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Le Pape venu d'Amérique latine

Deux articles reliés par l'idée d'une (possible?) récupération par l'idéolgie marxiste, en raison de l'origine géographique de François: l'un d'Antonio Socci, l'autre d'un site italien consacré à Plinio Corrêa de Oliveira (13/9/2014)

     

L'idée paraîtra à certains excessive, farfelue, voire paranoïaque, un quart de siècle après l'écroulement présumé du communisme, au moins dans sa dimension politique: l'idéologie marxiste, encore bien présente dans les médias (impossible d'échapper aujourd'hui à la promotion de la fête de l'Huma, dont la radio du service public est partenaire et fait ouvertement la promo, cf. www.radiofrance.fr/espace-pro/evenements/fete-de-l-humanite-2014 ) et son corollaire religieux, la Théologie de la Libération, tenteraient-elles d'infiltrer l'Eglise de François?
Voici deux articles issus de sources très différentes, qui illustrent cette menace.

Le premier est d'Antonio Socci (père ouvrier, mais anti-communiste viscéral) qui revient sur le cas Miguel D'Escoto, ce prêtre-ministre sandiniste dont, il y a un peu plus d'un mois, François a levé la suspension a divinis (cf. Le Pape réhabilite un prêtre marxiste et A peine pardonné, le Père D'Escoto tape sur Wojtyla )
Le second article, issu du site circolopliniocorreadeoliveira consacré au grand penseur catholique brésilien Plinio Corrêa de Oliveira (1908-1985) déjà rencontré dans ces pages (http://tinyurl.com/m8jbbf4), propose une grille de lecture inédite de l'image médiatique du Pape François.

Antonio Socci
Le «cas Escoto», et autour.
Ceux qui veulent balayer l'oeuvre de Jean Paul II et de Benoît XVI.
7 septembre 2014

www.antoniosocci.com/2014/09/il-caso-descoto-e-dintorni-chi-vuole-spazzar-via-lopera-di-giovanni-paolo-ii-e-di-benedetto-xvi/
(ma traduction)
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À l'ère Bergoglio, le Vatican a pratiquement réhabilité la Théologie de la libération qui, née dans les années soixante, a provoqué de nombreuses catastrophes, notamment en Amérique latine, pour avoir alimenté la subordination de l'Eglise à la pensée marxiste.
Ces derniers mois, il y a eu des événements sensationnels, comme l'«atterrissage» triomphal au Vatican de Gustavo Gutierrez, le «père» de la Tdl.
Il y a un an, L'Osservatore Romano publiait d'amples extraits d'un livre de lui qui célébrait ses invectives contre le néolibéralisme.
Cet été est venu un autre geste hautement symbolique, passé presque inaperçu, qui concerne Miguel d'Escoto Brockmann.

ROUGE VIF
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D'Escoto était le fils de l'ambassadeur du Nicaragua aux États-Unis. Ordonné prêtre en 1961, il s'est impliqué dans la Tdl et en Octobre 1977, il s'est prononcé publiquement en faveur du Front sandiniste, un groupe révolutionnaire d'inspiration marxiste qui en 1979 prit le pouvoir au Nicaragua.
D'Escoto fut ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement sandiniste de 1979 à 1990. Dans le même gouvernement-régime, le jésuite Fernando Cardenal fut ministre de l'éducation et son frère Ernesto fut ministre de la culture.
Jean-Paul II contra durement la participation des trois religieux au gouvernement sandiniste.
Peu de temps après son élection, le Pape Jean-Paul II avait tonné contre la TDL. Lors de son voyage au Mexique en 1979, il déclara: «la conception du Christ comme politique, révolutionnaire, comme le subversif de Nazareth, ne s'accorde pas avec la catéchèse de l'Eglise».
En 1983, Jean-Paul II alla en visite pastorale au Nicaragua, où dès l'aéroport, il réprimanda publiquement le Père Ernesto Cardenal pour son implication dans le gouvernement.
Le fait fit grand bruit, et le régime sandiniste organisa une contestation publique contre le pape au cours de la célébration de la messe.
Mais le pape Wojtyla n'était pas homme à se laisser intimider et, de l'autel, il cria plus fort que les manifestants, levant haute le crucifié, comme le seul vrai Roi de l'univers.
Malgré le rappel public, les religieux ne se soumirent pas, et en 1984 D'Escoto fut suspendu a divinis avec les autres.
Le gouvernement tomba en 1990, mais d'Escoto a continué à faire de la politique. En 2008, on le retrouve même à présider la session annuelle de l'Assemblée générale des Nations Unies

