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La lettre de Jeannine du 29 septembre

Images écrites de la rencontre avec les personnes âgés de dimanche dernier (30/9/2014)

Voir aussi:
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Fête des grands-parents
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Fête des grands-parents (suite)

Jeannine a selon son habitude observé minutieusement la rencontre festive de dimanche 28 septembre avec les personnes âgées, qui nous a donné surtout la joie de revoir Benoît XVI.

J’allais chercher des images pour illustrer les différents paragraphes, mais je m’aperçois à l’instant que sur le blog de Raffaella, Gemma a composé un clip vidéo résumant la fête autour de la présence du Pape émérite, qui est l’illustration idéale du récit qui suit.

     

Chère Béatrice...

Je viens vous parler de celui qui me tient tant à cœur: le pape émérite Benoît XVI.

J'ai enregistré sur KTO la rencontre de François avec les « seniors » mais comme je me doutais que la chaîne ne prendrait l'antenne qu'a la dernière seconde j'ai suivi depuis le début sur le player du Vatican car il me paraissait logique que Benoît XVI arrive avant le Pape. J'ai multiplié les captures d'écran et noté l'heure de certaines photos plus marquantes mais je pense que photovat va publier une galerie qui sera consistante.

Cette matinée en trois temps a été marquée par un temps magnifique sur Rome, détail signalé par le commentateur en français du CTV, une grande affluence, des temps de paroles qui pour certains m'ont paru fort longs, une animation musicale qui cadrait bien avec l'âge des personnes présentes. Les participants d'ailleurs connaissaient toutes les chansons.

La présentatrice de la deuxième partie, je ne sais si le terme est exact pour la désigner, est fine, jeune, très souriante et n'omet pas, avant de clore ce temps de rencontre avant la messe, de remercier tous les participants sans oublier le pape émérite Benoît XVI vers lequel elle se tourne.

Je dois reconnaître que j'ai surtout apprécié ce deuxième temps de rencontre.

C'est à 9h10 que Benoît XVI fait son entrée place Saint-Pierre entouré de Mgr Gänswein à sa gauche et à droite deux cérémoniaires et de Mgr Paglia (président du Conseil Pontifical pour la famille, et à ce titre organisateur de la rencontre) pour gagner sa place.

Manteau blanc, à petits pas, il salue avec la main droite ce qui fait que sa canne change souvent de côté. Son visage est calme, serein, le soleil paraît le gêner un peu. Un cérémoniaire s'agenouille pour le saluer juste à la sortie de la basilique avant qu'il n'entre dans la lumière et reçoive les applaudissements qui l'accueillent.
Il a près de lui, à droite, le cérémoniaire qui chantait tout en pleurant lors de la messe du mercredi des Cendres. Le siège de Benoît me paraît éloigné mais l'emplacement à rejoindre est toujours le même ; il faut aussi tenir compte de la grandeur de la place et des marches à descendre, d'ailleurs il a tendu sa main gauche à Mgr Gänswein pour les franchir, ce geste me touche toujours autant.

Une fois à sa place, bien assis, Mgr Gänswein se penche vers lui, lui dit quelques mots, Benoît le regarde, approuve et son secrétaire s'éloigne pour reprendre ses fonctions. Je n'ai pu éviter de noter, avec un pincement au cœur, que Benoît XVI était plus hésitant pour se mouvoir..
Lors d'un passage de la caméra on voit l'évêque, debout, parlant à Benoît, assis, mains croisées, qui écoute. Il me donne une impression de sérénité.

François arrive à 9h20, très souriant, entouré, main droite voltigeant pour répondre aux bravos je pense, mais il va de suite saluer celui qu'il a invité pour cette rencontre, le pape émérite. Benoît se lève avec difficulté, peut-être un peu surpris, il est aidé. François est là, bras ouverts, l'accolade est chaleureuse, spontanée, le pape émérite a sa calotte blanche sur la tête. Cette spontanéité de François ne me surprend pas mais celle de Benoît est bien réelle et me fait penser que la relation est sincère, que notre pape émérite apprécie son successeur car il connaît de lui un aspect que nous ignorons ou que nous ne savons pas voir. C'est d'ailleurs François qui le fait se rasseoir, ses mains posées pour l'accompagner. Il regagne sa place, pendant que, pour l'accueillir, Andrea Bocelli, à la si belle voix, interprète cette chanson si connue et que j'aime beaucoup: « Con te partiro ».

