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François est vraiment le Pape des pauvres

Le cardinal Muller l'explique dans le magazine des Missions pontificales autrichiennes (12/7/2014)

L'objectif principal du pontificat de François est d'attirer l'attention du monde sur les pauvres et de changer les structures mondiales qui conduisent à la pauvreté

... et donc pas d'annoncer le Christ, et de confirmer ses frères dans la foi.
Certes, c'est un noble objectif, mais ce n'est pas le principal devoir du Pape.

Cet article recoupe et confirme ce que je publiais hier: Quand le pape parle (trop) des choses terrestres .
C'est le journal catholique anglais libéral "The Tablet" (celui dont le vaticaniste Robert Mickens avait écrit sur Twitter "je hais Benoît XVI") qui livre des extraits de l'interviewe.
Il reste à savoir si le compte-rendu de The Tablet reflète effectivement les propos du préfet de la CDF (je n'ai pas trouvé le texte original).

     

POUR COMPRENDRE LE PAPE FRANÇOIS, IL FAUT «PENSER COMME LES LATINO-AMÉRICAINS»
3 Juillet 2014
Christa Pongratz-Lippitt
The Tablet
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L'objectif principal du pontificat de François est d'attirer l'attention du monde sur les pauvres et de changer les structures mondiales qui conduisent à la pauvreté, dit le préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi dans un long entretien la semaine dernière.
S'exprimant dans le magazine des Missions pontificales autrichiennes Alle Welt, le cardinal Gerhard Müller a insisté qu'il n'était pas possible de comprendre vraiment le pape François à moins de comprendre la «mentalité» de l'Amérique latine. Le Cardinal Muller a une longue expérience du Pérou depuis plusieurs décennies et est un ami proche du théologien de la libération du Pérou, Gustavo Gutierrez.

Le monde occidental devrait apprendre à voir les problèmes du point de vue du pape, qui est très différent de celui de celui européen, dit le cardinal Müller.
En raison de ses nombreuses visites en Amérique latine, il était très familier de la façon de penser du pape François. C'est une très bonne chose pour l'Eglise du monde de ne pas toujours voir les choses à travers les yeux européens, dit le cardinal, et de découvrir comment d'autres personnes voient l'Europe.
L'Eglise critique la partialité à la fois le capitalisme et du socialisme et soutient une économie sociale de marché, comme une synthèse qui évite les extrêmes, dit le préfet CDF. Quand son interlocuteur lui fait remarquer que pour les Américains des États-Unis, y compris de nombreux catholiques américains, l'économie sociale de marché européenne était déjà «trop socialiste», le cardinal Müller répond: «Un équilibre doit être trouvé entre la liberté et la responsabilité sociale. On ne peut pas simplement absolutiser l'individualisme américain, qui a eu une influence formatrice sur la culture américaine».

En des termes qui seront considérés comme critiques envers les précédentes administrations américaines, il poursuit: «Quand les États-Unis agissent comme le gendarme du monde, le monde ne devient pas plus pacifique. On ne peut pas faire des compromis et dire: "A coup sûr - je suis un chrétien - mais laissez-moi dehors aussi longtemps que l'enseignement social chrétien est concerné"».

Pour illustrer son propos sur l'importance de l'évolution des structures, il dit: «L'histoire a montré que ce n'était pas suffisant de bien traiter les esclaves - mais [qu'il fallait] abolir l'esclavage ... Les structures et la mentalité [qui mènent à la pauvreté] doivent être modifiées afin que la prise de conscience de la solidarité puisse émerger».

Le Cardinal Muller affirme qu'il y a eu un déclin de «l'amour du prochain» dans le monde occidental. «Les gens sont jugés sur leur utilité et leur contribution au PNB et quand ils sont vieux, nous ne savons pas quoi faire avec eux», dit-il.
Le pape, pour sa part a déjà surmontér certaines «opposition de première ligne» en attirant l'attention sur ce vaste pourcentage de l'humanité, à savoir les pauvres, dit le cardinal M. Müller.
Interrogé pour savoir comment il fait face aux tentatives des médias de le décrire comme l'adversaire du pape, le cardinal Muller a répondu que ces déclarations ont été faites par des personnes essayant d'utiliser le Pape à leurs propres fins idéologiques, et qu'il était préférable de les ignorer.

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