Liberté d'expression à géométrie variable

Monique s'amuse d'un passage d'un livre de Mesdames Pedotti et Soupa, datant de 2010 (19/1/2014)

Le droit de parler se déplace selon les pontificats.
Monique T.
18 janvier
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Un livre d'occasion est arrivé entre mes mains; il exprime les idées de la Conférence des baptisé-e-s francophones:

Anne Soupa
Christine Pedotti
Les pieds dans le bénitier (titre très délicat!)
Ed. Presses de la Renaissance.

Je précise que le livre est paru en 2010.

Je suis tombée par hasard (p.139-140) sur l'extrait suivant, assez amusant dans le cadre de la polémique récente sur la pétition adressée au Pape, avant la visite du Président français au Vatican et plus généralement de la controverse récurrente sur l'éventuelle liberté d'expression des catholiques au sujet du pontificat:

Les baptisés ont le droit de parler. Il y a même un article de droit canon qui le stipule explicitement (1). L'obéissance chrétienne, ce n'est pas, comme le disait un ministre de la République: "Fermer sa gueule ou partir"! (Chevènement). Les baptisés ne sont pas une sorte d'armée qui marche au doigt et à l'oeil et qui aurait le devoir d'être "La Grande Muette".
Bien au contraire. Les baptisés (confirmés) "ont le devoir et le droit de travailler à ce que le message divin du salut atteigne sans cesse davantage tous les hommes de tous les temps et de tout l'univers" (2).
Et pour ça, il faut bien qu'ils deviennent responsables de leurs actes et de leurs paroles.
Nous voilà donc dans l' Eglise catholique qui est notre demeure, dont nous ne nous laisserons pas expulser. Et nous n'allons pas non plus nous taire.
Les "catholiques" ne sont pas une voix unique qu'exprimerait principalement le pape, et que relaieraient plus ou moins servilement les évêques, à charge pour les fidèles de se taire ou de bêler en choeur.
Le rôle du pape et des évêques est de manifester et de célébrer la communion de tous les membres du Corps. Et la communion n'est pas l'uniformisation. Dans la pluralité et la complexité du monde contemporain, l'Evangile a plus que jamais besoin d'être annoncé selon des modes et des charismes variés.

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Notes:
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(1) Canon 212.
(2) Canon 211

Ce texte m'inspire quatre petites questions:

1. Les auteures écriraient-elles exactement la même chose aujourd'hui, sous le pontificat de François?
2. Y a-t-il aujourd'hui une toute petite place pour les brebis malmenées qui ne bêleraient pas "en choeur"?
3. Le choeur des brebis bêlantes existe-t-il encore aujourd'hui et a-t-il de l'influence?
4. Il est très recommandable de se référer avec révérence au code de droit canonique, révisé par Jean-Paul II en 1983. Comment se fait-il donc que les auteures et leurs amis méprisent le Catéchisme de l'Eglise catholique, signé par Jean-PauII en 1992?