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L'arc-en-ciel d'Auschwitz

Un moment rare, lors de la visite de Benoît XVI en Pologne, le 28 mai 2006 (7/6/2014)

     

Lors de son pélerinage en Pologne, sur les pas de Jean-Paul II, et avant de prendre congé, le 28 mai 2006, Benoît XVI s'était rendu au camp de concentration d'Auschwitz-Birkenau.
La courte video de Gemma mise aujourd'hui en ligne sur le site de Raffaella se passe de tout commentaire.
Sauf peut-être ceux du Saint-Père lui-même, lors des voeux à la Curie Romaine le 22 décembre 2006:



(..)
Ce fut pour moi un motif de grand réconfort de voir à ce moment-là un arc-en-ciel apparaître dans le ciel, alors que devant l'horreur de ce lieu, dans l'attitude de Job, j'invoquais Dieu, ébranlé par la frayeur de son absence apparente et, dans le même temps, soutenu par la certitude que, malgré son silence, il ne cesse d'être et de demeurer avec nous. L'arc-en-ciel a été comme une réponse : oui, je suis là, et les paroles de la promesse, de l'Alliance, que j'ai prononcées après le déluge, sont valables aujourd'hui également ».



Quand on relit le magnifique discours prononcé alors par Benoît XVI (http://www.vatican.va) avec un recul de huit ans, on a du mal à le croire, mais il avait été l'objet de vives polémiques, à peine son avion avait-il décollé de Cracovie pour regagner Rome.

"Libé" donnait le ton, écrivant:

* * *

Le souverain pontife a attribué la responsabilité des crimes nazis à un «groupe de criminels» ayant «abusé» le peuple allemand et a interprété les crimes de l'Allemagne hitlérienne contre les Juifs comme une «attaque contre le christianisme», se gardant bien d'évoquer le rôle peu reluisant du Vatican durant le IIIe Reich.
En Allemagne aussi, les intellectuels ont accueilli le discours du pape avec
réprobation. L'historien Peter Schöttler s'étonne du fait que le cardinal Ratzinger n'ait même pas fait allusion à sa participation, même forcée, aux jeunesses hitlériennes. «Le pape a tenu un discours d'absolution tout à fait typique des années 50, qui ne reflète pas du tout les débats contemporains», s'insurge Peter Schöttler.
L'absence de référence à «l'antisémitisme» a aussi choqué. «Des paroles claires auraient été nécessaires, affirme Winkler. Il aurait dû évoquer la haine des Juifs très ancrée dans la tradition de l'Eglise»..


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Oui... mais l'arc-en-ciel a dit tout autre chose..