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Le Ratzinger Schülerkreis en 2014

... sur le thème de la Théologie de la Croix: un article bien documenté d'Andrea Gagliarducci (28/7/2014)

Ci-contre: le Ratzinger Schülerkreis 2013 (d'autres photos ici: benoit-et-moi.fr/2013-II/benoit/au-milieu-de-ses-eleves)

     

Articles reliés dans mon site

SESSION 2012 (SUR LE THÈME DE L'OECUMÉNISME)
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¤ Le Ratzinger Schülerkreis 2012 (Sandro Magister sur Settimo Cielo)
¤ L'homélie de 2012
¤ Conclusion du Ratzinger Schülerkreis 2012: Une interviewe du Père Horn, président de l'Association des anciens élèves de Joseph Ratzinger
¤ Une interviewe du Cardinal Schönborn

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SESSION 2013 ( LA QUESTION DE DIEU SUR FOND DE SÉCULARISATION)
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¤ De bonnes nouvelles de Benoît XVI: Le Père Horn, en juin 2013, rendait visite à son ancien maître.
¤ Les élèves de Ratzinger (Angela Ambrogetti, avec une rétro des années précédentes)
¤ Eclair de génie: commentaire sur Settimo Cielo à l'homélie conclusive
¤ Une messe spéciale: Reportage de Rome Reports, avec une interviewe du Prof. Real Tremblay
¤ La voix de Benoît: extrait de l'homélie (la version intégrale n'a, à ma connaissance, pas été publiée)

... et de nombreux articles ici: tinyurl.com/jvuswcz

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Le professeur Real Tremblay est l'auteur de l'article en trois volets L'héritage de Benoît XVI paru sur la Revue Théologique de Lugano en juin 2013, à propos de la renonciation de Benoît XVI, reproduit sur mon site ici.

     

LES ÉLÈVES DE RATZINGER SE RENCONTRENT À NOUVEAU. POUR PARLER DE LA THÉOLOGIE DE LA CROIX
28 juillet 2014
Andrea Gagliarducci
www.korazym.org/16365/gli-allievi-ratzinger-si-incontrano-per-parlare-teologia-croce/
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Le rendez-vous est du 21 au 24 Août.
Durant ces journées, probablement à Castel Gandolfo, au Centre Mariapolis qui a été le cadre des dernières rencontres, les élèves du Ratzinger Schülerkreis, le cercle des anciens élèves de Benoît XVI, se rencontreront à nouveau, comme chaque année depuis 1977.
Le thème est cette année la théologie de la Croix. Un thème qui était peut-être déjà «en germe» l'année dernière, quand pour la première fois le cercle des ex-élèves du professeur Ratzinger s'est réuni sans le maître bien-aimé, pour parler avec Rémi Brague de «la question de Dieu dans le contexte de la sécularisation».

Même en tant que pape, Benoît XVI avait participé à toutes les rencontres, et même, il les avait souhaitées. Sous la sage direction du Père Stephan Otto Horn, salvatorien qui fut d'abord élève puis assistant de Joseph Ratzinger, la cinquantaine d'ex-élèves a discuté à Castel Gandolfo d'évolution, d'islam, d'œcuménisme. Au fil des ans, le Cercle s'est élargi, il s'est créé une sorte de «Schülerkreis des jeunes», nouveaux leviers de la théologie qui étudient la pensée de Joseph Ratzinger et qui ont été de plus en plus impliqués dans les rencontres de Castel Gandolfo.

Avec l'élection de Benoît XVI comme Pape, les anciens élèves ont pensé que les rencontres n'auraient plus lieu, et ce ne fut pas le cas.
Mais quand Benoît XVI a renoncé à l'exercice du ministère pétrinien, ils était désormais convaincus de la nécessité de continuer.
Benoît XVI ne devrait pas assister aux sessions, comme cela s'est déjà produit l'an dernier. Il restera au monastère Mater Ecclesiae, et peut-être les recevra-t-il tous au terme de la rencontre, pour une messe dans la chapelle du Gouvernorat du Vatican, également selon un schéma qui a déjà eu lieu au cours du Schülerkreis 2013.

De l'homélie prononcée l'an dernier par Benoît XVI aux ex-élèves, on pouvait déjà penser à un développement de la réflexion sur la théologie de la Croix.
Benoît XVI soulignait que «nous nous trouvons sur le chemin du Christ, sur la bonne voie si en Son nom et comme Lui, nous essayons de devenir des personnes qui descendent pour entrer dans la vraie grandeur, la grandeur de Dieu qui est la grandeur de l'amour». Parce que l'Apôtre - avait ajouté le Pape émérite - en tant qu'envoyé du Christ est «le dernier selon l'opinion de monde» et justement pour cette raison, il est «proche du Christ». «Jésus est plus haut, la hauteur de la Croix est la hauteur de l'amour de Dieu, la hauteur du renoncement à soi-même et du dévouement aux autres».

