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François et les médias

Illustrant les récents propos de Georg Gänswein, et en rapport avec les fameux "lapins", un article saisissant datant de janvier 2014, au lendemain d'un baptême mémorable et significatif dans la Chapelle Sixtine (25/1/2015)

>>> Voir aussi:

¤ Respect pour les lapins
¤ Des lapins heureux
¤ Une interview de Mgr Gänswein
¤ Cette analyse de John Allen, en janvier 2014: benoit-et-moi.fr/2014-I/actualites/la-revolution-francois

Les propos du pape sur les lapins ont donné lieu au scenario, désormais bien rôdé, qui se reproduit à intervalles réguliers depuis presque deux ans.
Face aux critiques spontanées, les habituels "pompiers" de service, de moins en moins de bonne foi au fur et à mesure que les faits s'accumulent, se sont précipités pour éteindre l'incendie, déplorant pour la millième fois que les propos du Pape aient été sortis de leur contexte (alors que ce qui comptait ici, à l'évidence, ce n'était pas le contexte mais la "petite phrase"), et que les médias aient volontairement occulté les admirables discours, tous parfaitement en phase avec la doctrine, qu'il a récemment prononcés sur la famille, notamment aux Philippines (une chose toutefois assez prévisible: le Pape ne PEUT pas contredire officiellement la doctrine, et si les journalistes, même ceux religieux, lisaient les discours du Pape, ça se saurait, depuis le temps!): bref, vous l'aurez compris, les médias instrumentalisent le Pape. Tout est leur faute.
Ayant suivi le traitement que ces mêmes médias ont infligé à Benoît XVI pendant 8 ans, j'ai une petite idée sur la question.
Elle commence par cette simple évidence: on ne peut pas comparer le traitement médiatique subi par Benoît à celui provoqué par François.
Du temps de Benoît XVI, sans même parler de la sûreté cristalline de son enseignement, c'étaient les médias qui allumaient à chaque fois les incendies. Aujourd'hui, c'est le pape lui-même. Cela change tout.

Dans la récente interview de Georg Gänswein à un magazine allemand [(1)], ce dernier a eu ces propos très forts sur la relation du Pape avec les médias, à travers ce bref échange:

Q: François a-t-il un meilleur contrôle des médias que son prédécesseur Benoît?
R: François traite avec les médias de manière offensive. Il les utilise intensivement et directement.
Q: Et aussi de façon plus habile?
R: Oui, il les utilise très habilement.

On ne saurait être plus clairs.

Au cours d'une recherche sur la Toile, je suis tombée sur un site italien "traditionaliste" que je ne connaissais pas, <UNA VOX>, qui contient des contributions de provenances variées, et d'intérêt inégal.
Parmi les articles les plus intéressants qui me soient tombés sous les yeux, il y a celui-ci, qui date de janvier 2014, donc avant le Consistoire de février, quand le Pape avait rendu un hommage aussi appuyé que surprenant au cardinal Kasper, et surtout bien avant le Synode d'octobre dernier sur la famille.
Ce rappel chronologique rend d'autant plus saisissante l'analyse qui est faite (à partir d'un "cas pratique": le baptême dans la Chapelle Sixtine d'une fillette dont les parents avaient choisi de ne pas se marier à l'église) de la relation du Pape avec les médias, que vient de confirmer Mgr Gänswein.
Je ne connais pas l'auteur, mais au vu de ce qu'il écrit, parfaitement vérifiable aujourd'hui, ça n'a vraiment aucune importance.

