Lombardi, les Papes et la communication

Le directeur de la salle de presse du Vatican s'exprimait en Espagne, alors qu'il recevait un prix récompensant son "zèle" dans l'exercice de sa mission (28/1/2014)

Le Père Lombardi, qui s'extasie sur le génie communicatif de François, n'a-t-il vraiment rien à se reprocher dans son service à Benoît XVI?
Je dis cela avec le recul - du temps où Benoît XVI était Pape, j'e l'ai toujours défendu dans ces pages, pensant défendre aussi de cette façon le Saint-Père.

Je lui sais gré ici de saluer les "sommets sublimes" atteints par Benoît XVI.
Mais quand il explique l'histoire d'amour entre François et les médias par un "cercle vertueux" et évoque l'alliance entre ceux-ci et l'annonce du Pape, on me permettra d'avoir plus que des doutes: c'est un peu facile, et même un peu simpliste, et j'ai du mal à imaginer qu'il croit à cette fable. D'autant plus que ladite love story a commencé dès le 13 mars, alors que pratiquement PERSONNE ne connaissait Jorge Mario Bergoglio.

L'article qui suit est issu du site de Radio Vatican en italien (ici).

Père Lombardi: «Le rapport entre les trois derniers papes et la communication»
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Le rapport entre les trois derniers papes et la communication. C'est le fil conducteur de l'intervention du Père Federico Lombardi, hier après-midi à Tolède, en Espagne, où il a reçu un prix spécial pour services rendus à «Radio Santa Maria Toledo» et au «Canal Diocesano de TV» qui fêtaient respectivement le 20e et le 25e anniversaire de leur création.

Réflexions personnelles sur la communication au service de trois papes. Le discours du père Lombardi passe en revue la puissance communicative des gestes de Jean-Paul II, au temps de la vigueur comme à celui de la vieillesse, la clarté de pensée et de synthèse de Benoît XVI, l'extraordinaire charisme communicatif de François, dont le message arrive au cœur des gens et est aussi pour cela suivi de près par les médias dans un «cercle vertueux», une «sorte d'alliance» entre leur service et l'annonce du Pape (!!!).

Le directeur du Bureau de presse du Vatican note que, tout en parlant presque exclusivement en italien et en espagnol, le pape actuel, «source d'un fleuve inépuisable d'images», parvient à transmettre «des message très importants au monde entier» et cela, spontanément, sans l'étude «élaborée autour d'une table... d'une nouvelle "stratégie de communication" » (on croirait entendre Greg Burke) .

Begoglio, le pape «appelé du bout du monde» est, selon le père Lombardi, «sur la même ligne» en termes d'immédiateté du geste et de participation des foules que Karol Wojtyla, le pape «appelé d'un pays lointain» qui osa courageusement (?) définir la télévision comme «bénie», et comprit l'importance de la collaboration des médias à sa mission et à travers des images fortes dans des endroits significatifs - comme la prière au Mur des Lamentations à Jérusalem, ou l'entretien avec son agresseur en prison - communiquant de manière encore plus efficace que par des paroles prononcées ou écrites.

«Un grand maître de la communication» dans des formes et des directions peut-être pas toujours faciles à proposer à travers les médias, mais non moins importantes pour cela»: c'est ainsi qu'est défini Joseph Ratzinger.
Le Père Lombardi en rappelle la pensée claire, ordonnée, cohérente, synthétique, sans incertitude ni confusion, même quand il répondait à des questions impromptues. Des «sommets sublimes», Benoît XVI les a touchés - selon le porte-parole du Vatican - dans les homélies, «la forme la plus importante de la communication dans la vie de la communauté ecclésiale» (mais pas dans la communication avec le monde tout court?).
L'histoire du pape allemand avec les médias a été «marquée par de bons moments» et d'autres plus «douloureux»: le Père Lombardi mentionne en particulier l'humilité et la passion évangélique avec lesquelles Ratzinger a répondu aux critiques qui ont suivi la levée de l'excommunication des évêques lefebvristes, ou l'approche pastorale et dynamique, en pleine syntonie avec le Pape François aujourd'hui, de Benoît XVI abordant dans le livre-entretien "Lumière du monde", la discussion sur l'évaluation morale de l'utilisation des préservatifs (!!).