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Perseverare è bergogliano

Le commentaire de Il Foglio à l'interviewe du Pape à Scalfari ne livre pas de scoop, mais son humour est réjouissant (15/7/2014)

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Perseverare è bergogliano
« Errare humanum est, perseverare diabolicum»

Énième interviewe de Scalfari au Pape (qui est d'accord mais dément un peu)
Errare è umano ma perseverare bergogliano.

www.ilfoglio.it
15/7/2014
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Par deux fois en moins d'un an - la première remonte à octobre , la seconde à dimanche dernier - ce que la Repubblica lance comme une interviewe du Fondateur (ndt: majuscule de rigueur!) au Pape François, lequel choisit justement Eugenio Scalfari comme interlocuteur privilégié et accoucheur métaphorique de très remarquables nouveautés dans la vie de l'Eglise, devient motif de démenti très embarrassé de la part de la salle de presse du Vatican dirigée par le Père Lombardi.

Les déclarations désavouées parce qu'elles «ne peuvent pas être attribuées avec certitude au Pape», comme le récite la note officielle du Vatican sont - comme la première fois - les plus succulentes, les plus adaptées à être présentées comme de nouvelles et inattendues étapes de la révolution ecclésiale bergoglienne.
«A titre d'exemple, et en particulier - a souligné le Père Lombardi dans le communiqué - ceci vaut pour deux affirmations qui ont attiré une grande attention et qui au contraire ne sont pas attribuables au Pape. A savoir que parmi les pédophiles, il y a des cardinaux, et que le Pape a affirmé d'un ton sûr, à propos du célibat: "les solutions, je les trouverai" ».
Le Père Lombardi a même été jusqu'à définir la manière par laquelle ont été présentées par La Repubblica les pseudo-déclarations papales, dans un jeu suspect de guillemets ouverts et jamais refermés comme une «manipulation pour les lecteurs ingénus».
Tons de déclaration de guerre.

Mais la vérité est que "l'homme d'expérience" (uomo di mondo) et grand faiseur de journaux Eugenio Scalfari sait, et calcule parfaitement ce qu'il fait et comment il le fait, et ses interviews papales de mémoire, sans carnet, sans enregistreur et non revues par l'interviewé, sont désormais en train de devenir un nouveau et grandiose genre littéraire.

Celui qui semble n'avoir pas encore compris au devant de quoi il va, en revanche, c'est le pape François. Tellement naïf - mais est-il vraiment si ingénu, le premier Pontife jésuite? - qu'il ne prévoit (et ne prévient) pas l'usage, et même le légitime abus journalistique que fera de ces conversations son interlocuteur Scalfari, le laïc non croyant, qui affectionne l'humanité du Christ, mais n'affectionne pas du tout l'Eglise

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