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Benoît XVI et Cuba

Des rappels utiles, en marge du rapprochement "historique" entre les Etats-Unis et Cuba, et le rôle du Pape ( 18/12/2014)

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Le Pape et l'accord USA-Cuba

     

La reprise des relations diplomatiques entre Cuba et les USA, portée un peu hâtivement au crédit de François, nous a permis d'évoquer à nouveau ce magnifique et héroïque voyage que Benoît XVI effectua au printemps 2012 au Mexique et dans l'île des Caraïbes (pages spéciales ici: benoit-et-moi.fr/2012-I ).

Deux autres textes au moins sont à relire: le discours adressé par le Saint-Père le 11 décembre 2009 au nouvel ambassadeur cubain près le Vatican, et le compte-rendu du voyage par lui-même lors de l'audience du 4 avril 2012.
Sans parler du récit de la rencontre, elle aussi historique, de Benoît XVI et son contemporain, Fidel Castro...

     

Le discours à l'ambassadeur...

Eduardo Delgado Bermúdez. le discours a été prononcé en espagnol. Traduction d'alors de Carlota
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Monsieur l’Ambassadeur,

1. C’est avec grand plaisir que je vous reçois en cet acte solennel que constitue la présentation des lettres de créances qui vous accréditent comme Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire de la République de Cuba auprès du Saint Siège, commençant ainsi l’importante mission que votre gouvernement vous a confiée. Je vous remercie de vos paroles attentionnées et du salut que vous m’avez transmis de la part de Monsieur Raúl Castro Ruz, président des Conseils de l’Etat de des Ministres, auquel je lui adresse en retour mes meilleurs voeux pour sa haute responsabilité.

2. Entre espoirs et difficultés, Cuba est parvenu à un premier rôle plein de détermination, principalement dans le contexte économique et politique des Caraïbes et de l’Amérique Latine. D’autre part quelques signes de décontraction dans les relations avec le voisin Etats-Unis laisseraient présager de nouvelles occasions de rapprochement mutuel bénéfique, dans le respect complet de la souveraineté et du droit des Etats et de leurs citoyens. Cuba qui continue à offrir à de nombreux pays sa collaboration dans des domaines vitaux comme l’alphabétisation et la santé, favorise ainsi la coopération et la solidarité internationales, sans que celles-ci soient assujetties à d’autres intérêts que l’aide elle-même aux populations dans le besoin. Il faut espérer que tout cela puisse contribuer à faire devenir réalité l’appel que mon vénéré Prédécesseur, le Pape Jean-Paul II, a lancé lors de son voyage historique dans l’Île: Que Cuba s’ouvre avec toutes ses magnifiques possibilités au monde et que le monde s’ouvre à Cuba» (Discours de la cérémonie d’arriver à la Havane, 21 janvier 1998).

3. Comme beaucoup d’autres pays, votre Patrie souffre aussi des conséquences de la crise qui, ajoutée aux effets dévastateurs des désastres naturels et à l’embargo économique, frappe de manière particulière les personnes et les familles les plus pauvres. Dans cette situation générale complexe, s’apprécie chaque fois plus l’urgente nécessite d’une économie qui, construite sur des basses solides éthiques, mette la personne et ses droits, son bien matériel et spirituel, au centre de ses intérêts. En effet, le premier capitale qu’il faut sauvegarder et sauver, c’est l’homme, la personne dans son intégrité (cf. Caritas in veritate, 25).

Il est important que le Gouvernement s’efforce de remédier aux graves effets de la crise financière, sans négliger les besoins basiques des citoyens. L’Église Catholique qui à Cuba, en ces moments et comme toujours, se sent près de la population, veut apporter sa contribution avec son aide modeste mais effective. Je souhaite souligner de la même manière comment la plus grande collaboration atteinte avec les Autorités de votre Pays a permis la réalisation d’importants projets d’assistances et de reconstruction, en particulier à l’occasion des catastrophes naturelles.

