Accueil

Les chaussures rouges du pape (2)

Deuxième partie de l'article de don Levi di Gualdo: on peut critiquer le Pape en tant que docteur privé....(23/6/2014)

>>> Les chaussures rouges du pape (1)

Viendra un moment où, "de l'antique garde-robe pontificale seront ressorties les chaussures rouges, et qu'elles seront utilisées pour ce qu'elles symbolisent vraiment: le martyre de Pierre qui les pieds en sang gravit la colline du Vatican pour y être crucifié".

     
Après le Synode, le Pape portera à nouveau des chaussures rouges

LA THÉOLOGIE DE L'ESPÉRANCE: UNE ANALYSE OPTIMISTE SUR LE COURS DE CERTAINS ÉVÉNEMENTS ET PAROLES DE CE PONTIFICAT (II)
Père Ariel S. Levi di Gualdo
www.riscossacristiana.it
----

Ce que le Saint-Père François dit en tant que docteur privé peut et doit faire l'objet d'une critique légitime
, surtout si l'objet est un pape qui s'empresse de se rassurer lui-même sur le fait qu'il ne faut pas toujours chercher des «solutions disciplinaires», parce que celles-ci ne concernent que les Franciscains de l'Immaculée, pour tous les autres, en revanche, l'ère de l'abondance au pays des jouets a commencé, avec le meilleur du pire des modernistes vêtus de rouge, qui au moins - loué soit Jésus-Christ! - ont cessé de se cacher et de faire semblant et sont tous sortis à découvert, plus que jamais agressifs et coercitifs, prêts à se déchaîner avec une férocité destructrice contre ceux qui osent ne pas penser comme ces maîtres du "plus de dialogue, plus de collégialité, plus de démocratie" ...

Faisant une analyse approfondie, lucide et respectueuse, il émergera que le docteur privé François a montré à plusieurs reprises qu'il était d'un seul côté et négligeait l'autre, apparaissant ainsi déséquilibré et partial.
Il parle de progrès, mais il ne parle pas de tradition, il s'en prend à l'immobilisme, mais pas à l'historicisme, il souligne le concret, mais pas l'universel, il parle de la conscience subjective, mais pas de celle objective, de la pratique, mais pas de la doctrine, du peuple de Dieu, mais pas de sa hiérarchie divinement instituée, de la vérité mais pas de l'hérésie, de la Parole de Dieu, mais pas du dogme, de l'œcuménisme, mais pas des défauts de nos frères séparés, de la miséricorde mais pas de la justice. Il cite Vatican II, mais ne cite pas Vatican I ou le Concile de Trente ... et ainsi de suite.

Mais si, comme il semble, le malentendu continue à augmenter, et avec lui le désarroi parmi les membres vivants du Peuple de Dieu, le Saint-Père devra finalement tout clarifier.
À ce moment, les laïcistes et les catholiques ultra libéraux qui le louent aujourd'hui, se jetteront férocement sur lui parce qu'ils se sentiront trahis dans leurs attentes: les premiers, parce qu'ils pensaient pouvoir détruire l'Eglise de l'intérieur; les seconds, parce qu'ils étaient convaincus de pouvoir la réinventer à leur propre usage
à travers une nouvelle "ecclésiogenèse", pour utiliser une terminologie si chère à l'hérétique Leonardo Bof, chef de file de la théologie de la libération.

Il n'est pas non plus pensable - quoi qu'en disent sédévacantistes et autres pessimistes apocalyptiques - que le Souverain Pontife trahisse la doctrine du Christ. Il pourrait même être un opportuniste, un fourbe, un autocrate caché derrière l'auréole du collégialisme libéral, un imprudent ... mais il ne pourra jamais trahir l'épouse du Christ, car il est écrit dans le dépôt de notre a foi: «Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise et les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre elle. Je te donnerai les clefs du royaume des cieux, et ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux» [Mt 16, 18-19].

Il convient donc de répéter aux pessimistes cosmiques, aux sédévacantistes et aux chasseurs d' "hérésies papales" qui, de site en site se multiplient jour après jour dans la forêt du réseau de communication, un fait incontestable: jusqu'à aujourd'hui, du Saint-Père François et ses plus proches collaborateurs, en termes de doctrine officielle, il n'est jamais rien venu d'obligatoire ou de contraignant pour tous les catholiques, qui soit de quelque façon incompatible avec la tradition catholique. Restent donc en vigueur et inchangés les dogmes de foi, le Catéchisme de l'Eglise catholique et le Code de droit canonique qui régit la vie interne de l'Église.

Nous pouvons nous plaindre - et c'est un libre droit de conscience de le faire - que jour après jour, la praxis laisse désorienté, il suffit de penser à la religieuse théologienne soeur Fernanda Barbiero (cf. www.corrispondenzaromana.it) à laquelle le cardinal João Braz de Aviz a confié le rôle de commissaire des Sœurs Franciscaines de l'Immaculée; mais le dépôt de la foi - au-delà de pratiques très discutables - reste inchangé et personne, à commencer par le Souverain Pontife, n'y a jamais touché.

Par conséquent, au lieu d'aller à la chasse aux "hérésies papales" improbables et impossibles, mieux vaudrait faire ce que suggére Dante Alighieri: «Ne l'occupe pas d'eux mais regarde, et passe». En se concentrant autant que possible sur la solide certitude de foi dogmatique du «Tu es Pierre».

En disant «Tu es Pierre», j'ai exprimé "ma" théologie de l'espérance, développée au cours de la dernière année après l'avoir acquise de manière stimulante de deux confrères plus âgés, avec qui je m'entretiens souvent et de qui j'apprends, vis et partage des situations à l'intérieur et à l'extérieur de l'Église. Et comme nos spéculations théologiques se basent sur la foi et les mystères de la foi de la Parole de Dieu, sans jamais rester fossilisées sur de simples spéculations intellectuelles mais s'appuyant au contraire sur le concret du quotidien, il est impossible pour nous d'être pessimistes, que ce soit comme prêtres ou comme théologiens: réalistes oui, toujours, mais pessimistes non, jamais.

Le pessimisme, même celui qui pourrait paraître humainement justifié, au-delà de toutes les meilleures intentions, risque de produire un effet déprimant-destructeur, jusqu'à anéantir - de manière peut-être inconsciente, mais non moins dévastatrice - la vertu théologale qui se trouve entre la foi et la charité: l'espérance.

Plus le moment historique est grave et périlleux, plus élevée doit être l'espérance, ce qui ne signifie pas se faire des illusions et s'évader de la réalité, loin de là. Cela signifie vivre un rapport christologique correct et réaliste avec cette foi et cette charité, tenant fermement en main l'espérance.

Le Saint-Père François peut donc plaire ou ne pas plaire, chose parfaitement légitime, mais par la volonté divine et par institution divine il reste le gardien des clés, et comme tel sujet et objet de notre foi et de notre espérance: «Tu es Pierre», donc de notre dévotion authentique et inépuisable au mystère qu'il incarne.

A suivre...