La Malice du Pape Bergoglio

Giacomo Devoto
Janvier 2014
www.unavox.it
(Ma traduction)
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Le 12 Janvier, dans la Chapelle Sixtine, le pape Bergoglio a administré pour la première fois publiquement le baptême.
La nouvelle a été rapportée par tous les médias, comme c'est logique, et désormais la pratique, principalement parce qu'elle contenait une autre nouvelle, pour le monde laïque et aussi catholique, encore plus importante que l'administration du baptême à 32 enfants.
Tous les organes d'information du Vatican ont souligné que parmi les baptisés il y avait aussi la petite fille de deux militaires, un homme et une femme (eh oui!!: on est obligé de préciser, dans ce monde devenu fou), qui, au lieu de se marier par le sacrement du mariage, et donc devant Dieu, se sont mariés juste devant les hommes, avec ce qu'on appelle une «cérémonie civile». Ces deux «militaires» avaient présenté la requête au pape Place Saint-Pierre, et le pape Bergoglio a pris soin de les inviter à cette cérémonie publique au Vatican.

Qu'y a-t-il d'étrange? Rien, puisque l'Eglise a mis en sûreté le salut d'une autre âme. Loué soit Dieu.

Et alors?

Alors il y a que ces derniers mois s'est multipliée la pudibonderie à justifier les nombreux gestes inconsidérés du pape Bergoglio, alléguant en particulier comme justification «l'instrumentalisation» des «médias». Comme si le Pape Bergoglio était influencé par les médias.

Les mots, les gestes, les actions du pape Bergoglio sont tous farine de son sac (lui appartiennent en propre) et ensuite si untel a l'idée d'écrire dessus un article «à sa manière» nous ne voyons pas où est l'anomalie.
Le pape Bergoglio ignorerait-il qu'il existe «les médias» et que, de façon tout à fait cohérente, ils écrivent ce qui leur plaît le plus, et ils l'écrivent pour souligner positivement ce qui leur convient et stigmatiser ce qui les importune?
Le pape Bergoglio viendrait-il d'une autre planète?
Et à ceux qui avanceraient que les médias ont le «devoir moral» d'«informer objectivement», nous répondons deux choses.

. Primo, pour ce qui est d'informer, ils informent, et ils informent bien, ils informent à leur façon.
. Secundo, en ce qui concerne l'objectivité, que Dieu préserve ceux qui continuent à croire que cette légende est vraie, car la naïveté est un bien à préserver, aussi longtemps que c'est possible. Pourvu que, dans les faits, elle ne se soit pas déjà transformée en complicité coupable et en véhicule de mauvaise éducation ... des naïfs.

Dans la pratique, penser que le pape Bergoglio parle et agit sans tenir compte de ce que vont dire «les médias» - à la fois les médias alignés, ceux du Vatican et apparentés, et surtout les autres -, serait le fait de personnes sans cervelle.
Il le sait, et comment! Et c'est précisément parce qu'il le sait qu'en homme qui a navigué et en jésuite instruit, il dit ce qu'il dit et fait ce qu'il fait.


Nous n'avons pas l'intention d'attribuer au pape Bergoglio des qualités e des capacités qui ne sont pas venues à notre connaissance, mais si on ne peut pas dire qu'il «utilise» les médias, on peut certainement dire que, prévoyant parfaitement ce qu'ils écrivent et comment ils l'écrivent, il décide de dire ceci et de faire cela, afin que passent d'une certaine manière les messages qu'il veut lancer au monde, au monde laïque, mais surtout au monde catholique.

Le pape baptise 32 bébés! Que c'est beau! Que c'est beau surtout pour les mamans et les papas qui ont eu le privilège, le plaisir et l'émotion de voir leurs enfants baptisés par le pape au Vatican, dans la chapelle Sixtine avec Michel-Ange au-dessus de leur tête et un essaim de prélats autour!
Mais ce moment si beau et si unique, ce n'était pas un acte privé, c'était un acte public, avec beaucoup de photographes et de cameramen, un moment d'une cérémonie qui glisse facilement dans le spectacle.
Bien sûr, le spectacle du Baptême. Mais un spectacle. Un spectacle qui, dans ce monde fait d'images spectaculaires, véhicule aussi l'idée du salut de l'âme du nouveau-né, et l'invitation à quantité de gens de faire de même avec leurs propres enfants, mais aussi véhicule tous les autres messages contenus dans le spectacle lui-même, y compris la beauté humaine et terrestre de la Chapelle Sixtine, par exemple.
Le pape Bergoglio sait tout cela, ne serait-ce que parce qu'il n'est pas né hier, et en termes de familiarité avec les «médias», il ne manque pas de "poils sur l'estomac" (ndt: non è poco il pelo che ha sullo stomaco. Expression signifiant qu'on est cynique, ou sans scrupule).