4. J’espère que les signes concrets d’ouverture à l’exercice de la liberté religieuse vont continuer à se multiplier, comme cela s’est produit durant ces dernières années comme par exemple la possibilité de célébrer la Sainte Messe dans quelques prisons, la réalisation de processions religieuses, la réparation et la remise à disposition dans leur fonction initiale d’églises et la construction de maisons religieuses, ou la possibilité de disposer de la sécurité sociale pour les prêtres et les religieuses. Ainsi la communauté catholique exercera avec plus d’aisance sa tâche spécifique pastorale.

En vue de progresser sur ce chemin, surtout au bénéfice des citoyens cubains, il serait aussi souhaitable qu’on puisse continuer à dialoguer pour fixer conjointement, en suivant les formes similaires à celles qui s’établissent avec d’autres Nations et en respectant les caractéristiques propres de votre Pays, le cadre juridique qui définisse convenablement les relations existantes et jamais interrompues entre le Saint Siège et Cuba, et qui garantisse le développement adéquate de la vie et de l’action pastorale de l’Eglise dans ce pays.

5. L’Eglise Catholique se prépare dans votre Patrie avec toute son intensité pour la célébration, en 2012, du 4ème centenaire de la découverte et de la présence de la statue bénite de la Vierge de la Charité du Cuivre, Mère et Patronne de Cuba (ndt Vierge trouvée en 1612 flottante dans la Baie de Nipe, au nord de Cuba par trois esclaves, un enfant noir de dix ans et deux indiens, qui travaillaient dans les mines de cuivre des environs. La Vierge du Cuivre a été solennellement proclamée Sainte Patronne de Cuba par le Pape Benoît XV en 1916). Cette chère évocation mariale est un symbole lumineux de la religiosité du peuple cubain et des racines chrétiennes de sa culture. L’Eglise qui ne peut se confondre avec la communauté politique (cf. Gaudium et spes, 76), est dépositaire d’un extraordinaire patrimoine spirituel et morale qui a contribué à forger d’une manière décisive l’ « âme » cubaine, en lui donnant un caractère et une personnalité propre ».

A ce sujet tous les hommes et les femmes et, spécialement les jeunes, ont besoin aujourd’hui, comme à toutes les époques, de redécouvrir ces valeurs morales, humaines et spirituelles, comme par exemple le respect de la vie depuis sa conception jusqu’à son déclin naturel, qui rendent l’existence de l’homme plus digne. Dans ce sens, le principal service que l’Église rend aux Cubains c’est l’annonce de Jésus Christ et son message d’amour, de pardon et de réconciliation dans la vérité. Un peuple qui parcourt ce chemin de concorde est un peuple dans l’espérance d’un avenir meilleur. L’Église en outre, consciente que sa mission resterait amputée sans le témoignage de la charité qui jaillit du Coeur du Christ, a mis en marche dans votre Patrie de nombreuses initiatives d’assistance sociale qui, bien que de dimensions réduites, arrivent à beaucoup de malades, de vieillards et d’handicapés. Une preuve éloquente de cet amour est aussi la vie et le travail de tant de personnes qui se sont laissées illuminer et transformer par le message du Christ, comme le Bienheureux José Olallo Valdés, à la béatification duquel, la première qui a été réalisée sur le sol cubain, a assisté Monsieur le Président des Conseils d’Etat et des Ministres (ndt : religieux né à Cuba en 1820 et mort en 1889, il a été béatifié dans la ville cubaine de Camagüey, le 29 novembre 2008, la cérémonie était présidée par le Cardinal José Saraiva Martins).

J’ai confiance en outre que ce climat, qui a permis à l’Eglise d’apporter sa modeste contribution de charité, favorise aussi sa participation aux moyens de communication sociale et dans la réalisation de tâches éducatives complémentaires, en accord avec sa mission spécifique pastorale et spirituelle.

