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Benoît XVI et l'écologie (4)

Sur l'écologie, le Pape ne s'en laisse pas conter: en décembre 2009, alors que venait d'être publié le message pour la journée mondiale de la paix 2010 (*), la légende du "Pape vert" se renforçait dans les médias... Reprise (23/11/2014)

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¤ Benoît XVI et l'écologie (1)
¤ Benoît XVI et l'écologie (2)
¤ Benoît XVI et l'écologie (3)

(*) Si tu veux construire la paix, protège la création .

     

Sandro Magister consacrait son billet (exemplaire!) du 17 décembre 2009 à "La révolution verte de Benoît" (chiesa.espresso.repubblica.it), rappelant que pour le Pape "L'écologie de l'homme vient avant l'écologie de la nature":

¤ La nature n’a aucune primauté sur l'homme et celui-ci n’est pas un élément de la nature. En revanche l’homme ne peut pas s’arroger le droit de piller la nature au lieu d’en prendre soin.
¤ il y a une identité de destin entre l'écologie de la nature et celle de l'homme. Le soin de la création ne doit faire qu’un avec le soin de l’"inviolabilité de la vie humaine à toutes ses phases et dans tous ses états".
¤ Tout se tient : soin de la nature, respect de la dignité de l’homme, paix entre les peuples. Là où éclatent la haine et la violence, la nature gémit aussi. Un paysage dévasté, une ville inhabitable, c’est ce que donne une humanité qui a fait le désert dans son âme.

Sandro Magister citait en annexe un article paru dans l'Osservatore Romano du 8 décembre sous la plume du professeur Franco Prodi, membre de l'Institut des sciences de l'atmosphère et du climat du Conseil national des recherches, frère de Romano Prodi.
Ce dernier reconnaissait que le fait que l’émission croissante de CO2 et autres gaz dans l'atmosphère par l’homme est la cause du réchauffement de la planète et de l'élévation du niveau des mers n'est pas une certitude, seulement une probabilité .
Selon lui: il faudra au moins "30 à 40 ans" d’études avant d’avoir des "modèles complets de climat qui donnent l’explication du système et la prévision sûre de son évolution".
Avec un jugement sévère sur le "cirque" de Copenhague, il concluait: "il vaudrait beaucoup mieux que les Etats s’occupent plus simplement de la dégradation de la nature qui est sous les yeux de tous : air pollué, rivières et eaux souterraines maltraitées, espèces animales et végétales menacées".

* * *

Sur le même sujet, j'avais traduit deux articles parus dans la presse italienne, dont l'un de Giuliano Ferrara, que je repropose ici:

     

Le Pape ne s'en laisse pas conter

L'écologisme catholique est fervent, mais il impose des conditions strictes
Giuliano Ferrara
Il Foglio du 16 Décembre, 2009
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N'enrôlons pas le Pape parmi les sceptiques, après la lettre de fin d'année (ndt: pour la journée mondiale de la paix) dans laquelle il a reformulé, après les passages consacrés à ce thème dans Caritas in veritate, la question biblique de «la préservation et la gouvernance de la création" par l'homme et la femme.
La lettre a été publiée hier, et comme toujours, il s'agit d'un document argumenté et inspiré, qui a ses racines dans une grande culture, plus que toute autre «globale».
Benoît XVI ne nie pas l'abus par l'homme de la nature, la tentation de la tyrannie cultivée par les générations modernes, le morne gigantisme de la technologie, et même pas les changements climatiques, la désertification, la dégradation des terres par l'agriculture, la crise de l'eau ou la perte de la biodiversité, la déforestation importante à l'équateur et aux tropiques.
Mais confirmer la crise écologique ne veut pas dire partager la religion environnementaliste, ou l'environnementalisme comme une religion.
Le Pape a une autre foi, fondée sur la transcendance d'un Dieu qui crée l'homme à Son image et à Sa ressemblance pour lui confier la nature, et n'a manifestement pas besoin de croyance de substitution, d'idéologie dissimulée dans la science.
Au contraire, le Pape met en garde contre l'absolutisation de la nature, le fait de lui attribuer une primauté sur la personne, chose facile à faire si la personne n'est qu'une particule de la nature, si une idéologie réductionniste et déterministe persiste, qui exclut, y compris par l'"onction" de la certitude scientifique, la liberté de conscience de l'humanité. Écocentrisme et biocentrisme sont les mots choisis pour signifier que l'environnement et la vie végétale et animale font partie d'un dessein dans lequel le rôle de l'homme et de la femme est celui d'intendance et de protection, donc de créatures humaines différenciés dans leur être, dans leur constitution physique et métaphysique de la création confiée à leurs mains.
Benoît XVI parle d'un «panthéisme aux accents néo-païens, qui fait dériver de la seule nature, comprise dans un sens purement naturaliste, le salut pour l'homme."
Cela peut ne pas être la grammaire de la foi d'un pasteur, du bon pasteur des catholiques. Mais c'est aussi un signe de civilisation et de culture, une syntaxe intéressante pour nous, laïcs modernes (et postmodernes). En effet, nous aussi, depuis longtemps, nous censurons intellectuellement, pour des motifs rationnels en accord avec le récit biblique, l'écologisme magique des gourous et des groupes militants pour la rédemption mondialiste, surtout quand ils s'échangent de douteux mails manipulateurs, en une danse rituelle derrière de puissants intérêts, privés, quant à eux, de toute magie.

