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Synode: le scénario "espoirs déçus"

Une interviewe dans la Vie de la directrice du Service Famille et Société de la CEF (16/5/2014)

Dans un article récent que j'avais traduit ici (Le coup de fil du Pape), un éditorialiste du NYT, Ross Douthat, évoquait les trois scénarios possibles pour le Synode d'octobre.
Parmi eux, il y avait "le scénario-espoirs-déçus, selon lequel l'hypothèse qu'un enseignement de l'Église est sur le point de changer crée une désaffection généralisée quand cela n'arrive pas".

C'est un peu ce qui ressort de l'interviewe, dans la Vie, de Monique Baujard, directrice du Service National Famille et Société à la Conférence des évêques de France.

Celle-ci évalue favorablement (!!) le fameux rapport Kasper - car il "esquisse des pistes pour ouvrir un chemin de pénitence pour les divorcés-remariés pouvant permettre, dans certains cas et à certaines conditions, un accès au sacrement de réconciliation et à l’eucharistie" - , avant d'avertir:

"Si rien ne sort du synode, la déception sera grande et cela pourra affecter la crédibilité de l’Eglise, au sens où elle ne paraitra pas capable de répondre aux questions actuelles.
Il y a des évolutions possibles, en faisant une plus grande place à la miséricorde et en admettant que l’échec aussi fait partie de la vie. Mais cela demandera un effort de créativité de la part des évêques, qui ne sont pas forcément d’accord entre eux sur les orientations à prendre. Venant du monde entier, ils sont en effet sur le terrain confrontés à des situations très différentes. Et puis il y a des courants plus conservateurs qui veulent surtout que rien ne change. Dans sa lettre, le pape François a demandé aux familles de prier l’Esprit Saint pour qu’il éclaire les pères synodaux. Je pense qu’il faut prendre cette demande très au sérieux!

* * *

Question: l'avis de cette dame engage-t-elle la Conférence des évêques de France, ou s'exprime-t-elle à titre privé?

Quoi qu'il en soit, il est exact que ces derniers temps, François a beaucoup tendance à parler de l'Esprit, comme il l'a fait dans la fameuse homélie des martiens, le 12 mai (Une curieuse homélie à Sainte Marthe ), et encore tout récemment, le 13 mai, où , commentant les Lectures du jours, il a parlé de «deux groupes de personnes»: ceux qui sont dociles à l'Esprit-Saint, caractérisés par leur «créativité» et leur «joie» et ceux qui «résistent à l'Esprit-Saint». Chez ces derniers, pas de joie, mais un «coeur dur» et beaucoup de «sérieux» : «là où il y a beaucoup de sérieux, il n'y a pas l'Esprit de Dieu» (Zenit)