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Synode: impressions "entre nous"

Le Pape a ouvert la boîte de Pandore il y a presque un an avec le questionnaire préparatoire, et il a oublié de la refermer (14/10/2014)

J'ai regroupé ici le commentaire de Monique, le mien, et une réflexion d'Yves Daoudal qui replace ce moment difficile pour l'Eglise dans un contexte plus ample, avec une perspective moins pessimiste....

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Synode: le rapport à mi-parcours du card. Erdö

Monique commente la "Relatio"

L'approbation par la Relatio des unions civiles des homosexuels rejoint parfaitement ce qu'avait dit le cardinal Martini en 1999 (Le rêve de Martini). Le cardinal Ratzinger, lui, avait bien affirmé avec toute sa logique que l'Eglise ne pouvait pas approuver (même dans le domaine civil) une chose qui est un péché.
On remarque que la Relatio n'exige pas des homosexuels qui veulent participer à la vie de l'Eglise la chasteté préconisée par le CEC.
Toutes les unions de fait (concubinage, remariage civil après un divorce, mariage seulement civil etc...) sont considérées comme porteuses d'éléments de sanctification pouvant éventuellement mener au sacrement du mariage, qu'on prétend ne pas toucher, et qui ne saurait donc être un aboutissement pour chacun, étant donné qu'une cohabitation sans mariage sacramentel ne reçoit plus aucune désapprobation de la part de cette "nouvelle" Eglise.
Dire qu'on peut trouver un peu de bien en tout et qu'il ne faut donc rien condamner en bloc (idée très en phase avec l'esprit du temps) finit par dynamiter toute la morale et pas seulement la morale sexuelle. On peut tout justifier par ce biais.

Si toutes ces idées prennent corps en 2016 (et je crois qu'elles seront appliquées car elles viennent du Pape!), tout l'édifice de la morale sexuelle de l'Eglise et de la morale tout court s'effondrera car tout se tient. Si l'on peut communier en état d'adultère, on pourra bien le faire aussi chargé de n'importe quel autre péché grave. Et les sacrements seront profanés. Ils le sont d'ailleurs déjà ici ou là mais sans l'approbation de l'Eglise.
Tout le monde communiera mais il n'y aura presque plus de confessions ni de mariages.

Que peut bien ressentir Benoît XVI devant ce désastre en germination?
Il prie... Quand je pense à toutes les années qu'il a consacrées au CEC!
Le Chemin de Croix de Benoît XVI se poursuit...

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La boîte de Pandore

On lit beaucoup ces temps-ci: "le Pape n'a rien dit jusqu'à présent qui soit contraire à la doctrine de l'Eglise (ou au dogme!!)", ou encore "le Pape ne s'est pas encore exprimé". Et même, pire: "il y a des gens qui s'expriment à la place du pape, lui faisant dire ce qu'il n'a pas dit".
Rien de tout cela ne tient debout.
On le voit sur les photos diffusées par la presse, les Pères s'expriment sous son regard, et personne ne peut dire qu'il s'agit d'une manipulation des médias.
Aujourd'hui, le Pape DOIT parler, comme le lui réclame explicitement le cardinal Burke.
Il a ouvert imprudemment la boîte de Pandore, comme je l'écrivais déjà il y a presque un an, avec l'exhortation Evangelii Gaudium, puis le questionnaire préalable au Synode.
Il a libéré la parole. Il a fait lui-même ce qu'il recommandait aux jeunes de faire, lors des JMJ du Brésil ("Fate casino!").
Il a laissé les "fumées de Satan" de mémoire montinienne envahir la salle du Synode - à défaut de l'Eglise.
Mais elles n'attendaient que cela pour en sortir, et se diffuser partout (par exemple, à midi, le Père de la Morandais, s'exprimant sur une radio commerciale, s'est réjoui de l'ouverture de l'Eglise, et en a même appelé à la conversion.... non pas, celle, personnelle, de chaque homme pour suivre le Christ, mais celle des mentalités - sic! -, pour mieux accueillir les homosexuels).

Il est trop facile pour le Pape de laisser parler les autres, avec le soupçon qu'il les contrôle à distance. Et s'il s'agit d'une stratégie (quelque chose qui résonne désagréablement venant d'un homme de Dieu, a fortiori d'un Pape), elle risque de le submerger, au point qu'il ne pourra plus contrôler la situation.

Il ne tient qu'à lui, d'un seul mot, de mettre un terme à tout cela: de siffler la fin d'une récréation (façon de parler) qui n'a que trop duré, et qui déchire l'Eglise avec la bénédiction d'en haut, comme elle ne l'avait jamais été durant les huit ans du Pontificat de Benoît XVI, où les oppositions internes étaient malgré tout relativement canalisées grâce à la main ferme du Pape (il suffit de regarder les Kasper, Maradiaga et autres Forte, qui se tenaient relativement cois, au moins en apparence).

Il est temps que François intervienne, dans un sens ou un autre, et tant pis si le prix à payer est la fin de l'idylle médiatique.

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Le pire n'est jamais sûr (Yves Daoudal)

(..) Le pire n’est jamais sûr.
Mais ce que je me dis aussi, au vu de certaines réactions d’évêques et de cardinaux, est que cet épisode, ce désastreux pontificat dans son ensemble, est peut-être nécessaire pour qu’il y ait un sursaut des vraies forces vives de l’Eglise. Un peu comme il a fallu la loi Taubira pour qu’il y ait ce sursaut inédit et imprévu de la Manif pour tous, des veilleurs, sentinelles, etc.
Dieu se sert du mal pour faire le bien…
(http://yvesdaoudal.hautetfort.com)

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Cela s'appelle crever l'abscès....

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