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Mgr Negri chez le Pape émérite

Récit d'une visite du 5 février (10/2/2014)

Pas mal d'articles consacrés au premier anniversaire de la renonciation de Benoît XVI me sont aujourd'hui passés sous les yeux.
Aucun n'est indigne d'intérêt, parce que rien de ce qui touche à lui ne nous est indifférent, même si les faits rapportés tournent en rond (cf. Pape émérite et lieux communs), racontant les journées du Pape émérite, comme l'interviewe de Padre Geoorg à Famiglia Cristiana, ou bien voulant nous faire croire à toute force que sa renonciation a été un bienfait pour l'Eglise "un grand acte de gouvernement" comme le Père Lombardi sur Radio Vatican.

Cet article de "La Voce di Romagna" du 10 Février 2014, publié sur le site de Raffa (à laquelle il a été spécialement envoyé) tranche un peu. Sans doute parce que l'un des protagonistes est Mgr Luigi Negri... et qu'il apporte de vraies bonnes nouvelles.
Je n'ai pas oublié la visite de Benoît XVI à San Marino, le 19 juin 2011, dont Mgr Negri était alors l'évêque (page spéciale ici: http://benoit-et-moi.fr/2011-II)

     

Rencontre de Mgr Negri et de Marco Ferrini avec le Pape émérite.
«Il est un témoignage vivant pour tous»
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«Nous avons vu le pape émérite avec le visage plus émacié, les yeux enfoncés, mais plus vifs, de plus en plus vifs»: c'est ce que nous confie au téléphone Marco Ferrini, de Rimini, Directeur général de la Fondation Internationale Jean-Paul II pour la Doctrine Sociale de l'Église, qui mercredi 5 Février à 12h30 accompagné Mgr Luigi Negri, archevêque de Ferrare-Comacchio et président de la Fondation, a rencontré Benoît XVI. «Une rencontre qui m'a vraiment touché - nous dit Ferrini - intensément, jusqu'aux tréfonds, pour la profondeur et la douceur de sa personne, un témoignage vivant pour tous».

«Il nous a reçu en tant que fondation, dans sa demeure au Vatican, le couvent Mater Ecclesiae. Nous avons été ensemble pendant plus de quarante minutes, dans une cordialité absolue. Nous l'avons trouvé plus vieux, par ses 87 années d'âge, mais très vif et très présent, très lucide dans l'entretien, comme toujours dans une position d'humilité totale et absolue et de bienveillance envers les interlocuteurs».

«Comme toujours»: en effet, Marco Ferrini connaît bien Joseph Ratzinger pour avoir eu avec lui une familiarité depuis plus de dix ans, «il était préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi», charge que lui a confié le bienheureux Jean-Paul II en 1978.

Le lien est fort entre Ratzinger et Negri, que le Pape a voulu son représentant au Synode sur la nouvelle évangélisation de 2012, puis a nommé archevêque en Décembre, le destinant au siège de Ferrare-Comacchio. La visite pastorale du Pape, le 19 Juin 2011, quand Negri était évêque de San Marino-Montefeltro, reste dans les annales.

«Nous avons trouvé le Saint-Père en parfaite forme physique et intellectuelle - poursuit Ferrini - il marche d'un bon pas, sans l'aide d'une canne. Il s'est montré très attentif au travail que notre Fondation, qu'il connaissait déjà bien, et même depuis des années. Nous lui avons dit que, grâce au Magistère de Jean-Paul II, et au sien, nous avons récupéré la continuité de la foi et de la culture avec l'engagement social et politique. Dans le sens où il n'y a pas dualisme entre la foi et l'engagement social et humain. Avec un peu d'inquiètude, car il y a quelque part dans l'Église un retour à une certaine forme de dualisme, donc cela semble faire revenir l'Église à une position d'auto-marginalisation. C'est alors que Benoît XVI a dit «tout dualisme est négatif, d'un point de vue chrétien».
Il nous a parlé de la difficulté du contexte dans lequel l'Église agit aujourd'hui, sous l'attaque de plus en plus virulente du monde. Et il a dit: «S'il n'y a pas de lutte, il n'y a pas de christianisme».

Le Pape émérite «a un très vif intérêt pour ce qui se passe - continue Ferrini - il n'est pas détaché ou hors de ce monde, il est même très attentif. Avec une discrétion absolue, et le plus grand respect des rôles».

« Une rencontre qui m'a vraiment touché» conclut le récit de Marco Ferrini réaffirmant «la profondeur et la douceur de sa personne».
Dernière remarque, Benoît XVI a également mentionné le Meeting de Rimini dont il se souvient très bien: il est intervenu personnellement comme cardinal en 1990, il a envoyé un message autographe à l'édition 2012, un fait rare qui témoigne de sa prédilection.
Demain, mardi 11 Février, fête liturgique de la Bienheureuse Vierge de Lourdes, cela fera un an que le pape Ratzinger a renoncé au ministère pétrinien.

Copyright La Voce di Romagna, 10 Février 2014