6. Je ne veux pas conclure mes mots sans adresser un dernier souvenir au peuple cubain, toujours noble, lutteur, endurant et travailleur, en lui exprimant de tout coeur ma proximité et mon affection, en même temps que je ne cesse de le recommander dans ma prière au Seigneur, à l’origine de tout bien.

Monsieur l’Ambassadeur, je vous prie d’avoir la bonté de réitérer mon salut déférent aux plus Hautes Autorités de la République de Cuba, en même temps que je vous formule mes meilleurs souhaites pour que vous accomplissiez heureusement et avec profit la haute Mission qui aujourd’hui commence auprès du Saint Siège, et j’invoque sur vous, votre famille et vos collaborateurs, des abondances de biens du Très Haut, par l’intercession de Notre Dame de la Charité du Cuivre.

     

Le récit par le Saint Père

Catéchèse du 4/4/2012
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(...) je me suis rendu avant tout [à Cuba] pour soutenir la mission de l’Eglise catholique, engagée à annoncer avec joie l’Evangile, malgré la pauvreté des moyens et les difficultés restant encore à surmonter afin que la religion puisse accomplir son service spirituel et de formation dans le domaine public de la société.
C’est ce que j’ai voulu souligner en arrivant à Santiago de Cuba, deuxième ville de l’île, en ne manquant pas de souligner les bonnes relations existant entre l’Etat et le Saint-Siège, visant au service de la présence vivante et constructive de l’Eglise locale. J’ai également assuré que le Pape porte dans son cœur les préoccupations et les aspirations de tous les Cubains, en particulier de ceux qui souffrent pour la restriction de leur liberté.

La première Messe que j’ai eu la joie de célébrer en terre cubaine se situait dans le cadre du IVe centenaire de la découverte de l’image de la Vierge de la Charité del Cobre, patronne de Cuba. Il s’est agi d’un moment de profonde intensité spirituelle avec la participation attentive et orante de milliers de personnes, signe d’une Eglise qui provient de situations difficiles, mais apportant un témoignage vivant de charité et de présence active dans la vie des personnes. Aux catholiques cubains qui, avec la population tout entière, espèrent en un avenir meilleur, j’ai adressé l’invitation à donner une vigueur renouvelée à leur foi et à contribuer, avec le courage du pardon et de la compréhension, à la construction d’une société ouverte et renouvelée, où l’on accorde toujours plus un espace à Dieu, car quand Dieu est exclu, le monde se transforme en un lieu inhospitalier pour l’homme.
Avant de quitter Santiago de Cuba, je me suis rendu au sanctuaire de Notre-Dame de la Charité à El Cobre, si chère au peuple cubain. Le pèlerinage de l’image de la Vierge de la Charité a suscité chez les familles de l’île un profond enthousiasme spirituel, et a représenté un événement significatif de nouvelle évangélisation, ainsi qu’une occasion de redécouvrir la foi. J’ai confié à la Sainte Vierge avant tout les personnes qui souffrent et les jeunes Cubains.

La deuxième étape a été La Havane, la capitale de l’île. Les jeunes en particulier, ont été les principaux artisans de l’accueil exubérant sur le parcours vers la nonciature, où j’ai eu l’opportunité de m’entretenir avec les évêques du pays pour parler des défis que l’Eglise cubaine est appelée à affronter, dans la conscience que le peuple regarde dans sa direction avec une confiance croissante. Le lendemain, j’ai présidé la Messe sur la place principale de La Havane, noire de monde.
J’ai rappelé à tous que Cuba et le monde ont besoin de changements mais ceux-ci n’adviendront que si chacun s’ouvre à la vérité intégrale sur l’homme, présupposé indispensable pour parvenir à la liberté, et décide de semer autour de lui réconciliation et fraternité, en fondant sa propre vie sur Jésus Christ: Lui seul peut dissiper les ténèbres de l’erreur, en nous aidant à vaincre le mal et tout ce qui nous opprime. J’ai voulu par ailleurs réaffirmer que l’Eglise ne demande pas de privilèges, mais demande de pouvoir proclamer et célébrer publiquement également la foi, en apportant le message d’espérance et de paix de l’Evangile dans tous les milieux de la société. Tout en appréciant les progrès déjà accomplis jusqu’ici dans ce sens par les autorités cubaines, j’ai souligné qu’il est nécessaire de poursuivre sur ce chemin de liberté religieuse toujours plus pleine.

