Accueil

Nouvelle interviewe à Scalfari (suite)

L'avis de Marco Tosatti (13/7/2014)

>>> Nouvelle interviewe à Scalfari

     

Très intéressant commentaire de Marco Tosatti à l'épisode du dernier entretien entre le Pape et Eugénio Scalfari (1).
Le vaticaniste de la Stampa revient sur les modalités de l'interviewe - en fait, pas une interviewe, mais selon la méthode de Scalfari, un entretien à bâtons rompus, sans enregistreur, qu'Yves Daoudal avait parfaitement décrit à l'occasion de la première interviewe du Pape par Scalfari, celle du 1er octobre 2013:

Si Scalfari avait inventé les propos des interviewés, il n’aurait certainement pas fait une « brillante carrière » (comme la qualifiait JM Guénois).
(...) L’homme est un vieux journaliste, formé à la manière d’un temps où, non seulement il n’y avait pas de magnétophones, mais où l’on apprenait à faire des interviews sans prendre de notes. Le journaliste rentrait tranquillement à son bureau, et là il écrivait l’interview. Il « reconstruisait », comme on dit maintenant. Le fait est que si le journaliste est honnête, cette reconstruction exprime beaucoup plus fidèlement la teneur de l’entretien que des extraits de propos enregistrés. Et si le journaliste est malhonnête, ou simplement s’il n’est pas bon dans cet exercice, il ne fait pas carrière.
(yvesdaoudal.hautetfort.com)

Marco Tosatti rapporte la mise au point du Père Lombardi, avec son argument assez improbable des guillemets non refermés, regrettant pour sa part qu'il n'y ait pas eu d'enregistreur.
Mais surtout, il ajoute:

Malheureusement, de nombreuses questions demeurent.
La premièrre: dès lors que l'épisode n'est pas nouveau (c'est la deuxième fois que cela arrive) pourquoi le faire? Un milliard deux cents millions de catholiques ont le droit de savoir précisément ce qu'a dit le pape. Spécialement sur ces thèmes délicats et intéressants. Si l'intervieweur, pour des raisons qui lui sont propres, dédaigne l'utilisation de l'enregistreur, et du moment que déjà lors de la première rencontre il y avait eu des problèmes, il serait peut-être approprié que le Saint-Siège en achète un. Afin de protéger "les lecteurs ingénus" (propos du Père Lombardi), et ne pas paraître - pour la deuxième fois que cela arrive - passer pour des naïfs.
A moins que, et c'est aussi une possibilité, tout cela fasse partie d'une stratégie. Lancer des phrases ou demi-phrases, qui sont saisies avidement, et laisser à la responsabilité volontaire de l'intervieweur la tâche de les rendre plus sensationnelles qu'elles ne l'étaient au début, pour ensuite les démentir. Peut-être, selon les paroles d'une chanson "pour voir l'effet que cela fait". Dans l'incertitude générale, cela peut aussi être ainsi.

Mais de l'incertitude, et pas seulement, dans le monde des croyants, il y en a déjà assez.
(www.lastampa.it/2014/07/13/blogs/san-pietro-e-dintorni/santit-mai-pi-senza-registratore-Liq4poMi97phgef4mwsaaN/pagina.html )

     

Rappel

(1) Rappel: La première rencontre entre François et Scalfari faisait la Une de la Repubblica le 1er octobre 2013 (benoit-et-moi.fr/2013-III/actualites/franois-reoit-scalfari.html ).

L'interviewe, reproduite sur l'OR avait même eu les honneurs du site du Vatican, avant d'en être retirée, car certains passages, notamment celui sur la conscience avait suscité beaucoup d'émoi dans les milieux catholiques, disons conservateurs.
La polémique avait enflé au point que le 22 novembre, Scalfari donnait une conférence de presse pour expliquer ses méthodes de travail (benoit-et-moi.fr/2013-III/actualites/amateurisme-suite.html )

  © benoit-et-moi, tous droits réservés