Et à la théologie de la croix, Benoît XVI avait consacré une extraordinaire audience générale en 2008, parlant de Saint-Paul. «Pour Saint Paul - avait dit le Pape - la Croix a une primauté fondamentale dans l'histoire de l'humanité: elle représente le point focal de sa théologie, car dire Croix signifie le salut comme grâce donnée à chaque créature».

En général, le Schülerkreis a un invité spécial, qui développe le thème. Qui pourrait-il être cette année?

Il pourrait peut-être s'agir - mais il n'y a toujours pas de confirmation officielle - du théologien protestant Jürgen Moltmann. Né en 1926, Moltmann a développé son intérêt pour la théologie dans les camps de prisonniers britanniques pendant la Seconde Guerre mondiale, en lisant les Psaumes, en particulier le Psaume 39 (qui fait partie des Psaumes de Lamentation de l'Ancien Testament). Avec Benoît XVI, il a des points de référence communs, comme le théologien Karl Barth. Sa «théologie de la Croix» est une «théologie en mouvement, dialogue, conflit», qui, cependant, conduit à une théologie de l'espérance.

«En premier lieu - expliquait-il dans un entretien avec la revue "Jesus " il y a quelques années - il faut dire que le Christ n'est pas mort seulement pour les pécheurs, mais avant tout pour les victimes des pécheurs. J'ai formulé cette idée en même temps que la théologie de la libération; dans la théologie des pécheurs, nous voyons toujours les coupables qui font le mal, se repentent et trouvent la Grâce. Mais qu'en est-il des victimes? De cela, jusqu'à aujourd'hui, on a trop peu parlé. Mais le Christ s'est fait homme et a été crucifié pour pouvoir vivre avec ceux qui sont dans l'ombre de la croix, le peuple des crucifiés, comme comme l'ont dit Ellacuría puis Sobrino (ndt: rencontré récement ici benoit-et-moi.fr/2014-I/benoit/lattention-de-benoit-xvi-aux-pauvres). Ceci est la première étape: le Christ porte les péchés du monde, le Christ prend la souffrance du monde. Et la deuxième étape est de voir un lien entre la Crucifixion et la Trinité, puisque Jésus est mort en criant: «Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?» (Mt 27:46, Mc 15:34), et donc il a connu l'abandon de Dieu et Dieu le Père a connu la douleur de la mort de son Fils. Le Christ a vécu la mort dans l'abandon, le Père a survécu à la mort du Fils: c'est la situation du Vendredi Saint, que Hans Urs von Balthasar a décrite d'une manière si profonde et à laquelle Pâques donne réponse».

Si c'était lui, le rapporteur du Schülerkreis, lequel est toujours choisi sur la suggestion du pape émérite, cela confirmerait la modernité de la réflexion théologique de Benoît XVI, ouverte à de nouvelles réflexions, et intellectuellement œcuménique, car elle ne fait pas de distinction entre théologiens catholiques et protestants, et s'enrichit même des contributions les plus disparates. Toujours à la recherche de la vérité qui est la ligne directrice de toute la théologie de Benoît XVI.
Une théologie dont la modernité de la pensée et l'ouverture à des contributions originales a toujours été expérimentée par ses anciens élèves.

Parmi eux, le seul italien est le Père Cornelius Zotto, missionnaire en Tanzanie, qui a écrit sous la supervision de Ratzinger une thèse sur la théologie de l'image de saint Bonaventure.
En général, il y a également l'évêque auxiliaire de Hambourg, Hans-Jochen Jaschke, le secrétaire du Conseil pontifical pour la Culture, Mgr Barthélémy Adoukonou, et aussi des professeurs, prêtres, religieux et laïcs.
Et puis, dans le cercle des étudiants, on trouve des monsignori passés par la Curie romaine, comme Helmut Moll (curateur du martyrologe allemand du XXe siècle), des oecuménistes comme Vinzenz Pfnür; des curés allemands comme Martin Trimpe et des religieux comme le Passioniste Martin Bialas.
Dans la liste il y a aussi le rédemptoriste Réal Tremblay - professeur de théologie morale à la Pontificia Accademia Alfonsiana - le théologien moral Vincent Twomey - qui a fait la proposition de remettre à zéro les secteurs de l'épiscopat irlandais générationnellement impliqués dans le scandale des abus sexuels du clergé - et la coréenne Jung-Hi Victoria Kim, qui durant ses années d'études à Ratisbonne a fait sa thèse sous la direction de Ratzinger (..).
Dans la liste, il y a aussi le Père Joseph Fessio, jésuite, éditeur avec sa maison Ignatius Press, qui a obtenu la laura avec Ratzinger à Ratisbonne en 1975, avec une thèse sur «l'ecclésiologie de von Balthasar», mais qui, ces dernières années n'a pas été un participant aussi assidu.
Participe également toujours aux rencontres le cardinal Christoph Schoenborn, archevêque de Vienne, qui toutefois n'est pas un ex étudiant de Benoît XVI au sens strict.



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