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Usque ad effusionem sanguinis?

A l'occasion de la publication de la liste des premiers cardinaux choisis par le Pape François, l'ami du site "Il Papa emerito" nous rappelle les mots de Benoît XVI (14/1/2014)

Consistoire 2010 (images OR)

A l'occasion de la publication de la liste des cardinaux choisis par le Pape François en vue du prochain consistoire, l'ami du site "Il Papa emerito" nous remet en mémoire ce passage de l'homélie prononcée par Benoît XVI dans la messe suivant le consistoire de novembre 2010 (www.vatican.va):

Voici alors, chers frères, apparaître clairement le premier message fondamental que la Parole de Dieu nous adresse aujourd’hui: à moi, Successeur de Pierre, et à vous, cardinaux.
Elle nous appelle à rester avec Jésus, comme Marie, et non pas à lui demander de descendre de la croix, mais à demeurer là avec Lui.
Et cela, en raison de notre ministère, nous devons le faire non seulement pour nous-mêmes, mais pour toute l’Eglise, pour tout le peuple de Dieu.
Nous apprenons des Evangiles que la croix fut le point critique de la foi de Simon Pierre et des autres Apôtres. Il est clair qu’il ne pouvait pas en être autrement: ils étaient des hommes et ils pensaient «comme des hommes»; ils ne pouvaient tolérer l’idée d’un Messie crucifié.
La «conversion» de Pierre se réalise pleinement lorsqu’il renonce à vouloir «sauver» Jésus et qu’il accepte d’être sauvé par Lui. Il renonce à vouloir sauver Jésus de la croix et accepte d’être sauvé par sa croix. «Mais moi j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas. Toi donc, quand tu seras revenu, affermis tes frères» (Lc 22, 32), dit le Seigneur. Le ministère de Pierre consiste entièrement dans sa foi, une foi que Jésus reconnaît immédiatement, dès le début, comme authentique, comme don du Père céleste; mais une foi qui doit passer à travers le scandale de la croix, pour devenir authentique, véritablement «chrétienne», pour devenir «roc» sur lequel Jésus puisse édifier son Eglise. La participation à la seigneurie du Christ ne se vérifie concrètement que dans le partage de son abaissement, de sa Croix. Chers frères, mon ministère également, et par conséquent le vôtre également, consiste entièrement dans la foi.

Jésus peut édifier sur nous son Eglise dans la mesure où il trouve en nous ce degré de foi véritable, pascale, cette foi qui ne veut pas faire descendre Jésus de la Croix, mais place sa confiance en Lui sur la Croix. Dans ce sens, le lieu authentique du Vicaire du Christ est la Croix, la persistance dans l’obéissance de la Croix.

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J'aurais personnellement ajouté la conclusion de son homélie de la veille (www.vatican.va):

Vénérés frères élus à la dignité cardinalice, la mission à laquelle Dieu vous appelle aujourd'hui et qui vous habilite à un service ecclésial encore plus lourd de responsabilités, requiert une volonté toujours plus grande d'assumer le style du Fils de Dieu, qui est venu au milieu de nous comme celui qui sert (cf. Lc 22, 25-27).
Il s'agit de le suivre dans le don de son amour humble et total à l'Eglise son épouse, sur la Croix: c'est sur ce bois que le grain de blé, que le Père fait tomber dans le champ du monde, meurt pour devenir un fruit mûr. Pour ce faire, il faut un enracinement encore plus profond et ferme dans le Christ. Un rapport intime avec Lui, qui transforme toujours davantage la vie de façon à pouvoir dire avec saint Paul: «ce n'est plus moi qui vis, mais le Christ qui vit en moi» (Ga 2, 20), qui constitue l'exigence primaire pour que notre service soit serein et joyeux et puisse porter le fruit qu'attend de nous le Seigneur.

Chers frères et sœurs, qui êtes aujourd’hui réunis autour des nouveaux cardinaux: priez pour eux!
Demain, dans cette basilique, au cours de la concélébration du Christ Roi de l'univers, je leur remettrai l'anneau. Ce sera une occasion supplémentaire de «louer le Seigneur, qui demeure fidèle pour toujours» (Ps 145), comme nous l'avons répété dans le Psaume responsorial.
Que son Esprit soutienne les nouveaux cardinaux dans l'engagement de service à l'Eglise, en suivant le Christ de la Croix même, si nécessaire, usque ad effusionem sanguinis, toujours prêts — comme le disait saint Pierre dans la lecture proclamée — à répondre à quiconque nous demande raison de l'espérance qui est en nous (cf. 1 P 3, 15).


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"Il Papa emerito" conclut:

Les cardinaux sont ceux qui vivent le plus étroitement en contact avec le Siège de Pierre et le Pape l'aidant dans sa mission.
Mais dans le passé, ce sont justement les cardinaux qui ont laissé Benoît XVI seul, absorbés par leurs lobbies et leurs catégories mondaines. Pas tous (il ne faut pas généraliser), mais une bonne partie. Pour se faire aimer du monde, ils ont joué au "tir à la cible" contre le pape émérite mais surtout contre ses enseignements et son Magistère.

Usque à effusionem sanguinis? non, pas vraiment!

Je souhaite au Saint-Père François de trouver des hommes vraiment dignes de leur haute mission.
Je n'arrive pas à comprendre que les Cardinaux n'aient rien fait, même après l'annonce de la démission de notre bien-aimé Pape Benoît XVI. La seule chose qu'ils ont faite, en réalité, c'est de produire les habituels discours tout-faits.
Aucun n'a essayé de lui faire changer d'avis (ndt: sans doute le Cardinal Meisner l'a-t-il fait, mais je pense que le Pape avait pris sa décision, et que rien n'aurait pu lui faire revenir dessus) y compris en rendant son fauteuil bien-aimé ... aucun!

Usque à effusionem sanguinis? S'ils ne l'on pas fait pour un homme, alors imaginons un peu, pour Dieu ..
Que les nouveaux cardinaux soient dignes de leur mission!

http://ilpapaemerito.blogspot.it/2014/01/usque-ad-effusionem-sanguinis.html