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Les combats autorisés... et les autres

Un article publié sur le site <Riscossa Cristiana> qui pose les bonnes questions, celles qu'on lit rarement ailleurs, sur les "combats" que le "monde" permet, et ceux qu'il ne permet pas (25/5/2014)

>>> Image ci-contre: don Luigi Ciotti, le très médiatique prêtre anti-mafia, accueillant le Pape François pour une grande veillée de prières contre la mafia, le 21 mars dernier à Rome. (Cf. Les Papes et la mafia)

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PASTORALE DE DIALOGUE ET CONDAMNATIONS SÉLECTIVES
Marco Bongi
26 mars 2014
http://www.riscossacristiana.it
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Prêtres anti-mafia et anti-Camorra: ils ont su condamner et combattre la criminalité organisée. L'un d'eux a même été tué (ndt: don Pino Puglisi, béatifié le 25 mai 2013), ils méritent donc les louanges, les éloges et les procès en béatification. Personne n'a rien à redire à leurs méthodes pastorales.
Evêques qui se sont courageusement opposés aux dictatures d'Amérique du sud. Ils ont condamné les abus et tonné contre les régimes anti-démocratiques. Bien ... parfait. Pour eux aussi, hosannas et éloges dans les médias catholiques.
La même chose s'applique aux membres du clergé qui ont condamné et continuent à stigmatiser durement le racisme, l'antisémitisme, l'exploitation des travailleurs par les capitalistes, la peine de mort, et - peut-être pas pour longtemps -, la pédophilie.
Je ne veux nullement, dans ces quelques lignes, entrer dans le bien-fondé de ces questions sensibles. Je me limite à exposer quelques réflexions simples de nature méthodologique.

Quand les «normalistes» s'efforcent de justifier certaines orientations pastorales du nouveau cours eclésial, ils nous servent souvent de petits sermons émouvants du genre:

«Il ne sert à rien de lancer des condamnations et des excommunications: il est beaucoup plus utile de proclamer l'Evangile d'une manière positive. Montrer commbien est belle la famille, combien est beau l'amour entre un homme et une femme, élever de nombreux enfants, aider les personnes âgées souffrant de maladies chroniques ... C'est le plus sûr moyen de répandre la vraie doctrine qui, de toute façon, ne change pas».

Et alors je me demande: si c'est le cas ... pourquoi ne pas critiquer aussi les prêtres anti-mafia. Ne vaudrait-il pas mieux qu'ils montrent, par l'exemple, combien il est beau de vivre honnêtement, mais s'abstiennent de sermons enflammés en chaire?
Pourquoi critiquez-vous sévèrement les silences supposés de quelques pasteurs sous les régimes militaires sud-Américains, et même ceux, construits autour d'une table, de Pie XII sur l'extermination des Juifs? Pourquoi n'invoquez-vous pas, dans les situations mentionnées ci-dessus, la pastorale du dialogue approuvée par le Concile Vatican II?
(..)

En vérité, alors, que j'essaie d'y réfléchir, je ne parviens pas à trouver à ces importantes questions d'autres réponses que celles-là:
«Il ne faut pas condamner ce que le monde ne veut pas que l'on condamne: le divorce, l'avortement, l'homosexualité, l'euthanasie, le relativisme, le mondialisme, etc.
Il faut au contraire condamner, et même malheur à celui qui ne condamne pas, ce que le monde veut que l'on condamne: les inégalités sociales, l'unicité de la vérité, les valeurs traditionnelles dans la religion et la liturgie, la loi naturelle, etc.»

C'est malheureusement la réalité des choses, et beaucoup de chrétiens, y compris pas mal de pasteurs, s'adaptent très vite. Recouvrant la honteuse capitulation culturelle de discours accrocheurs, de raisonnements "buonistes", de paroles lisses et de sophismes.

Très bien, sauf le fait, clair et indélébile, que ce n'est pas l'attitude que notre Seigneur nous a enseigné par son Evangile.
Est-il possible que si peu s'en aperçoivent?