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Synode: les medias s'invitent dans le débat

Cette fois, c'est par le biais d'un sondage BVA commandé par le Parisien, qui indique que le thermomètre de la déchristianisation est en France au rouge vif (24/2/2014)

>>> Pré-Synode
>>> La voix du Peuple

Les médias s'invitent...
Enfin, il serait plus exact de dire qu'ils font pression de toutes leurs forces.
Enième round: ce sondage BVA commandé par le Parisien, et publié aujourd'hui à grand fracas.
Les chiffres paraissent excessifs. Il est en effet légitime de s'interroger sur la représentativité d'un échantillon de 994 personnes (toujours les "cuisines" des statisticiens, censées faire sérieux!!) recrutées (dans quelles proportions respectives) sur internet, et par téléphone....


(http://www.leparisien.fr)
Selon un sondage réalisé en exclusivité par l’institut BVA* publié ce dimanche dans «le Parisien» - «Aujourd'hui en France», les catholiques français se révèlent très éloignés de l'image d'Epinal des familles aux convictions confites dans l'eau bénite (ndlr: il est évident qu'on n'oserait pas parler en ces termes des fidèles d'autres religions....).
Ils prennent globalement acte des évolutions sociétales passées dans la loi, à commencer par le droit à l’IVG, tandis que le mariage gay fait son chemin. Mais le droit à l’adoption d’une part, la procréation médicalement assistée d’autre part, pour les couples de même sexe, divisent. Quant à l'évolution de l'Eglise, une grande majorité de Français et de catholiques aimerait la voir ordonner des femmes prêtres, et entendre le pape se prononcer pour l’usage de la pilule ou le port du préservatif.

90% des catholiques favorables au droit à l'IVG. Le droit à l'interruption volontaire de grossesse, garanti depuis 1975 en France, n’est plus débattu dans l’opinion, relève BVA. 91% des Français s’y déclarent favorables, tout comme 90% des catholiques. En revanche, les catholiques pratiquants réguliers (8% des Français) sont plus réservés : ils sont 63% à l'approuver.

Le mariage pour tous fait son chemin. Même si une réticence évidente persiste chez les plus assidus à la messe dominicale (37% s'y déclarent favorables), le mariage gay est désormais accepté par la majorité des «pratiquants occasionnels» (51%), ainsi que par la grande cohorte des catholiques «non pratiquants» (58%), religieux de culture plus que de conviction. Au total, moins d’un an après son entrée en vigueur, le mariage des couples homosexuels voit la part de Français s’y déclarant favorables progresser de 3 points, de 58% en avril 2013 à 61%.

Le droit pour les couples hétérosexuels d’avoir recours à la procréation médicalement assistée (PMA) ne fait pas débat. Il est approuvé par 76% des Français et 74% des catholiques. Les catholiques pratiquants réguliers sont également majoritaires (58%) à y souscrire.

Réserve générale sur le droit pour les couples homosexuels d’avoir recours à la PMA. Seuls 39% des Français s'y déclarent favorables. 30% des catholiques dans leur ensemble approuvent ce droit, 11% chez les catholiques pratiquants réguliers, 25% chez les pratiquants occasionnels.

Tous attendent une modernisation de l'Eglise. 92% des Français et 92% des catholiques déclarent qu’ils souhaiteraient que l’Eglise prenne position pour l’utilisation des méthodes artificielles de contraception. De même, 91% des Français et 92% des catholiques manifestent leur volonté de voir l’Eglise se positionner en faveur de l’usage du préservatif, constate BVA. 89% des Français se prononcent en faveur du mariage des prêtres, tout comme 87% des catholiques. 85% des Français et 84% des catholiques souhaitent que l'Eglise donne la possibilité aux femmes de devenir prêtre. Enfin, 83% des Français et des catholiques attendent que l'Eglise accepte de remarier les personnes divorcées.

Cette enquête fait écho aux réponses envoyées par les catholiques au Vatican, dans le cadre d’une «consultation» mondiale inédite lancée par le pape François. Les baptisés du monde entier exhortent leur Eglise à aller de l’avant, et vivre avec son temps. Ce samedi, le cardinal Lorenzo Baldisseri, un proche du souverain pontife, a pris acte du message, en déclarant qu’il y a «urgence» à «prendre conscience des réalités vécues par les gens» et à «reprendre le dialogue» avec ceux qui se sont éloignés de l’Eglise.

* Enquête BVA réalisée pour « le Parisien » - « Aujourd’hui en France » auprès d’un échantillon de 994 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, recrutés par téléphone et interrogés par Internet les 20 et 21 février 2014.

     

Commentaire de Monique

On en parle sur La Croix en ligne du 24/02/2014 (en réalité, l'article signé "CH" est repris de l'AFP, et mouline sans aucun recul critique - qui devrait être le rôle d'un journal catholique - les données fournies par le Parisien).
Victoire pour les sondeurs: les catholiques sont "progressistes".
J'ai des doutes sur la validité de ce sondage BVA (les chiffres sont ENORMES), encore plus alarmant que les réponses aux questionnaires destinés à Rome.... Mais il est probable que la tendance soit juste.
CE QUI EST LE PLUS SCANDALEUX, C'EST L'OPINION DE CEUX QUI SE CLASSENT PARMI LES CATHOLIQUES PRATIQUANTS RÉGULIERS.
De pleines églises communient sans remords de conscience. Ce qui veut dire que l'on communie en étant favorable à l'avortement (on y aurait donc recours si l'occasion se présentait!), au mariage religieux des paires, au remariage à l'église etc.. Une rupture complète d'avec le Magistère de l'Eglise et donc d'avec le Pape ne dissuade pas d'aller communier. Je connais des divorcés remariés qui vont communier après s'être "arrangés" avec leur conscience (chose que préconisaient quelques évêques d'Allemagne!).
Avons-nous entendu une prédication quelconque sur la nécessité d'une cohérence entre ses opinions et l'accès aux sacrements?
Les évêques américains l'ont fait au moins pour les hommes politiques.

Ce qui me paraît étrange, c'est la forte mobilisation apparente, en France, contre le mariage gay. Si on creuse, on s'aperçoit que beaucoup des manifestants étaient en fait opposés à la "fabrication" d'enfants et pas tellement au mariage. Ensuite, plus d'un million de gens à Paris c'est impressionnant mais ça ne représente qu'un pourcentage infime de la population. Peu de pays ont été capables d'une telle démonstration mais on peut dire que le niveau de formation des catholiques français est absolument alarmant. Je ne sais pas si le clergé va en prendre conscience.

Le Pape François dit qu'il ne faut pas parler de ces sujets en permanence et que la position de l'Eglise est connue (ce en quoi il se trompe!) mais il a convoqué deux synodes qui obligeront l'Eglise à en parler en permanence pendant deux ans.
Ces synodes auront-ils une valeur pédagogique auprès des catholiques croyants ou seront-ils facteurs de confusion?
La responsabilité des Pères sera immense