Accueil

Lobby gay

Un excellent article de Riccardo Cascioli, sur la Bussola (17/10/2014)

>>> Ci-contre: le cardinal Baldisseri avec le Pape

>>> Ce thème est aussi abordé de façon magistrale dans le dernier billet de Sandro Magister sur son blog multilingue <Chiesa>:
LA VÉRITABLE HISTOIRE DE CE SYNODE. LE METTEUR EN SCÈNE, LES EXÉCUTANTS, LES ASSISTANTS.

(..) Vous parlez du lobby gay. Bah ! On écrit beaucoup sur le lobby gay. Je n’ai encore trouvé personne au Vatican qui me donne sa carte d’identité avec « gay ». On dit qu’il y en a. Je crois que lorsqu’on se trouve avec une telle personne on doit distinguer le fait d’être « gay », du fait de faire un lobby ; parce que les lobbies, tous ne sont pas bons. Celui-ci est mauvais. Si une personne est gay et cherche le Seigneur, fait preuve de bonne volonté, qui suis-je pour la juger ? Le catéchisme de l’Église catholique l’explique de manière très belle, mais il dit, attendez un peu comment il dit… il dit : « Nous ne devons pas mettre en marge ces personnes pour cela, elles doivent être intégrées dans la société ». Le problème n’est pas d’avoir cette tendance, non, nous devons être frères, car ceci est une chose, mais s’il y a autre chose, autre chose. Le problème est de faire de cette tendance, un lobby : lobby des avares, lobby des politiciens, lobby des maçons, beaucoup de lobby. Voilà le problème le plus grave pour moi. Et je vous remercie beaucoup pour avoir fait cette demande. Merci beaucoup !

(Pape François, conférence de presse dans l'avion de retour du Brésil, 28 juillet 2013)

LE LOBBY GAY NE FAIT PAS DE BIEN À L'EGLISE
Riccardo Cascioli
17/10/2014
http://www.lanuovabq.it
-----

«Plus d'un Père [du Synode] s'est demandé comment il était possible que dans la Relatio, on ait consacrée autant d'espace au sujet (ndr: de l'homosexualité) alors qu'en fait, en assemblée, on en avait très peu discuté».
Voici ce que rapporte l'un des circoli minori.
En réalité, c'est une question que beaucoup se sont faites, en particulier parce que les trois paragraphes de la Relatio (§52-54) dédiés aux personnes ayant des tendances homosexuelles sont très éloignés de l'enseignement traditionnel de l'Église en la matière.
Et pas seulement: lors de la conférence de presse, Mgr Bruno Forte, indiqué par le cardinal Erdö comme le véritable responsable de la rédaction de ces articles, est allé encore plus loin, allant jusqu'à «bénir» les unions civiles entre personnes du même sexe.

Eh bien, il y a probablement plusieurs facteurs qui ont contribué à ce résultat, mais on ne peut éviter de rappeler le long travail d'un lobby gay dans l'Eglise, que ce journal a dénoncé à plusieurs reprises et dont l'existence a aussi été évoquée par le Pape François.

Lobby gay signifie bien sûr la présence de personnes ayant des tendances homosexuelles dans le clergé, qui s'aident même à faire carrière dans l'Église: cette réalité est par ailleurs apparue à plusieurs reprises à travers des enquêtes journalistiques (*) et des faits divers, au point qu'elle a conduit en 2005, le Saint-Siège à publier une instruction spécifique (**) pour éviter l'accès des personnes ayant cette tendance dans les séminaires et dans les ordres.

Mais lobby gay signifie surtout la tentative d'influencer l'enseignement de l'Eglise en matière d'homosexualité, comme en témoigne malheureusement la Relatio de lundi au Synode, tentative qui implique également des membres du clergé qui ne sont pas homosexuels. Nous ne pouvons pas nous cacher le fait que ces dernières années se sont multipliés dans les séminaires et les universités pontificales les théologiens qui ont enseigné une morale loin de la loi naturelle, un véritable magistère parallèle qui donne aujourd'hui ses fruits empoisonnés.

L'idéologie du genre n'est pas seulement quelque chose qui est présent dans le «monde», mais qui s'est bien positionné également dans l'Église. Le pape Benoît XVI en avait averti très clairement quand, le 21 Décembre, 2012 parlant à la Curie romaine, il avait déclaré que cette idéologie est un des plus grands défis auquel l'Église doit faire face aujourd'hui.

C'est pourquoi ce qui est arrivé au Synode avec la Relatio ne peut se limiter à un simple affrontement entre «progressistes» et «conservateurs»: c'est quelque chose de plus profond qui mérite une attention particulière, même dans les nominations épiscopales et dans des postes de responsabilité qui sont confiés.

* * *

(*) Comme par exemple cette enquête de l'hebdomadair "Panorama" en juillet 2010: cf. benoit-et-moi.fr/ete2010

(**) Elle a valu à Benoît XVI une campagne médiatique féroce, qui se poursuit, puisque la deuxième "saison" de la série "Ainsi soient-ils" sur Arte, y consacrait une large partie, vengeresse, de son premier épisode - je n'ai pas regardé la suite

  © benoit-et-moi, tous droits réservés