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Réfugiés: l'urgence sanitaire

Sans angélisme, un article de La Bussola dénonce les risques - signalés par l'OMS - de propagation de maladies qui avaient été éradiquées chez nous, notamment la polio et la tuberculose (17/6/2014)

>>> Images du "Camp des saints": à voir (absolument!) http://tinyurl.com/mr7npse

     

Alors que des «réfugiés» ont investi l'une des quatre basiliques pontificales romaines (dans le silence assordissant des médias, au moins français), et que le Pape François, lors de sa visite de dimanche au centre d'accueil de la communauté de Sant'Egidio, «a déclaré vouloir "aider l’Europe à rajeunir, à retrouver ses racines (chrétiennes?)" et à venir en aide aux migrants, ces "nouveaux Européens"». (www.la-croix.com) des gens courageux osent braver les interdits du politiquement correct, et tirer la sonnette d'alarme, sans angélisme
C'est ce que fait La Bussola, en publiant cet article saisissant, qui dénonce les risques sanitaires que fait courir l'explosion énorme (dont on ne parle pas non plus, depuis un certain temps, c'est curieux) des débarquements d'immigrés sur les côtes italiennes, depuis un an.
Un an?
Le 7 juillet 2013, pour son premier déplacement hors de Rome, le Pape François se rendait à Lampedusa. Un geste hautement symbolique, et un message qui n'a pas échappé à certains.

Ces risques, ce ne sont pas des fantasmes de racistes xénophobes, c'est l'OMS elle-même qui les signale.

     

DÉBARQUEMENTS, RISQUE D'URGENCE SANITAITE
Paolo Gulisano

16 juin 2014
http://www.lanuovabq.it/it/articoli-sbarchi-rischio-emergenza-sanitaria-9489.htm
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Dans les quatre premiers mois de 2014 - données de Frontex (*) - les débarquements d'immigrés en Italie ont augmenté de 823% (ndt: c'est ce que dit l'article...) par rapport à la même période de l'an dernier. Et depuis le début de mai jusqu'à aujourd'hui, les choses ont encore empiré. Déjà fin Avril, le directeur de l'immigration du ministère de l'Intérieur, Giovanni Pinto, affirmait que le système d'accueil est en train de s'effondrer, et «les populations locales sont également irritées par l'arrivée continue d'étrangers». Une grande partie de la responsabilité de cette situation est à mettre au compte de l'opération Mare Nostrum (**), refinancée ces derniers jours, qui encourage les départs des côtes de Libye. Une des conséquences de cette situation est qu'il y a de moins en moins de possibilité de contrôler effectivement ceux qui arrivent.
Parmi les risques de cette situation, il y a la possibilité d'une urgence sanitaire, comme l'illustre l'article ci-dessous.

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Face aux milliers de personnes qui débarquent depuis des jours sur les côtes italiennes, beaucoup se demandent avec inquiètude si ces désespérés qui proviennent de pays ayant de graves problèmes sanitaires et voyageant dans des conditions d'hygiène déplorables ne sont pas porteurs de maladies contagieuses. Cette question plus que légitime, est souvent étouffée par les réprimandes des fauteurs de l'immigration sans limites, du «en avant tout le monde!», qui y voient une «culture de la suspicion» contre le migrant, antichambre de la discrimination et du racisme.

Que la crainte de la propagation de maladies portées par les personnes qui arrivent d'Afrique soit plus que justifiée, et qu'elle réclame donc des interventions de vigilance et de contrôle, est confirmée par une récente prise de position de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), un organisme faisant autorité en matière de soins de santé, certes guère soupçonnable de xénophobie et de racisme, vu ses positions souvent d'un progressisme radical en matière de santé et de bioéthique. L'OMS a déclaré l'urgence sanitaire internationale pour la poliomyélite. Non pas une maladie exotique ou tropicale, mais la vieille polio dont dans notre pays quelque ancien garde encore avec effroi le souvenir du nom. Une maladie qui en Europe, depuis des années, avait presque disparu.

Mais à la suite de la diffusion extraordinaire du virus de la polio enregistrée dans les premiers mois de 2014, du risque pour la santé publique que cela pose au niveau international justement en raison des vastes flux migratoires en cours, et de la nécessité qui en découle d'intervenir avec des actions coordonnées, le 5 mai dernier, le Directeur général de l'OMS a déclaré une urgence de santé publique de portée internationale (comme cela est inscrit dans le Règlement sanitaire international).

La décision a été prise après l'évaluation effectuée par le Comité d'urgence réuni spécialement le 28 Avril 2014. Ont pris part aux discussions aussi des pays où le virus de la polio continue de circuler: Afghanistan, Cameroun, Guinée équatoriale, Ethiopie, Israël, Nigeria, Pakistan, Somalie et Syrie.

La conclusion du Comité de déclarer l'état d'urgence sanitaire mondial a été unanime et représente le plus haut niveau possible d'alarme sanitaire. C'est seulement la deuxième fois dans l'histoire de l'OMS (la première était lors de la pandémie de grippe 2009-10) que ce type d'urgence est déclaré.

Les motivations de l'alarme sont dans l'exportation continue de cas de poliomyélite à partir de pays encore endémiques vers des pays voisins: en 2013, 60% des cas étaient importés, et il est prouvé que ce sont les voyageurs adultes qui ont contribué à cette diffusion. Cette tendance s'est poursuivie dans les premiers mois de 2014. Une diffusion internationale du virus s'est produite pour 3 des 10 pays endémico-épidémiques: en Asie centrale (du Pakistan à l'Afghanistan), au Moyen-Orient (de la Syrie à l'Irak) et en Afrique centrale (du Cameroun à la Guinée équatoriale).

