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Les chaussures rouges du pape (4)

Dernière partie de l'article de don Levi di Gualdo sur le nouveau cours du Pontificat: l'exemple de Paul VI... et du premier pape (25/6/2014)

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>>> Les chaussures rouges du pape (3)

Viendra un moment où, "de l'antique garde-robe pontificale seront ressorties les chaussures rouges, et qu'elles seront utilisées pour ce qu'elles symbolisent vraiment: le martyre de Pierre qui les pieds en sang gravit la colline du Vatican pour y être crucifié".

     
Après le Synode, le Pape portera à nouveau des chaussures rouges

LA THÉOLOGIE DE L'ESPÉRANCE: UNE ANALYSE OPTIMISTE SUR LE COURS DE CERTAINS ÉVÉNEMENTS ET PAROLES DE CE PONTIFICAT (IV)
Père Ariel S. Levi di Gualdo
www.riscossacristiana.it
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Le Vénérable Pape Paul VI, né pyromane et mort pompier, par qui a-t-il été défendu pendant les longues années de son martyre blanc? Par les évêques ultra libéraux d'Allemagne, ou ceux de Hollande qui lui firent un affront public en faisant imprimer leur Catéchisme hétérodoxe?

Il a été défendu avec un profond dévouement et une foi indéfectible dans le mystère de la primauté de Pierre par les hommes comme Alfredo Ottaviani, et Giuseppe Siri, qui, avec une sainte humilité se gardèrent bien d'enfoncer plus profondément la couronne d'épines qui faisait saigner la tête du Vicaire du Christ, même s'ils auraient pu lui dire: «Ne t'avions-nous pas prévenu il y a quelques années, de ce qui allait arriver, en mettant tes pieds sur certaines routes, ou en laissant passer de trop nombreuses années avant de répondre avec "Humanae Vitae", tandis que certains épiscopats soutenus par la presse laïciste pompaient les attentes que Pierre n'aurait jamais pu approuver?». Et ils auraient pu ajouter: "Dans une conversation privée, ne t'a-t-on pas dit que si on n'intervenait pas immédiatement et avec décision dans certaines situations ecclésiales liées à la turbulente Europe du Nord, en quelques décennies, ces églises locales ne seraient plus catholiques?».

Comme nous étions au début de la grande ivresse du "plus de dialogue, plus de collégialité plus de démocratie", peut-être considéra-t-il ces paroles comme expressions sorties de la bouche de malades imbus d'autorité et d'autoritarisme à l'ancienne, pré-conciliaire, toujours prêts à invoquer des "solutions disciplinaires". Et depuis le 25 Juillet 1968, date de la publication de l'encyclique, jusqu'au 6 Août 1978, date de sa mort, il a dû se traîner avec sa croix le long de la Via Dolorosa, car telles furent les conséquences historiques évidentes: combattu dans l'Eglise et rendu objet de dérision par la presse du monde entier. A cela s'ajoute le fait que dans les dix années suivantes de sa vie, le Vénérable Pape Paul VI, après "Humanae Vitae", ne publia plus jamais d'autres encycliques.

Etudier l'histoire et connaître le passé apprend toujours, quand l'arrogance typique de l'ignorance n'est pas un obstacle, comme un robinet d'arrêt.

Vénérer Pierre et défendre son ministère sacré est écrit dans notre foi, peu importe ce que peuvent être les limites de Jorge Mario Bergoglio, tout compte fait moins limité et moins inadapté que ce Simon choisi personnellement par le Seigneur, qui voyant que les choses tournaient mal s'enfuit puis renia le Christ trois fois; tout cela afin que même dans le mandat divin donné par le Verbe de Dieu à celui qui allait prendre le nom de Pierre soient contenues toutes les fragilité et les limitations de notre nature humaine. Fragilité et limitations effacées d'un seul coup chez ce Simon enfin devenu véritablement et pleinement Pierre, arrivé les pieds en sang sur la colline vaticane pour glorifier le Christ Dieu incarné, mort et ressuscité avec la gloire de son propre martyre.

Pourquoi l'Evêque Paul n'a-t-il pas hésité à pointer du doigt et à réprimander durement le pape Pierre à Antioche [cf. audience de saint Jean-Paul II ici] sans jamais remettre en cause son primat, son autorité et son mandat divin, et aujourd'hui, au contraire, dans toute l'orbe catholique, ne semble-t-il pas y avoir un seul évêque catholique qui affronte de la même manière le Pape François face à certaines de ses pratiques, ou qui lui rappelle, devant certaines de ses façons extérieures d'agir qui en un an ont désacralisé la figure de Pierre et le mandat donné à lui par le Christ lui-même, que la dignité qui lui a été conféré pour servir l'Église ne lui appartient pas, qu'elle lui a été accordée comme prêt à utiliser pour guider la foi et le salut du peuple de Dieu?

Je crois que la réponse à cette question est aussi vraie que douloureuse: Paul réprimanda Pierre parce qu'il n'aspirait pas à devenir cardinal, encore moins un paresseux craintif voulant juste vivre en paix, sans beaucoup de problèmes, révéré et flatté - Excellence par ci, Excellence par là ... Eminence ici, Eminence là - à l'intérieur et à l'extérieur de son tranquille palais épiscopal, cachant sa lâcheté derrière le prétexte d'une fausse prudence ou de critères cléricaux d'opportunité.

Et portae inferi non praevalebunt adversus eam …

Fin