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La disgrâce annoncée du cardinal Burke

Si elle se confirme, elle coïncide avec la sortie d'un livre qu'il a cosigné, réfutant la "thèse Kasper". Mais aussi avec une prise de distance par rapport au "qui suis-je pour juger?" (17/9/2014)

>>> Voir aussi:
¤ Dé-Ratzingérisation en cours
¤ Les mémoires de Louis Bouyer

     

Des coïncidences en cascade

Le transfert du préfet du Tribunal de la Signature Apostolique au rôle, purement symbolique, de «cardinal patron» de l'Ordre Souverain Militaire de Malte - hypothèse émise par Sandro Magister dans l'article qu'il vient de publier - s'il se confirme, ne pourra certainement pas figurer parmi les alternances normales. Les positions du cardinal Raymond Leo Burke sont notoires, et contrastent fortement avec l'hypothèse d'«ouverture» du cardinal Kasper dans le domaine de la communion aux divorcés remariés. Le transfert aurait lieu juste à la veille du Synode sur la famille, auquel le cardinal Burke, dans sa nouvelle position, n'aurait plus de titre à participer (*).

Une autre coïncidence alarmante doit être mise en évidence: un livre est sur le point de sortir en Italie sous le titre “Permanere nella verità di Cristo. Matrimonio e comunione nella Chiesa cattolica”, (Rester dans la vérité du Christ. Mariage et communion dans l'Église catholique) qui rassemble les écrits de cinq cardinaux, Muller, Caffara, De Paolis, Brandmuller et, en effet, Burke. Le livre sera publié le 1er Octobre, en Italie et aux États-Unis (Remain in the Truth of Christ), et contient une nette condamnation des thèses de Kasper, comme on peut le lire par exemple sur le site du Corriere (ndt: en fait, le livre fait beaucoup discuter dans la presse italienne, comme on peut le constater en tapant dans le moteur de recherche le titre du livre en italien) (**)

S'agit-il juste de coïncidences? (***)
(http://www.riscossacristiana.it/esilio-malta-il-cardinale-burke/ )

* * *

NDT:
(*) La liste officielle des participants au Synode publiée le 9 septembre dernier par la Salle de presse du St-Siège signale la participation du "Cardinal Raymond Leo BURKE, Préfet du Tribunal suprême de la signature apostolique", parmi les "chefs de dicastères de la Curie Romaine". Sa disparition de la liste serait effectivement énorme.
Tout cela est donc à suivre de près. Il reste encore la possibilité d'une guerre médiatique préventive, qu'on ne peut pas totalement écarter aujourd'hui - en attendant la confirmation officielle éventuelle de ce qui reste pour le moment une RUMEUR.

(**) Le livre figure sur le site de l'éditeur américain Ignatius (il est annoncé pour le 7 octobre sur amazon), mais je n'en vois pas trace pour le moment sur celui de l'éditeur italien Cantagalli. Il est toutefois annoncé pour le 24 septembre sur le site de la Libreria Universitaria. Sera-t-il traduit en français? C'est peu probable, mais je me réjouirais de devoir faire mon mea culpa public.

(***) Encore une coïncidence, relevée par le site Messa in latino: la récente mise au point (sévère) du cardinal Burke à propos du fameux "Qui suis-je pour juger", dont Jeanne Smits a donné les détails sur son blog ici: leblogdejeannesmits.blogspot.ca/2014/09/qui-suis-je-pour-juger-le-cardinal.html

Et ce n'est plus une coïncidence de date, mais déjà en décembre dernier, dans une interviewe transmise sur la chaîne de télévision catholique EWTN, le cardinal Burke avait exprimé ses réserves sur l'exhortation apostolique Evangelii Gaudium, un texte selon lui « pas vraiment facile à interpréter », en tout cas difficile à considérer comme un enseignement officiel de l'Eglise catholique. (cf. La Vie)
Bref, le contentieux est lourd, et peut-être cette "rétrogradation" qui aurait le mérite de clarifier la situation, serait-elle en fin de compte une bonne chose pour tout le monde.

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