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Le grand tournant

Monique a écrit ces réflexions bien avant le début du Synode.... (20/10/2014)

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Image ci-dessous: www.trekearth.com

     

Le grand tournant

En décembre 2013, le Cardinal Ouellet déclarait (1):
« La démission du Pape Benoît XVI a ouvert de grandes possibilités ».
« On doit être très reconnaissant au Pape Benoît XVI d'avoir ouvert cet horizon et d'avoir rendu possible toute la nouveauté du Pape François ».
« Nous sommes vraiment en présence d'un grand tournant dans l'histoire de l'Eglise ».

Interpellée par ces paroles enthousiastes, le 20/12/2013, je mis par écrit au brouillon quelques observations sur ce qui déjà, il y a un an, était en train de poindre au niveau des Eglises locales et de l'Eglise universelle. Les voici aujourd'hui.

  • Une perte de l'autorité du Pape dans l'Eglise (il n'arrive plus à se faire obéir des évêques et des fidèles malgré son aura de Pape miséricordieux et proche des gens). Mais une bonne image du Pape persiste dans le monde séculier.
  • Une certaine anarchie dans le gouvernement de l'Eglise, surtout au niveau des évêques (qui, au moins dans certains pays, se contredisent entre eux).
  • Un flottement dans l'administration des sacrements en attendant l'Exhortation apostolique.
  • Une atteinte à l'unité doctrinale de l'Eglise.
  • Une désaffection pour le Catéchisme de l'Eglise catholique, jugé trop dogmatique.
  • Un faible intérêt de la papauté pour l'enseignement doctrinal des fidèles ( la miséricorde suffit!).
  • Une faible attention à la catéchèse des jeunes et à la transmission (bien qu'on n'ait que le mot "évangélisation" à la bouche).
  • Désintérêt pour la liturgie.
  • Retour quasi-officiel du relativisme cher aux années 60/70 dans le domaine moral, avec appel exclusif à la conscience individuelle supposée savoir distinguer à coup sûr le bien du mal sans aucun secours de l'Eglise.
  • Laxisme en matière de morale sexuelle.
  • Un faible intérêt pour toutes les questions afférentes à la vie (qui passent après les questions économiques et sociales). Très faible soutien aux mouvements pro-vie et aucun encouragement aux mouvements de promotion de la famille fondée sur le mariage homme-femme.
  • Oubli de l'enseignement de J. Ratzinger sur la foi et la raison.
  • Primauté de l'émotion, de la relation, de la proximité, de la compassion.
  • Politisation du clergé.
  • Ostracisme contre les catholiques plutôt traditionalistes (fidèles au Pape quel qu'il soit) mais sollicitude empressée et ostentatoire envers les frères séparés, les juifs et les musulmans.
  • Propagande des clercs et de nombreux laïcs "engagés", en faveur de l'immigration (même illégale) et de l'acceptation de la croissance de l'islam en Europe.

Voilà quelques points qui me semblent caractériser le pontificat de François encore aujourd'hui. Ce que l'on pouvait craindre paraît se confirmer au moins partiellement.

Le « grand tournant » applaudi par le Cardinal Ouellet ressemble fort à un grand retour en arrière, un retour aux années post-conciliaires si funestes, au cours desquelles Paul VI lutta héroïquement pour sauver l'Eglise, suivi par Jean-Paul II et Benoît XVI. La situation est plus inquiétante aujourd'hui que dans les années 70 car le Pape est l'initiateur et le promoteur de ce déplacement dans le temps, apparemment révolutionnaire, tout en étant sincèrement persuadé de conduire l'Eglise vers une avancée historique. Ebloui par sa popularité, il n'a peut-être même plus les moyens de percevoir qu'il crée une situation qu'il n'arrivera pas forcément à maîtriser à long terme.
Monique T.

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(1) cath.ch/blog/cathossurlatoile/2013-«le-bilan-au-vatican»-du-cardinal-marc-ouellet

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