     

Copenhague: mensonges et perspectives

Le sommet de l'ONU sur le réchauffement climatique: mensonges et perspectives.
Alessandro Pagano

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À Copenhague, l'ONU s'est réuni pour se donner deux objectifs: réduire les émissions de CO2 dans l'atmosphère, qui, aux dires de ces pseudo-scientifiques a atteint des niveaux insoutenables, et surtout diminuer la température de la planète qui semble avoir augmenté de 2° Celsius au cours des dernières années.

Ce programme ambitieux, a pourtant "explosé" dans les faits parce que le monde scientifique a remarqué que les partisans du réchauffement global, et donc de la catastrophe imminente, ont manipulé les données. C'est l'Université de Glasgow qui a dévoilé le pot-aux-roses, mettant sur le réseau les données de ce scandale. Scandale qui a même frappé le très critiqué lauréat du prix Nobel Al Gore, qui a dû annuler la conférence pour la présentation de son nouveau livre-catastrophe. En confirmation, le gouvernement indien a publié un rapport officiel qui a montré la fausseté des arguments de ceux qui disent que les glaciers de l'Himalaya fondent.

Dans sa dernière lettre encyclique, le Pape Benoît XVI nous rappelle que la fausse croissance économique des dernières années et les présumées catastrophes écologiques ont eu lieu parce qu'une certaine idéologie écologique s'en prenait trop à l'homme.

Comme nous sommes trop nombreux et nous ne pouvons pas vivre avec ces ressources sur une planète si petite - c'est la thèse des l'éco-catastrophistes - nous devons travailler à diminuer la population afin d'améliorer le climat et les conditions économiques. Avant tout, donc, avec des préservatifs à distribuer gratuitement dans les pays du Tiers Monde; avant tout avec la planification familiale (lire: l'avortement et la pilule du lendemain); avant tout avec l'euthanasie.
Mais les faits montrent que le véritable acteur du changement social, et aussi économique et écologique, est toujours et seulement l'homme. La population au cours des 100 dernières années, a quadruplé, mais le PIB a été multiplié par 40. A qui en attribuer le mérite, sinon à l'homme qui a été en mesure de trouver des solutions pour améliorer la qualité et le niveau de vie?

Ettore Gotti Tedeschi
, président de l'IOR ("la banque du vatican"), dit à juste titre que, s' "il est vrai qu'au cours du 20ème siècle, la température moyenne mondiale a augmenté que de 0,6° Celsius, le problème du réchauffement climatique est inexistant. Le vrai problème sur ce sujet, c'est qu'on ne demande pas aux populations la juste économie énergétique, ou la modération de la consommation, des faits qui quant à eux sont absolument nécessaires. Au contraire, on veut influencer l'opinion publique afin qu'elle voit dans l'homme et dans le trop grand nombre de naissances l'origine et la cause de la destruction de la Terre. D'où la thèse que l'homme est l'ennemi à vaincre pour sauver la Terre ».

Mais c'est le plus ancien vice de l'homme, comme nous le rappelle le même Gotti Tedeschi: " depuis toujours, depuis les temps ancestraux l'homme sur terre a craint d'être en trop grand nombre. Même pour Caïn, Abel était trop . Il a créé des problèmes de concurrence économique avec l'élevage du mouton et a pollué l'environnement, avec trop de sacrifices à Dieu ... ».