Bergoglio élu, D'Escoto flaire le vent et écrit au nouveau pape demandant le retrait de la suspension «a divinis» pour célébrer à nouveau la messe.
Demande immédiatement acceptée.
Le 1er Août de cette année, Bergoglio signe la révocation. Parce que «les temps, les contextes, et surtout lui-même, ont changé», expliquaient-ils à la Curie, le 4 Août 2014. D'Escoto - disaient-ils - « s'est rendu compte qu'il avait tort et le Pape a su comprendre la sincérité de son repentir».
En fait, le lendemain, 5 Août, «La Prensa» de Managua rapporte quelques déclarations tonitruantes que venait de faire D'Escoto à la chaîne de télévision gouvernementale Canal 4.
Titre de l'article: «D'Escoto: Fidel Castro est élu par Dieu». Le religieux et ex-ministre, à peine réadmis à la célébration eucharistique par Bergoglio, déclarait: «Le Vatican peut réduire le monde entier au silenc, (mais) alors Dieu fera en sorte que les pierres parlent, et qu'elles transmettent son message. Mais il (Dieu) n'a pas fait cela, il a choisi le plus grand latino-américain, de presque tous les temps: Fidel Castro».
D'Escoto qui - dit «La Prensa» - est l'actuel conseiller aux affaires frontalières et pour les relations internationales du gouvernement, du président du Nicaragua, le sandiniste Daniel Ortega» (mais n'avait-il pas renoncé à la politique?), ajoutait également: «C'est à travers Fidel Castro que l'Esprit Saint nous transmet le message, ce message de Jésus sur la nécessité de lutter pour établir avec force et de manière irréversible le Royaume de Dieu sur la terre, qui est Son alternative au pouvoir»
Après cette exaltation théologique du tyran de Cuba, qui opprime depuis des décennies un peuple tout entier avec la dictature communiste, D'Escoto s'est réjoui de la révocation de la suspension par le pape François.

ANÉANTIR LES BONS
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Le gant de velours utilisé par Bergoglio envers le puissant et célèbre «camarade» D'Escoto contraste avec une poigne de fer qu'il a utilisé pour frapper un bon et humble religieux à la vie sainte, le Père Stefano Manelli, fils spirituel de Padre Pio et fondateur des Franciscains de l'Immaculée.
Le Père Manelli a lui aussi écrit au pape, mais sa lettre n'a même pas été prise en considération.
Sa famille religieuse, orthodoxe, disciplinée et pleine de vocations a été anéantie par volonté de Bergoglio, parce qu'elle appliquait le motu proprio de Benoît XVI sur la liturgie. Et qu'elle était trop orthodoxe.
Le Père Manelli n'a jamais désobéi à l'Eglise, il n'a jamais dévié de la bonne doctrine, il ne s'est pas jeté dans la politique comme d'Escoto et n'a jamais exalté de tyrans communistes. Ainsi, il a été sévèrement puni.
Ce n'est pas un hasard si c'est le cardinal Braz de Aviz, préfet de la Congrégation vaticane compétente, qui a signé l'acte de punition.
Ce cardinal brésilien, d'ailleurs, vient lui-même - comme par hasard - de la théologie de la libération, et dans une interview qu'il a accordée, il a dit, à propos de la Tdl, qu'elle n'est pas seulement «utile», mais même «nécessaire».
Il a ajouté: «Je reste convaincu qu'avec cette histoire, il s'est passé quelque chose de grand pour toute l'Eglise».
Oui, un grand désastre. Mais certains «camarades» en rouge pourpre sont aujourd'hui aux sommets du du Vatican et ils punissent ceux qui ont toujours été fidèles à l'Église.
Le cardinal Braz de Aviz dans cette interview, a allégrement snobé les condamnations mémorables de la Tdl signées par Joseph Ratzinger (et Jean-Paul II) avec «Libertatis Nuntius» (1984) et «Libertatis conscientia» (1986).
Aujourd'hui, ils se sentent triomphants: Wojtyla est mort et ils pensent que Ratzinger a perdu.

LES DEUX GRANDS
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Benoît XVI, justement, rappelant récemment Jean-Paul II a écrit:

«Le premier défi que nous affrontâmes fut la théologie de la libération qui se répandait en Amérique latine. En Europe et en Amérique du Nord, l'opinion commune était qu'il s'agissait d'un soutien aux pauvres et, par conséquent, une cause qu'il fallait sans aucun doute approuver. Mais c'était une erreur. La foi chrétienne était utilisée comme un moteur pour ce mouvement révolutionnaire, la transformant ainsi en une force de type politique.... A une telle falsification de la foi chrétienne, il fallait s'opposer, et même, justement, par amour des pauvres et pour le service à leur rendre».

En 2013, l'un des fondateurs de la TDL, Clovis Boff (frère de l'autre Boff), l'un des rares qui ait vraiment compris la leçon (pas comme d'Escoto), a donné raison à Ratzinger pour ce qu''il avait fait (au nom du pape Wojtyla) trente ans plus tôt:

«Il a défendu le projet essentiel de la théologie de la libération: l'engagement pour les pauvres en raison de la foi. Dans le même temps, il a critiqué l'influence marxiste. L'Eglise - observait Clovis Boff - ne peut pas entamer des négociations sur l'essence de la foi, ce n'est pas comme dans la société civile où les gens peuvent dire ce qu'il veulent. Nous sommes liés à une foi et si quelqu'un professe une foi différente s'exclut lui-même de l'Église. Dès le début, l'importance de mettre le Christ comme le fondement de toute la théologie était claire pour lui (...). Dans le discours hégémonique de la théologie de la libération, j'ai réalisé que la foi dans le Christ apparaissait seulement en arrière-plan. Le «christianisme anonyme» de Karl Rahner était une bonne excuse pour négliger le Christ, la prière, les sacrements et la mission, mettant l'accent sur la transformation des structures sociales».