Et donc?

Donc, il profite de cet événement spectaculaire, prépare tous les scénarios, publie l'information appropriée et ... invite au Vatican, dans la chapelle Sixtine, pour l'administration du sacrement de l'initiation chrétienne ... un couple qui a choisi de ne pas aller à l'église mais à la mairie, de ne pas faire bénir leur mariage, de ne pas comparaître devant Dieu, mais devant un fonctionnaire de l'état civil; un couple qui pourtant a demandé au pape de baptiser sa fille et auquel le Pape n'a pas demandé de se marier à l'église.
Pourquoi un tel imbroglio?

Pourquoi le pape Bergoglio se prête-t-il à des spectacles de ce genre, peut-être même en prétendant ne pas être «instrumentalisé»?

Parce que le pape Bergoglio veut envoyer le message qu'être marié à l'église, devant Dieu, est tout à fait équivalent à être marié à la mairie, devant des hommes. Ce qui importe, c'est l'amouuuur, la tendresse, la joie réciproque d'un homme et une femme ... et Dieu, qui est miséricordieux et pardonne tout et ne condamne personne, ne prête pas attention à la bagatelle de ces deux qui n'ont pas voulu se tourner vers Lui pour sanctifier leur joie, leur tendresse, leur amouuuur.
Et le message est lancé et a atteint toutes les parties du monde, il a atteint les laïcs, qui aujourd'hui peuvent compter sur l'aide du pape Bergoglio pour oublier Dieu; il a atteint les catholiques, qui désormais peuvent compter sur l'enseignement du pape Bergoglio pour déserter l'église et être accueilli au Vatican; il a atteint les incroyants, qui peut maintenant compter sur l'aide du pape Bergoglio pour avoir la confirmation que le catholicisme est un canular; il a atteint les ennemis de Dieu, qui peuvent maintenant compter sur l'aide du pape Bergoglio de poursuivre leur bataille pour la perdition des âmes.

Mission accomplie.

Note

(1) Une petite remarque à propos de cette interview de Mgr Gänswein: je l'ai traduite en précisant bien que c'était "pour ne pas lui faire dire ce qu'il n'a pas dit".
Aussi basique que soit l'anglais utilisé, ça m'a quand même pris un certain temps (et l'information était de moi!)
Cela n'a pas empêché un site, il est vrai coutumier du fait, de reprendre sans aucune gêne en totalité mon travail de traduction, en titrant ce que je voulais éviter: MONSEIGNEUR GEORG GÄNSWEIN DÉMONTE POINT PAR POINT LA THÉORIE DU COMPLOT ET DE LA RUPTURE.

Personnellement, il m'échappe que le secrétaire du Pape émérite ait démenti POINT PAR POINT quoi que ce soit! Sans parler du fait qu'on le voit mal faire des confidences à un journal "libéral" du genre "le Pontificat de François est en rupture avec ses prédécesseurs", je vois par contre qu'il a exprimé son désarroi face à la liste des péchés de la Curie adressée en guise de voeux par le Pape à lui et à ses collègues; qu'il a posé une question à laquelle il n'a pas vraiment apporté de réponse: "la question se pose en permanence: où François veut-il mener l'Église, quel est son but?"; qu'il a exonéré les traditionalistes de l'accusation de vouloir se servir de Benoît XVI comme d'un antipape; et qu'il n'a pas éludé, comme nous l'avons vu plus haut, la question de l'"habileté " de François dans la gestion des médias.

Quant au blogueur dont il est question ici, il n'a sans doute pas lu ce qui est écrit explicitement ici: Navigation et copyright .

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