Au moment de quitter Cuba, des dizaines de milliers de Cubains sont venus me saluer le long de la route, malgré la pluie battante. Au cours de la cérémonie de congé, j’ai rappelé qu’à l’heure actuelle les différentes composantes de la société cubaine sont appelées à un effort de sincère collaboration et de dialogue patient pour le bien de la patrie. Dans cette perspective, ma présence sur l’île, comme témoin de Jésus Christ, s’est voulu un encouragement à Lui ouvrir les portes du cœur, Lui qui est source d’espérance et de force pour faire croître le bien. C’est pourquoi j’ai salué les Cubains en les exhortant à raviver la foi de leurs pères et à édifier un avenir toujours meilleur.

Ce voyage au Mexique et à Cuba, grâce à Dieu, a eu le succès pastoral désiré. Puissent le peuple mexicain et le peuple cubain en tirer des fruits abondants pour construire dans la communion ecclésiale et avec courage évangélique un avenir de paix et de fraternité.

     

La rencontre avec Fidel Castro

(Ma traduction du récit de l'envoyé spécial de l'OR, Mario Ponzi)

Une rencontre authentique
Mario Ponzi, envoyé de l'OR à la Havane
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Finalement, la rencontre a bien eu lieu. Benoît XVI et Fidel Castro ont bavardé amicalement pendant environ trente minutes. Ce n'était pas un rendez-vous prévu dans l'agenda officiel, mais il n'y avait jamais vraiment eu de doute qu'elle se réaliserait.

Le vieux leader, sorti des scènes publiques, mais pas de l'imaginaire collectif, avait exprimé son vif désir de rencontrer le Pape Benoît XVI, "un Pape que j'admire beaucoup", a-t-il dit plus d'une fois, et ensuite répété à plusieurs reprises au Pape dès qu'il s'est trouvé en face de lui.
L'attente avait été rendue haletante par l'attention des médias, presque comme si elle représentait le voyage du pape à Cuba. Il est également vrai que les personnages sont d'envergure mondiale, mais il serait erroné de concentrer sur cette rencontre toute l'attention d'un travail apostolique qui est allé bien au-delà d'un instant, même significatif.

Le fait demeure que tous deux en sont sortis satisfaits. Le climat était serein, détendu, amical, comme si se trouvaient face à face deux personnes qui se connaissaient avant de se retrouver.
Castro est arrivé à la nonciature, extrêmement ponctuel pour l'horaire prévu. Il a été reçu par le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d'État, avec lequel il a attendu le Pape. Dans ces quelques minutes, le vieux chef a manifesté son attention à la vie de l'Eglise. Il a avoué qu'il avait longtemps espéré voir sur les autels Mère Teresa de Calcutta qu'il a qualifiée de "grande bienfaitrice pour Cuba" , et Jean-Paul II, "un homme que j'ai appris à beaucoup apprécier". Et il a semblé spontané en exprimant ces sentiments.

Castro est apparu fatigué et marqué par des années, mais lucide et vif. Et quand il s'est trouvé face à face avec Benoît XVI, on a bien vu à quel point il avait eu le désir de le rencontrer en personne. Cela a été sans aucun doute une authentique rencontre. Castro a montré tout de suite une grande curiosité de connaître, de savoir. Il a adressé au Pape une série de questions de grand souffle. Dont la première, inattendue: pourquoi la liturgie a-t-elle tellement changé? Sa mémoire s'arrêtait à la période précédant le Concile, et c'est justement à partir de Vatican II que le Pontife a commencé sa réponse. Les pères conciliaires ont pensé qu'il fallait changer la liturgie pour la rendre plus accessible aux fidèles, a expliqué le Pape; même si cela - a-t-il poursuivi - a créé des situations telles qu'elles suggérent d'autres changements, toujours pour donner aux fidèles la possibilité d'en pénétrer en profondeur le vrai sens et donc, d'y participer de manière plus consciente.

