Le Pape, les abus sur mineurs, et Danneels

A propos de la substitution d'un évêque paraguayen... et du cas Danneels, invité au Synode. Paraphrasant La Fontaine, on pourrait dire "Selon que vous serez progressiste ou conservateur, les jugements du Pape vous feront blancs ou noirs". (26/9/2014)

L'affaire de l'évêque démis de son diocèse de Ciudad del Este, au Paraguay (cf. VIS) pour avoir couvert un éphébophile (et non un pédophile comme je l'avais initialement écrit par erreur) notoire qui après moult vicissitudes avait atterri chez lui comme vicaire général a été évoqué par plusieurs blogs; on lira en particulier le billet d'Yves Daoudal, pris à parti dans les commentaires par des FOB (*) aussi zélés qu'agressifs, et celui du très bon site Rorate Caeli, qui donne plus de détails sur l'affaire.
Certains y verront une nouvelle confirmation que sous François, il y a, enfin (!) tolérance zéro au sujet de la pédophilie (nous y reviendrons - mais répétons qu'il ne s'agit pas ici de pédophilie).
Marco Tosatti saisit mieux le coeur du problème, s'interrogeant sur le manque de lisibilité d'une décision qui intervient au moment où l'on apprend que le cardinal Daneels, sur invitation personnelle du pape, participera au prochain Synode sur la Famille (cf. Les participants au Synode) ... où l'on peut se demander s'il est bien l'homme de la situation!

(*) fans of Bergoglio

LE PAPE, LES ABUS SUR MINEURS, ET DANNEELS
Le Pape a exercé son droit en démettant d'autorité l'évêque de Ciudad del Este, au Paraguay, à deux pas de son Argentine natale...
Marco Tosatti
San Pietro e dintorni
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Le Pape a exercé son droit en démettant d'autorité l'évêque de Ciudad del Este, au Paraguay, à deux pas de son Argentine natale; principalement parce que l'évêque avait été naïf et obstiné au point de défendre un personnage étrange nommé Carlos Urrutigoity, argentin, chassé il y a de nombreuses années par les lefebvristes pour «tendances homosexuelles», ensuite incardiné à Scranton, aux États-Unis, où il a été impliqué dans plusieurs affaires d'éphébophilie, causant du tort au diocèse dont il fut éloigné pour aller finir vicaire général à Ciudad del Este, toujours en soutenant qu'il était victime d'une campagne de diffamation.
Nous ne connaissons pas Carlos Urrutigoity, mais il doit certainement avoir un grand pouvoir de persuasion. L'évêque, conservateur mais pas traditionaliste, membre de l'Opus Dei, a commis une grave erreur de jugement, et il l'a payé.
C'est dommage pour le diocèse; Ciudad del Este avait, au moment de l'intervention pontificale, à peu près 240 séminaristes, plus que tous les autres diocèses du Paraguay réunis; il en arrivait même de Buenos Aires ...

L'évêque défendait les positions de Rome, y compris contre les autres collègues, et il laissait l'ancien rite survivre aux côtés du Novus ordo.

Le pape François et ses collaborateurs ont choisi le moment où tout le monde applaudit la décision «d'arrêter» un ancien nonce accusé de pédophilie pour prendre un évêque en faute et le punir.
Qui toutefois, bizarrement, rentre une fois de plus dans la catégorie de ceux qui ne plaisent décidément pas au Pape Bergoglio: les «conservateurs».
Parce que si cela veut être un message aux évêques de ne pas tolérer même un soupçon de connivence envers les possibles auteurs d'abus sur mineurs, on ne s'explique pas l'invitation du Pape au belge cardinal Danneels, accusé d'avoir étouffé des affaires de pédophilie et protagoniste des années où l'Eglise belge a vécu ses pires moments, à assister au Synode sur la Famille. Mais Danneesl n'est certes pas conservateur ... (cf. Les participants au Synode)
Alors, quel est le message?

Mais Danneels, qu'au moment du conclave de nombreux journaux, en raison des polémiques sur la couverture d'affaires, voulaient voir exclus du vote, est un ami du Pape. Et surtout, il est «progressiste».