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Une mise au point de Mgr Aillet

L'évêque de Bayonne répond aux interprétations malveillantes diffusées par "certains organes de presse" (?) sur son voyage en Russie (12/4/2014)

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Sur le site du diocèse de Bayonne, il écrit:

«Certains organes de presse se sont fait l’écho de mon voyage d’études en Russie, en rendant compte des intentions qui y ont présidé de manière passablement erronée ; c’est la raison pour laquelle je me propose de donner quelques éclaircissements. Il semble que les auteurs de ces articles se soient laissé aller à ce péché que le Pape François a dénoncé récemment devant un parterre de journalistes catholiques italiens sous le nom de "désinformation" ».
(via le Salon Beige)

Je n'ai pas de certitude sur les organes de presse visés par Mgr Aillet, mais j'ai quand même une petite idée.
Faisant une recherche sur les deux mots-clés "aillet + russie", je suis tombé sur le site de la Croix.

La Croix

Pourquoi ce voyage? Des représentants d'organisations catholiques françaises présentés comme "défenseurs de la famille traditionnelle" sont à Moscou jusqu'au 4 avril pour représenter des représentants de l'Eglise orthodoxe et des responsables politiques russes"....

     

L'article est en accès payant (ici), mais le titre fleure bon la dénonciation. Il semble que, pour l'auteur de l'article, le fait de se "présenter" comme "défenseurs d'une conception traditionnelle de la famille" ... et de rencontrer des responsables politiques russes, soit suspect.

Cela vaut la peine de lire les explications de Mgr Aillet sur le site de son diocèse.

A vrai dire, on comprend les "dénonciations" d'une certaine presse (?) quand on lit ce qu'il a osé (!) écrire sur Poutine.

Nous ne saurions avoir une vision exhaustive de la Russie d'aujourd'hui et nous ne saurions en idéaliser l'évolution.
On peut s'étonner de la longévité politique et de l'impressionnante popularité de Vladimir Poutine, souvent décrié en Europe.
Il ne s'agit pas pour nous de lui donner un blanc-seing !
Il reste qu'il représente à coup sùr une figure charismatique qui a redonné à la Russie sa fierté de grande nation.
Quant à sa politique des droits de l'homme, nous n'avons pas pu l'apprécier dans le détail, mais je ne crois pas que nous ayons beaucoup de leçons à donner: quand le Président chinois a été reçu en grande pompe par le Président de la République française, on n'a pas entendu beaucoup d'indignation de la part des médias, on s'est même félicité des contrats commerciaux qui ont été remportés ! D'ailleurs les français expatriés en Russie pour raison professionnelle nous ont dit ne pas avoir constaté de déviances particulières par rapport aux droits de l'homme.

N'oublìons pas que la Russie a vécu durant 70 ans sous une dictature soviétique, sanglante de manière récurrente, où les droits de l'homme ont été bafoués comme jamais, sans que cela n'ait jamais été vraiment dénoncé, y compris dans nos rangs et dans nos médias. Le Cardinal Albert Decourtray n'avait-il pas en son temps, en janvier 1990, osé parler « des connivences de la hiérarchie catholique avec le marxisme» ?
Pourquoi faut-il qu'en Occident, Poutine soit plus décrié encore que Brejnev au plus fort de la guerre froide? Quels intéréts économiques ou géopolitiques cela sert-il?
Il ne m'appartient sans doute pas de répondre complètement à cette question. Ce n'était d'ailleurs pas l'objet de notre voyage d'études.
Disons que la Russie est en pleine reconstruction et en seulement un peu plus de 20 ans, il faudrait étre de mauvaise foi pour ne pas constater des évolutions plus que prometteuses.