Ensuite, le regard des deux interlocuteurs s'est élargi au monde, aux changements culturels, sociaux et économiques qui, malgré les progrès réalisés par la science dans tous les domaines, semblent se révéler pour l'homme source de tension plutôt que de bien-être. Le Pape a expliqué cette aggravation de la situation par la prétention de tenir Dieu éloigné de la scène du monde. L'Eglise, pour sa part, tente de le ramener au centre de l'histoire humaine. C'est là son devoir.

À ce stade, Castro a voulu savoir quel est le rôle d'un Pontife dans ce scénario. Benoît XVI lui a parlé en ces termes de sa mission en tant que guide spirituel de plus d'un milliard de fidèles. "Je dois aller à leur rencontre - a-t-il dit - où qu'ils se trouvent". C'était un moment touchant: tandis que le Pape parlait, Fidel Castro hochait la tête. Et sur son visage passait le signe de l'admiration sincère qu'il éprouve pour Benoît XVI. Lui qui, malgré le passage des années, aimerait quand même s'impliquer encore, mais qui sent sésormais ses forces le quitter. Et il a demandé au Pape, qui est presque son contemporain, s'il peut faire toutes ces choses. Le sourire du Pontife a été immédiat, comme sa réponse a été spontanée et ferme: "C'est vrai, je suis vieux, mais je peux encore faire mon devoir au service de l'Église."

Sur l'âge, ils ont continué à discuter, parce que Castro, en exprimant sa syntonie avec Benoît XVI, l'a justifiée en faisant allusion au fait "qu'ils appartiennent à la même génération". Et même, il a déclaré qu'il aimerait parler plus souvent avec lui de tout ce qui le dérange. Parce qu'il partage avec lui l'appartenance à un temps qui semble désormais lointain. "Mais c'est justement notre appartenance à la même génération - a répondu le Pape - qui pourra nous garder en contact à travers notre pensée générationnelle".

Castro l'a provoqué, en lui présentant ses difficultés à comprendre quelle était la signification de la religion face à l'évolution continuelle de la science. Le Souverain Pontife lui a alors brièvement expliqué le sens de la rencontre entre la foi et la science, entre foi et raison, pour lui faire comprendre que ce ne sont pas deux domaines opposés, mais deux moments clés pour la conscience de l'homme. Qui, en tant que tels, ne doivent pas être disjoints.

C'est alors que Castro a semblé vraiment comme un homme assoiffé de savoir. Impressionné par les explications du Pape, par ses connaissances, il lui a avoué que, bien qu'il passe du temps à lire et à réfléchir sur tout ce qui concerne la vie humaine, il venait de comprendre à cet instant qu'il y avait encore beaucoup de choses à connaître. "Me conseillerez-moi quelque livre à lire pour approfondir mes connaissances dans ces domaines?" a été sa question. Et le Pape a répondu: "Certainement. Mais laissez moi réfléchir un peu à ce que je dois vous conseiller. Alors, je vous ferai connaître les titres par l'intermédiaire du nonce. "

Ce sont les dernières répliques de la rencontre. Puis Fidel Castro, qui avait à ses côtés Madame Dalia, a présenté au Souverain Pontife ses trois enfants et a pris congé. Et comme il quittait la nonciature, il continuait à répéter à ceux qui le saluaint: Saludos al Santo Padre, alors qu'il venait juste de le voir. On aurait presque dit qu'il ne voulait pas quitter.