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Jésus à 12 ans au Temple

Une scène de l'enfance de Jésus, illustrée par le peintre impressionniste allemand du XIXe siécle Max Liebermann, et commentée par Yves Daoudal (11/1/2015)

>>> Relire à ce sujet l'angélus de Benoît XVI, le 30 décembre 2012, récemment rappelé ici: benoit-et-moi.fr/2014-II/benoit/la-sainte-famille-de-nazareth.html

Aujourd'hui, nous célébrons le Baptême du Seigneur.
La fête de la sainte Famille de Nazareth est depuis la réforme liturgique de 1969, célébrée le dimanche qui suit le 25 décembre, entre Noël et la solennité de Marie Mère de Dieu (1er janvier).
Juqu'à cette date, la Sainte Famille se fêtait le premier dimanche après l'Épiphanie, à la fin du temps de Noël (wikipedia)
C'est à cette fête que mon ami Yves Daoudal consacre sa chronique liturgique d'aujourd'hui.
Et il nous livre pour l'occasion un commentaire artistique extraordinaire sur un tableau du peintre allemand Max Liebermann (1847-1935), "Jésus à 12 ans au Temple" (à voir en très grand format ici.
Max Liebermann est un artiste juif athée, et son tableau, présenté en 1879, fut mal accueilli à l'époque, parce qu'il rompait trop délibérément avec les images sulpiciennes auxquelles les gens étaient habitués: il montrait, dit Yves Daoudal, que «Jésus était brun, avec un nez prononcé, il était pieds nus et faisait un geste d’éloquente persuasion», et que «la bonne société ne pouvait accepter qu’il fût, malgré l’évidence, de la race de David…».
Il a donc repeint son tableau - et de l'original, il ne reste que des esquisses: «Dans la nouvelle œuvre, [Jésus] était devenu blond, le nez était rectifié, il avait des sandales, et il était "plus calme" ».

Yves Daoudal commente:

(...) ce tableau est un authentique chef-d’œuvre. Y compris sur le plan religieux. Le peintre (juif d’origine mais laïque) s’était imprégné de l’atmosphère des synagogues d’Amsterdam et de Venise. Et sa transposition de l’épisode évangélique me paraît très réussie. Au point que lorsque je prends une image pour ce mystère du Rosaire, c’est désormais la seule qui me « parle ».
L’attitude des personnages qui écoutent Jésus est d’une profonde vérité psychologique. Ils sont stupéfaits de ce qu’ils entendent, et s’ils se disent « Mais qu’est-ce qu’il vient nous faire la leçon ce gamin », ils ne peuvent pas s’empêcher de reconnaître que ce qu’ils entendent dépasse infiniment ce qui se trouve dans leurs livres, des livres qui s’effacent et s’affaissent devant la Présence. Une Présence qui est lumière, cette lumière surnaturelle qui émane de Jésus et qui éclaire ceux qui sont devant lui, lumière qui est le centre du tableau. Lumen gentium cum sit Christus…
Et tout en haut, on aperçoit Marie qui dévale l’escalier, vers Joseph qui lui dit : il est là !
Mais l’important n’est pas la « sainte famille ». L’important, c’est Jésus au milieu de son temple et de son peuple, c’est cette épiphanie, cette irruption de lumière dans le vieux temple un peu poussiéreux, sombre, encombré et devenu étouffant.
Cet enfant est en effet aux affaires de son Père, il fait descendre la lumière de la Trinité au fond de la Synagogue. Par la lumière il prend possession de son saint lieu, et il illumine ceux qui veulent bien l’écouter.

A lire en entier ici: yvesdaoudal.hautetfort.com

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