Aujourd'hui, à l'ère Bergoglio, on revient précisément à Rahner, à cette philosophie qui a déjà fait tellement de dégâts parmi les jésuites et dans l'Eglise. Et dans ce vide abyssal, les catholiques sont à nouveau ballottés ça et là «à tout vent de doctrine».
Subordonnés à n'importe quelle idéologie et contaminés par n'importe quelle hérésie.
Une grande obscurité entoure Rome.

Antonio Socci.

Circolo Plinio Corrêa de Oliveira
Attention à l'image
(Gregorio Vivanco Lopes)

circolopliniocorreadeoliveira
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C'est une loi non écrite, selon laquelle beaucoup de choses influencent davantage par l'image qui en est projetée, que par leur existence réelle.
Tout n'est pas comme il apparaît. Tout n'apparaît pas comme il est.
La propagande fait grand usage de ce principe pour présenter ses produits sous un prisme attrayant et agréable, pas toujours conforme à la réalité: une plat exquis, qui au palais du client se révèle amer; un siège confortable, qui en réalité ne l'est pas; un ordinateur dernier cri, qui présente une série de défauts; et ainsi de suite.
Il faut donc se méfier des images fabriquées. A cette règle n'échappent ni les politiciens, ni les chefs d'Etat, ni les ecclésiastiques, ni même le pape en personne, quand nous les voyons à travers les lentilles souvent déformantes des médias et de la propagande en général.

Parlons du pape: c'est un fait que sur lui, beaucoup et même énormément de matériel est publié dans les médias: radios, journaux, télévision, internet, etc .. Comment le présentent-ils? Cela vaut la peine de s'attarder sur ce sujet, même brièvement, car il est de la plus haute importance comme élément pour nous faire comprendre le cours actuel des faits et des esprits.

Il n'y a rien de plus auguste, de plus élevé, de plus saint, que la Papauté. A travers les siècles, l'Église a toujours vénéré le Pape comme le «doux Christ sur la terre». Je m'associe de toute mon âme à cette vénération. Toutefois, la figure que la propagande veut aujourd'hui présenter du Pape François, est toute autre chose. Et c'est de la figure, seulement de cela, que je veux parler ici.
Elle se trouve dans une relation intime avec l'image qui s'est créée à propos de l'Amérique latine, qui serait un continent de pauvreté, mis au rebut par les secteurs riches et développés du monde, marginalisé et opprimé.

De la formation chrétienne du Brésil - par exemple, ses magnifiques réalisations, comme la catéchèse des Indiens, les églises, la musique baroque, les fameuses sculptures des "prophètes" d'Aleijadinho (1730-1814, sculpteur portugais du Brésil colonial, connu pour son travail sur de nombreuses églises du Brésil), les héros de la bataille de Guararapes (18 février 1649; dans la cadre de la colonisation portugaise des Amériques, elle opposa les troupes hollandaises aux troupes portugaises, qui remportèrent la victoire) - et des espoirs éclos dans ces terres, on ne parle plus.

Un lourd silence tombe sur ce passé glorieux, pour faire place à la propagande du MST [Mouvement des travailleurs sans terre, envahisseurs des fermes], des sans-toit, des black blocks. Les noirs et les Indiens, et même leurs formateurs de notre nationalité, ne sont présentés que comme des catégories piétinées qui doivent se rebeller et revendiquer des droits au nom de la lutte des classes et des races. Dans le même temps, quelque chose de semblable se produit également dans les pays frères d'origine hispanique.

Dans cette perspective, l'ascension d'un pape latino-américain sur le trône de Pierre, serait - toujours selon cette image - le début d'un soulèvement des pauvres contre les riches, des MST contre les propriétaires terriens, des sans-abris contre les industriels et les commerçants, des Indiens et des Noirs contre les Blancs, et enfin, de l'Amérique latine, pauvre et piétinée, contre le capitalisme nord-américain oppresseur et aussi contre les traditions ostentatoires d'une Europe chrétienne millénaire. Et de cette manière, on aurait installé sur la sacro-sainte Chaire de Pierre, non plus le Père de la chrétienté, le Défenseur de la Foi, le Vicaire du Christ, mais un promoteur, au niveau religieux-universel, des principes marxistes.

Je suis bien conscient que cette présentation a le goût du blasphème. Mais elle ne vient pas de moi. J'essaie seulement d'expliquer ce que chacun ressent à la lecture des journaux, des magazines, en regardant la télévision, sans toutefois en être pleinement conscient.

Telle est l'image avec laquelle on veut présenter le Pape François.

J'insiste: je parle seulement de l'image.
Mais il arrive que cette image puisse influencer la mentalité de ceux qui la prennent pour la réalité à un point tel qu'elle pourrait causer un préjudice irréparable dans les âmes de beaucoup de nos contemporains, surtout des catholiques. Il est donc important de la connaître pour s'en défendre.


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