Les autres pays qui présentent une circulation du virus de la polio (Afghanistan, Guinée équatoriale, Ethiopie, Iraq, Israël, Somalie et spécialement Nigeria) doivent se soumettre à des mesures prophylactiques, ayant le devoir de veiller à ce que leurs citoyens ne soient pas en condition de diffuser le virus en voyageant. Implicitement, l'OMS reconnaît que de nombreux pays ne comptant pas de cas de poliomyélite pourraient avoir d'importantes population susceptibles d'être infectées.

Mais en même temps, dans la déclaration, l'OMS reconnaît le droit des pays exempts de poliomyélite (parmi lesquels, bien sûr, l'Italie) de ne pas importer le virus. On pourrait ajouter que le même droit (reconnue par l'OMS en tant que tel) devrait également s'appliquer à d'autres maladies.

Si beaucoup, concernant les migrants africains, pensent à des maladies mortelles mais heureusement circonscrites comme le virus Ebola, ou comme le paludisme ou la fièvre jaune, les données épidémiologiques nous disent que ces personnes, en réalité introduisent dans notre pays des maladies qui avaient été éradiquées et pour lesquelles la garde sanitaire avait été un peu abaissée. C'est le cas de la tuberculose. La tuberculose a longtemps été en Occident la principale maladie infectieuse cause de mort. C'est une maladie contagieuse qui se transmet par voie aérienne à travers une bactérie, le Mycobacterium tuberculosis. La contagion peut survenir par la transmission d'un individu malade, à travers la salive, l'éternuement ou la toux. Pour transmettre l'infection, il suffit de très peu de bacilles même si toutes les personnes infectées par la bactérie de la tuberculose ne tombent pas forcément malades tout de suite. Le système immunitaire, en effet, peut faire face à l'infection et la bactérie peut rester inactive pendant des années, prête à développer la maladie à la première baisse des défenses.

Bien qu'il s'agisse d'une maladie évitable et curable, la tuberculose est aujourd'hui l'une des urgences sanitaires les plus dramatiques, au point d'avoir été déclarée urgence mondiale par l'OMS en 1993, en raison de l'énorme charge sanitaire, économique et sociale qui l'accompagne. La tuberculose est une maladie étroitement associée aux conditions dans lesquelles vivent les personnes. La baisse des défenses immunitaires, en effet, peut dépendre du fait de vivre dans des conditions d'hygiène très pauvres et de souffrir d'un état de malnutrition et de mauvaise conditions générales de santé.

Selon le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, par exemple, les dizaines de millions de réfugiés qui vivent dans des conditions très précaires dans différents pays à travers le monde, à la suite de guerres ou de catastrophes naturelles, courent un risque très élevé de développer une tuberculose. La nécessité de tenir la tuberculose sous contrôle dans les camps de réfugiés, en particulier dans les zones où l'incidence de la maladie est déjà très élevé comme en Afrique, est donc une priorité absolue. En outre, la tuberculose a tendance à interagir de façon dramatique avec le virus VIH et la combinaison des deux infections est létale: une maladie accélère le cours de l'autre. Le VIH affaiblit le système immunitaire. Si quelqu'un est séropositif et est infecté par la tuberculose, il tombe malade de la tuberculose beaucoup plus facilement que ceux qui sont infectés mais pas séropositifs. La tuberculose est en fait la principale cause de décès chez les personnes séropositives. En Afrique, le VIH est le facteur qui de fait a déterminé l'accroissement de l'incidence de la tuberculose dans les 10 dernières années.

Combien de personnes contaminées par le VIH et la tuberculose sont entrés dans notre pays au cours des dernières années? On ne le sait pas: on n'a jamais effectué de test d'entrée chez les migrants, et la propagation de ces maladies, dès lors qu'on peut supposer qu'un certain pourcentage de ceux qui arrivent sont positifs, a certainement eu lieu sans qu'il y ait eu de mesures de contrôle.

Ce n'est qu'en face de cette dernière grande vague d'arrivées que le ministre de la Santé Lorenzin a disposé la réalisation de tests de contrôle pour la tuberculose. Une mesure appréciable, même si elle est un peu tardive.

En conclusion, on ne peut manquer de souligner que, pour un système sanitaire comme le nôtre, déjà mis à rude épreuve, le coût de ces interventions sanitaires de prévention - en se limitant à la prévention, sans parler de l'assistance pharmaceutique, des hospitalisations, du diagnostic - est sans aucun doute très onéreux.

Ne serait-ce pas l'occasion de commencer à penser sérieusement à une politique différente d'assistance aux réfugiés et aux migrants?

* * *

(*) L'Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des États membres de l'Union européenne, en français "FronTières extérieures" (Frontex), est l'agence européenne pour la sécurité et les frontières extérieures de l'Union européenne. Son siège est à Varsovie. Elle est responsable de la coordination des activités des garde-frontières dans le maintien de la sécurité des frontières de l'Union avec les États non membres.
L'agence est opérationnelle depuis le 3 octobre 2005.
La mission de Frontex est d'aider les États membres à mettre en œuvre les règles communautaires relatives aux frontières extérieures et de coordonner leurs opérations dans la gestion de ces frontières extérieures. Chaque État membre reste toutefois responsable de la partie de frontière qui se trouve sur son territoire. L'Agence a pour mission d'aider à garantir des normes communes et un haut niveau d'efficacité. (wikipedia)

(**) La Croix (16 octobre 2013)
L’opération militaire et humanitaire financée par l’Italie débute mercredi 16 octobre en Sicile, où les débarquements de migrants continuent. Objectif : surveiller vingt-quatre heures sur vingt-quatre la Méditerranée, en particulier le canal de Sicile, afin de sauver le plus grand nombre possible de vies.
(voir ici: http://tinyurl.com/ldug92n