Accueil

Les brebis de Bergoglio

L'Eglise et la morale sexuelle: commentaire de Monique à l'article "Tournant doctrinal en vue?" (8/9/2014)

>>>
Tournant doctrinal en vue?...

LES BREBIS DE BERGOGLIO
---------

Si je comprends bien, des personnes qui sont "hors de l'Eglise" (pourquoi, comment?) sont tellement blessées par le "refus des sacrements" qu'elles se vengent en partant chez les évangéliques. Ce n'est pas très sérieux. Si vraiment elles sont" hors de l'Eglise", on ne voit pas quelle valeur elles peuvent accorder aux sacrements. On peut craindre qu'elles ne les considèrent que comme des pratiques magiques destinées à apporter la prospérité, dont elles manquent tant dans les "villas".

Curieusement, on s'insurge contre le laxisme qui préside à la célébration des mariages (une proportion incroyable de mariages invalides!) mais on trouve normal le laxisme consistant à donner la communion à tout le monde, sans discernement. Je ne sais pas si une communion peut être invalide ou sacrilège, mais cette attitude ne me semble pas très logique.

*

L'Eglise serait-elle obsédée par la morale sexuelle, comme le prétend le Père Pepe? Cette morale accable-t-elle les catholiques, surtout les plus pauvres?
Saint Jean-Paul II a prêché une catéchèse sur la Théologie du corps et c'était bien son droit, en tant que Pape.
En dehors de cela, je remarque plutôt le quasi mutisme de l'Eglise sur cette question.
Dans le CEC, le 6ème commandement occupe une place vraiment modeste.
Les discours et homélies des Papes n'effleurent que furtivement le sujet et encore rarement.
De toute ma vie, je n'ai pas entendu une seule homélie sur ce sujet même quand les textes du jour s'y seraient prêtés.
C'est à peine si on aborde le sujet avec les fiancés de la préparation au mariage et, si on le fait, c'est de manière à éviter de les gêner et donc sans dire la vérité, car ils sont déjà concubins.
Les jeunes des aumôneries et des écoles catholiques ne reçoivent aucune (disons: presque aucune) formation chrétienne (le planning familial, oui!) dans ce domaine: ce qui se traduit par un nombre attristant d'infidélités et de divorces à l'âge adulte.

Non en fait, l'Eglise ne parle presque jamais de sexe! Ce sont les médias qui veulent à tout prix extorquer aux catholiques des avis sur ces questions pour les piéger.
Je dirai même plus: l'Eglise ne parle pas assez de sexe. Elle a peur d'enseigner. Son magistère n'est même pas connu par ceux qui devraient l'expliquer (catéchistes, prêtres etc...). Il suffit de lire ce qu'ont répondu les catholiques au fameux questionnaire pré-synodal pour constater l'ignorance abyssale et un peu coupable des fidèles.
Personne n'a jamais dit que la morale sexuelle devait occuper une place exclusive. Le CEC développe très bien tout le vaste champ de la morale: justice sociale, paix, vérité, vie etc...
Mais, on ne sait pourquoi, on présente les manquements à la morale sexuelle avec une certaine complaisance comme s'ils étaient exempts de gravité, à côté des autres péchés. On ne songe pas qu'ils entraînent directement ou indirectement une cascade de souffrances pour des adultes et des enfants: conjoints trompés, bafoués, abandonnés, divorces, grossesses non désirées, en dehors du mariage (parfois chez des femmes misérables, comme dans les "villas"), enfants abandonnés, avortements, viols, violences conjugales, solitude et grande pauvreté des parents isolés etc...etc...

La morale sexuelle n'est pas tout, mais même dans les villas argentines, une morale sexuelle bien comprise (qui ne nécessiterait pas d'argent, contrairement à la lutte contre la pauvreté) humaniserait déjà considérablement la vie de ces personnes qui peinent et souffrent.

Si le synode pousse au laxisme, je ne suis pas sûre qu'il rendra service aux pauvres pêcheurs que nous sommes.



  © benoit-et-moi, tous droits réservés