans le droit canonique, en particulier dans le canon 1139. Notant également positivement la déclaration faite par le pape François en Juillet 2013 [qui suis-je, pour juger?], la Commission est préoccupée par les déclarations antérieures du Saint-Siège sur l'homosexualité, qui contribuent à la stigmatisation sociale et à la violence contre les adolescents lesbiennes, gays, personnes bisexuelles et transgenre et contre les enfants élevés par des couples de même sexe.

26. La Commission recommande au Saint-Siège de changer toutes ses lois et ses règles (...) conformément à l'article 2 de la Convention et d'abolir immédiatement la classification discriminatoire des enfants nés hors mariage comme enfants illégitimes. La Commission invite également le Saint-Siège à utiliser son autorité morale pour condamner toutes les formes de harcèlement, de discrimination ou de violence contre les enfants en fonction de leur orientation sexuelle ou de l'orientation sexuelle de leurs parents et pour promouvoir au niveau international la dépénalisation de l'homosexualité.

27. En référence aux préoccupations précédentes au sujet de la discrimination fondée sur le genre, la Commission regrette que le Saint-Siège continue à mettre l'accent sur la promotion de la complémentarité et de l'égalité dans la dignité, deux concepts qui ne correspondent pas à l'égalité de fait et de droit prévue par l'article 2 de la Convention, et sont souvent utilisés pour justifier des lois et politiques discriminatoires. La Commission regrette également que le Saint-Siège n'ait pas fourni des renseignements exacts sur les mesures prises pour promouvoir l'égalité entre les filles et les garçons et pour éliminer les stéréotypes sexistes dans les manuels scolaires des écoles catholiques comme requis par la Commission en 1995.

28. La Commission invite le Saint-Siège à adopter une approche fondée sur les droits pour affronter la discrimination entre filles et garçons, et à s'abstenir d'utiliser une terminologie qui pourrait menacer l'égalité entre les filles et les garçons. La Commission invite également le Saint-Siège à prendre des mesures actives pour éliminer des manuels scolaires des écoles catholiques tous les stéréotypes de genre qui pourraient limiter le développement des talents et des capacités des garçons et des filles et compromettre leurs opportunités de vie et d'éducation.

35. En apprenant avec satisfaction l'accent mis par le Saint-Siège sur le droit des enfants à vivre avec leurs parents et à connaître leur identité, la Commission est préoccupée à l'égard de la poursuite de la pratique de l'abandon anonyme de nourrissons organisé par des groupes catholiques dans différents pays à travers les soi-disant "boîtes à bébés" (baby box).

36. À la lumière des articles 6, 7, 8 et 19 de la Convention, la Commission invite avec force le Saint-Siège à coopérer pour déterminer la cause de de la pratique de l'abandon anonyme des nouveaux-nés et à promouvoir des alternatives (...). La Commission invite également le Saint-Siège à affronter l'abandon des nouveau-nés par la diffusion de la planification familiale et de la santé reproductive ainsi que par le soutien consultatif et social approprié, afin de prévenir les grossesses non désirées (...).

48. En apprenant avec satisfaction par le Saint-Siège que dans un avenir proche il examinera les dispositions du droit canonique relative à la famille, la Commission exprime sa préoccupation que le Saint-Siège et l'Église ne reconnaissent pas l'existence de différentes formes de familles et discriminent souvent les enfants en fonction de leur situation familiale.

49. La Commission recommande que le Saint-Siège s'assure que les dispositions du droit canonique reconnaissent la diversité des arrangements familiaux et ne discriminent pas les enfants en fonction du type de ménage dans lequel ils vivent.

54. La Commission exprime sa profonde préoccupation parce qu'au Brésil en 2009 dans le cas d'une fillette de neuf ans qui a été soumise à un avortement pour lui sauver la vie après avoir été violée par son beau-père, un archevêque de Pernambuco a sanctionné la mère de la fille ainsi que le médecin qui a pratiqué l'avortement, une condamnation qui a été ensuite approuvée par la Congrégation des évêques de l'Église catholique romaine.

55. La Commission invite le Saint-Siège à reconsidérer sa position sur l'avortement mettant évidemment en danger la vie et la santé des filles enceintes, et à modifier le Canon 1398 sur l'avortement identifiant des circonstances dans lesquelles l'accès à l'avortement peut être autorisé.

56. La Commission est profondément préoccupée par les conséquences négatives de la position et de la pratique du Saint-Siège qui nie aux adolescents l'accès à la contraception ainsi qu'à la santé et à l'information sexuelle et reproductive.

57. (...) La commission rappelle au Saint-Siège les dangers des grossesses précoces et non désirées et de l'avortement clandestin, qui, pour les adolescentes se traduisent par des taux nettement plus élevés de morbidité et de mortalité maternelle, ainsi que le risque pour les filles et les garçons de contracter des maladies sexuellement transmissibles, dont le VIH / sida. La Commission recommande au Saint-Siège de:
(a) évaluer les incidences graves de sa position (...) et surmonter toutes les barrières et les tabous à l'égard de la sexualité des adolescents, qui les empêchent d'accéder à l'information sur la santé sexuelle et reproductive, y compris celle sur la planification famille et sur les contraceptifs, les dangers d'une grossesse précoce, la prévention du VIH / sida (...),
(b) placer l'intérêt des adolescents au centre de toutes les décisions qui affectent leur santé et leur développement (...);
(c) garantir le droit des adolescents d'avoir accès à une information adéquate essentiellepour leur santé et pour leur développement et pour leur capacité à participer à la société. En ce sens, le Saint-Siège doit s'assurer que l'éducation sexuelle et la santé reproductive et la prévention du VIH / sida font partie du programme obligatoire des écoles catholiques (...),
(d) garantir l'intérêt des filles enceintes et s'assuer que leur point de vue est toujours entendu et respecté dans le domaine de la santé reproductive (...).