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La force des armes pour restaurer la paix

Rappel: le message de Benoît XVI pour la journée mondiale de la paix 2005 (15/8/2014).

     

Sur son célèbre blog, Father Z (cité par Teresa) écrivait le 13 août:
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L'un des documents les plus utiles du pontificat de Benoît XVI est son message 2006 pour la Journée mondiale de la Paix . Il avait été élu en Avril 2005 et ce message était donc l'une des premières choses qu'il fit. Le message a été officiellement signé le 8 Décembre.
Dire qu'il y travaillait à l'époque où il rédigeait également son célèbre discours à la Curie romaine à la fin de l'année 2005!

Dans son Message 2006 Benoît traite de la menace à la paix
à partir de positions extrêmes, d'un côté le matérialisme athée et, de l'autre part, le fanatisme religieux. Il avait évidemment à l'esprit l'extrémisme islamique. (ndt: c'est vrai qu'il n'a pas cité le mot)

     

www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/messages/peace/documents/hf_ben-xvi_mes_20051213_xxxix-world-day-peace_fr.html

(...)

8. Ma pensée reconnaissante va aux Organisations internationales et à toutes les personnes qui, par un effort permanent, travaillent à l'application du droit humanitaire international. Comment pourrais-je oublier ici les nombreux soldats engagés dans de délicates opérations de règlement des conflits et de rétablissement des conditions nécessaires à la réalisation de la paix? À eux aussi je désire rappeler les paroles du Concile Vatican II: « Ceux qui se vouent au service de la patrie et qui sont incorporés dans l'armée se considéreront eux aussi comme serviteurs de la sécurité et de la liberté des peuples, et, en s'acquittant correctement de cette tâche, ils contribuent vraiment à la consolidation de la paix ». C'est dans ce domaine exigeant que se situe l'action pastorale des Ordinaires militaires de l'Église catholique: mes encouragements à demeurer, en toutes situations et en tous milieux, de fidèles évangélisateurs de la vérité de la paix vont aux Ordinaires militaires ainsi qu'aux aumôniers militaires.

9. Au jour d'aujourd'hui, la vérité de la paix continue d'être compromise et niée de façon dramatique par le terrorisme qui, par ses menaces et ses actes criminels, est en mesure de tenir le monde dans un état d'angoisse et d'insécurité. Mes Prédécesseurs Paul VI et Jean-Paul II sont intervenus à plusieurs reprises pour dénoncer la terrible responsabilité des terroristes et pour condamner l'absurdité de leurs desseins de mort. Ces desseins, en effet, se révèlent être inspirés d'un nihilisme tragique et bouleversant que le Pape Jean- Paul II décrivait ainsi: « Celui qui tue par des actes terroristes nourrit des sentiments de mépris envers l'humanité, faisant preuve de désespérance face à la vie et à l'avenir: dans cette perspective, tout peut être haï et détruit ».
Non seulement le nihilisme, mais aussi le fanatisme religieux, souvent appelé aujourd'hui fondamentalisme, peuvent inspirer et alimenter des propos et des gestes terroristes.
Pressentant depuis le commencement le danger explosif que le fondamentalisme fanatique représente, le Pape Jean-Paul II l'a durement stigmatisé, mettant en garde contre la prétention d'imposer par la violence, plutôt que de proposer à la libre décision d'autrui, ses convictions concernant la vérité. Il écrivait: « Prétendre imposer à d'autres par la violence ce que l'on considère comme la vérité signifie violer la dignité de l'être humain et, en définitive, outrager Dieu dont il est l'image ».

10. À tout bien considérer, le nihilisme et le fondamentalisme ont un rapport erroné à la vérité: les nihilistes nient l'existence de toute vérité, les fondamentalistes ont la prétention de pouvoir l'imposer par la force. Tout en ayant des origines différentes et tout en étant des manifestations qui s'inscrivent dans des contextes culturels divers, le nihilisme et le fondamentalisme ont en commun un dangereux mépris pour l'homme et pour sa vie, et, en dernière analyse, pour Dieu lui-même. En effet, à la base de cette tragique issue commune il y a, en définitive, l'altération de la pleine vérité de Dieu: le nihilisme en nie l'existence et la présence providentielle dans l'histoire; le fondamentalisme fanatique en défigure le visage aimant et miséricordieux, Lui substituant des idoles faites à son image. Dans l'analyse des causes du phénomène contemporain du terrorisme, il est souhaitable que, en plus des raisons à caractère politique et social, on ait aussi présent à l'esprit ses plus profondes motivations culturelles, religieuses et idéologiques.

BENEDICTUS PP. XVI

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