Lorsque Mgr Paglia prend la parole, il salue le pape mais n'omet pas de citer Benoît XVI et de se tourner vers lui. François apprécie cette attention et sourit. Nouvelle image de Benoît XVI très attentif avec deux cardinaux à sa gauche. François aussi écoute, paraît réfléchir et remercie l'organisateur de cette grande réunion. Il va entendre un témoignage des souffrances de ces chrétiens qui luttent pour leur foi et se déplace pour les saluer chaleureusement. Nouvelle image de Benoît avec deux cardinaux à sa gauche

Pendant le témoignage d'un père capucin de 87 ans et de deux autres personnes de son entourage, âgées mais vives d'esprit, la caméra passe sur Benoît XVI qui me paraît lointain, réfléchissant peut-être aux paroles de ce témoignage. Une chanson napolitaine est signalée par Flavio, le traducteur de KTO, il la connaît bien car il est napolitain.

Témoignage encore, une Irlandaise remercie Benoît XVI pour la prière qu'il avait écrite et qui l'a aidée mais, au cas où cette parole reconnaissante choquerait certains pointilleux, je souligne que son petit-fils regroupe les deux papes sous le vocable de « grand-père ».

C'est une chanson très connue mais très longue (pour moi) qui anime la rencontre, suivie par les participants qui apprécient avec la voix et les gestes mais je crois bien que François s'est endormi car deux regards se tournent vers lui avec insistance. Je le comprends à double titre : la fatigue et la longueur car le chanteur m'a paru ne devoir jamais s'arrêter. Les chants sont très connus, interprétés par des célébrités qui sont venues pour cette rencontre, l'accompagnement est simple, le tout dans l'esprit de la réunion. Les applaudissements fusent et les visages sont heureux. Il y a de la joie, de la gravité, la douceur des souvenirs liés aux chansons pour les plus anciens; certains sont émus aux larmes. Mgr Gänswein rappelle à François qu'il est temps de parler et ce dernier sort ses lunettes.

François prend la parole sous les applaudissements, Benoît XVI s'y joint. Remerciements à la foule présente, à Mgr Paglia pour l'organisation et bien sûr remerciements chaleureux au pape émérite Benoît XVI. Assis, ce dernier avec le geste bien connu des bras et mains écartés et levés discrètement remercie, mais lorsque François répète les paroles qu'il dit souvent en parlant de la présence appréciée d'un grand-père près de lui au Vatican, à ce moment Benoît incline la tête et joint ses mains tendues vers François pour le remercier; moi je n'ai vu qu'un visage souriant et retrouvé le Benoît XVI qui remerciait ainsi la foule sans trop se montrer. Il faut aussi noter le sourire de François lorsqu'il parle de son prédécesseur. J’ai bien dit sourire et non pas rire des catéchèses.

Le chœur des pueri cantores représente les pétales multicolores qui animent le bouquet final de ce temps de partage : joie, fraîcheur de la jeunesse, avec la belle exécution de cette chanson à Marie pour François et le pape émérite.

L'heure de la messe approche et cette deuxième partie se termine avec le sourire de la présentatrice. François salue Benoît mais ce dernier est debout, calotte blanche à la main, visage souriant avec la jolie vague de cheveux blancs pour prendre congé avant de regagner le Monastère. Mgr Paglia lui dit au revoir également, Mgr Gänswein va le revoir très vite. Benoît XVI remet sa calotte et un prêtre en noir s'approche. Une dernière photo montre notre pape émérite, encadré par le prêtre et le Docteur Polisca, qui s'éloigne. Sa démarche est brièvement hésitante mais il reprend un petit pas lent.

J'ai sûrement un regard particulier pour savourer sa présence. Il a accepté volontiers de venir, rien ne lui est imposé, son visage serein, sa participation au long de ce moment convivial, la caméra qui ne lui a pas accordé une importance particulière, un passage bref, peu fréquent ; tout cela me laisse l'impression d'un moment agréable qu'il a apprécié. Il a été applaudi, sa présence marquée sans être trop soulignée, tout ce qu'il aime.

Il est toujours possible de critiquer sa présence, la calotte enlevée ou pas, il a promis obéissance mais je ne crois pas que sa relation avec François soit dans ce registre de soumission. Il ne faut pas oublier les paroles de Mgr Gänswein qui n'hésite pas à dire qu'il a une volonté aussi dure que le fer et la pierre.

Le synode crée beaucoup d'agitation mais il faudra attendre 2016, voire 2017, pour l'exhortation post-synodale de François à moins qu'il ne décide d'accélérer le mouvement. Comme le dit Caroline Pigozzi dans Paris Match de la semaine en parlant de François : « s'il consulte beaucoup et écoute poliment ses multiples interlocuteurs, il décide seul. Ce qu'a vite compris son cardinal secrétaire d'Etat, Pietro Parolin, jouant davantage le rôle de secrétaire général du Vatican que celui de Premier ministre, toujours en retrait avec élégance, notamment lors de ce voyage apostolique » (en Albanie).

D'ici là de l'eau aura coulé sous les ponts du Tibre, tant de choses peuvent arriver, avec lui les surprises ne manqueront pas, bonnes ou déstabilisantes, à la grâce de Dieu!

A bientôt
Jeannine

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