Page d'accueil

Respect pour les lapins

Les propos du Pape dans l'avion de retour des Philippines ne sont pas passés inaperçus aux médias. Mais côté catholique, tout le monde n'a pas apprécié. Réaction britannique (Damian Thompson) et italienne (Antonio Socci). (20/1/2015)

>>> Ci-contre: Le pape dans l'avion, aux côtés de son ami il Signor Gasbarri, responsable des voyages pontificaux, et cible d'un coup de poing papal virtuel lors du vol aller (*).

>>> Cf.
Procréation responsable

Les médias, ravis de l'aubaine

Pendant ce temps, j'ai cette vision d'un vieux gentilhomme bavarois qui se tient la tête dans ses mains et se demande: «Seigneur, était-ce vraiment cela que tu voulais?»

(Damian Thompson)

One man show papal (Damian Thompson)

Les catholiques ne doivent pas se reproduire comme des lapins, dit le Pape. Oui, vous avez bien lu.

blogs.spectator.co.uk/damian-thompson
Traduction Anna
------

Le catholiques ne doivent pas se reproduire comme des lapins et la théorie du genre est un peu comme la Jeunesse Hitlérienne.
Ouais, le Suprême Pontife donne une autre de ses interviews à bord et laisse, une fois de plus, tout le monde à hocher de la tête: «Il a dit QUOI?»

Or, soyons clairs. François a réaffirmé l'enseignement catholique au sujet du contrôle des naissances (en quelque sorte) tout en remarquant que: «Dieu vous donne les moyens d'être responsables. Quelques uns pensent - pardonnez-moi l'expression - qu'afin d'être de bons catholiques il faut être comme des lapins. Non».

Je crois savoir ce qu'il entend par là. Que la contraception et le planning familial sont bons dans la mesure où on ne bloque pas artificiellement la procréation. Mais le message subliminal et involontaire est (a) que les catholiques ont la réputation de procréer comme des lapins et (b) que le contrôle des naissances est OK, point final.

Je ne prétend pas avoir été toujours d'accord avec l'Eglise sur la méchanceté de la pilule, mais des catholiques meilleurs que moi, qui observent à la lettre Humanae Vitae, seront consternés. Car ils savent que les médias profiteront de cette interview comme une preuve que François assouplit l'enseignement de l'Eglise.

C'est un peu comme le commentaire «Qui suis-je pour juger?» sur l'homosexualité. Dans le contexte on pourrait dire que rien n'a changé. Mais les journalistes qui doivent écrire dans leurs délais, ne fouillent pas dans le contexte du Magistère et dans le droit canon, et donc ils optent pour le choix facile: des signaux «sans précédent» d'assouplissement en matière sexuelle de la part de Rome et de l'Eglise. Ce qui n'est pas le cas, pour autant que je puisse en juger, bien que maintenant des cardinaux se sentent libres de s'opposer l'un à l'autre publiquement.

Ce qui est sans précédent, c'est la vue d'un Pape qui, dès que le signal de la ceinture s'éteint, bondit de son siège et improvise sur les sujets les plus sensibles qu'on puisse imaginer. C'est la technique du 'courant de conscience' d'un comique de cabaret (ndt: sorte de "one man show"), qui passe de l'aide internationale à la théorie du genre et à la jeunesse hitlérienne dans l'espace de quelques secondes.

Comme tous les autres, j'ai été impressionné par la foule de six millions qui s'est rassemblée pour écouter François aux Philippines. Mais est-ce qu'elle lui est monté à la tête? Le Vicaire du Christ a (grâce à ses propres erreurs d'appréciations) un Synode sur la Famille horriblement difficile à gérer et à gouverner en octobre. A ce rythme, il se terminera dans les larmes.

Pendant ce temps, j'ai cette vision d'un vieux gentilhomme bavarois qui se tient la tête dans ses mains et se demande: «Seigneur, était-ce vraiment cela que tu voulais?»

Respect pour les lapins (Antonio Socci)

«Coup de poing» (*) aux familles du pape Bergoglio, qui ensuite, pour aggraver les choses, qualifie l'Evangile de «théorie» ...

www.antoniosocci.com
Ma traduction
------
Autre voyage aérien et autres bordées du Pape Bergoglio: cette fois, c'est au tour des familles nombreuses d'être frappées, déjà harcelées par l'Etat et les sarcasmes de la mentalité dominante: ainsi, ces familles héroïques se sont entendu comparer à des «lapins» par le pape argentin («que les catholiques fassent des enfants, mais pas comme des lapins»).

Elles s'attendaient, au moins de la part du pape, à de la compréhension et des encouragements, et elles ont eu droit à des coups de bâton. Comme d'ailleurs tous les catholiques (c'est arrivé aux curés, comme vous vous en souvenez, aux religieux hommes et femmes, et aux cardinaux).
Un de mes amis chers, père de sept enfants a ironiquement commenté: «Respect pour les pauvres lapins..».

Nous allons voir si c'est le début d'une offensive sur d'autres questions morales ...

En outre, le Pape Bergoglio est revenu sur le dérapage du «coup de poing» (peut-être parce qu'il a été fraternellement critiqué par son ami Scalfari dans son éditorial de dimanche (cf. www.repubblica.it/politica/2015/01/18/news/il_pugno_di_francesco_e_la_lezione_di_voltaire) et j'ai envie de rire quand je pense à comment vont faire marche arrière tous ces zouaves pontificaux qui - avec leur zèle habituel - avait commencé à justifier la réaction violente à l'insulte verbale ....

Toutefois, le pape argentin a rendu la pièce pire que le trou parce que - en revenant sur sa gaffe - il a déclaré qu'«en théorie» l'Evangile dit qu'on ne devrait pas répondre par la violence: «en théorie», a-t-il souligné, alors que dans la pratique, c'est différent («nous sommes humains» ... en revanche, Jésus non?).
Et ainsi l'Evangile devient une «théorie» de rêveur ...

Cela veut-il dire que ces «théories» ne devraient pas être prises trop au sérieux? A les prendre trop au sérieux, on risque de devenir des «traditionalistes» et des «littéralistes» (pour utiliser deux catégories négatives avec lesquelles, au Synode, Bergoglio a frappé ceux qui se sont opposés à Kasper)?

Antonio Socci

(*) Allusion aux propos du pape, dans la conférence de presse du vol aller, qui ont pu sembler justifier l'utilsation de la violence et donc donner en partie raison aux terroristes: "Si M. Gasbarri (le responsable des voyages pontificaux, qui se tenait à côté de lui), qui est un grand ami, dit un gros mot sur ma mère, il doit s'attendre à recevoir un coup de poing"

  benoit-et-moi.fr, tous droits réservés