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Gorbatchev au Vatican (suite)

A propos d'une réaction au billet de Nicolas Bonnal (5/9/2014)

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Gorbatchev au Vatican

     

J'ai reproduit hier un article du site Boulevard Voltaire (1), où Nicolas Bonnal comparait le Pape à Gorbatchev (notons que le thème de la "pérestroïka" est très prisé par les médias libéraux, lorsqu'il s'agit de donner une image flatteuse du nouveau cours).
Mais il semble qu'on ne s'en prend pas à François (le Pape!) sans risque.
Nicolas Bonnal s'attire aujourd'hui une réponse en forme de volée de bois vert de la part d'un autre contributeur du site Boulevard Voltaire, où, sous le titre ci-dessous, il est accusé, par dérision, d'avoir "la délicatesse d'une dentellière"...


Son contradicteur, que je ne connais pas, écrit:

S’il est libre de ne pas apprécier le souverain pontife, l’auteur pourrait au moins s’essayer à une certaine rigueur factuelle qui lui éviterait d’écrire quelques énormités confinant à la diffamation. Mais son intention était-elle de révéler des vérités, ou de taper à bras raccourcis sur l’homme en blanc ?

Personnellement, je crois suivre la papauté depuis 9 ans, et dans le cas qui nous intéresse depuis 18 mois, au jour le jour, avec une certaine attention. Je n'ai relevé aucune "énormité", aucune absence de "rigueur factuelle", encore moins de "diffamation", dans ce qu'a écrit Nicolas Bonnal, tout au plus une lecture tendancieuse des faits, certes contestable, mais aussi expression d'une opinion, ce qui à ce jour est en principe encore permis... sauf sur certains sujets. Tout ce qu'il rapporte est exact et documenté (mais je n'ai pas les références du "dialogue avec les femmes prêtres anglicanes").
Et, si le mot "suppôt" utilisé est un peu violent, la rencontre d'hier avec Shimon Peres (Nous y voilà... ), reçu longuement par le pape au Vatican, ne contredit pas l'hypothèse d'alignement avec le "Nouvel Ordre Mondial".

Un peu plus loin, le contradicteur ajoute:

Reste le plus grave : l’accusation à peine voilée d’inconscience face au phénomène de la pédophilie. En quelque sorte, François est un imbécile qui sourit béatement parce qu’il n’y aurait que 2 % de pédophiles au sein du clergé. Et là, plus de bonne foi qui vaille.
On ne sait d’où sort le chiffre...

D'où sort le chiffre? mais du pape, tout simplement, qui en a (on va dire charitablement: en aurait) fait ingénument la confidence à Scalfari (lire ma traduction du texte de l'interviewe ICI)
Nicolas Bonnal ne dit absolument pas que le pape est insconcient (puisqu'il lui fait dire que "ce chiffre ne le tranquillise pas", et qu'il a l'intention d'agir avec sévérité contre ce fléau "intenable") mais il souligne l'apparente contradiction de "ce pape [qui] raffole quand même de dénoncer la pédophilie de son clergé". (2)

Que le Pape "dénonce", c'est un fait; qu'il "raffole", c'est l'interprétation de Nicolas Bonnal, mais ce n'est pas de la diffamation, quand on sait avec quelle fréquence François s'en prend à ses prêtres.

Décidément, il s'avère de plus en plus que "l'opinion" est subjuguée par un pontificat "virtuel" créé par les médias. Les gens digressent à l'infini sur ce qu'ils ne connaissent (sutout en mal, mais, depuis le 13 mars denier, beaucoup en bien), que très approximativement. François dispose de ce "présupposé de sympathie" qu'on a toujours refusé à son prédécesseur, et l'appui des foules, s'il n'est pas unanime, est réel, et sans précédent (ce que confirme de nombreux commentaires au billet de N. Bonnal).

     

Notes

(1) Le même site "Boulevard Voltaire" publiait en octobre 2013 un article de Jean-Yves Le Gallou, intitulé "Pape François, où sont les caméras", où il comparait le Pape et... Manuel Valls.
A relire (malheureusement, il n'y a plus les commentaires).

(2) Sur les propos du Pape concernant la pédophilie dans l'Eglise, et en particulier la façon dont elle a été traitée en Argentine sous le cardinal Bergoglio, voir ici: Pédophilie dans le clergé: le cas de l'Argentine.

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