Pie XII, le Pape de mon enfance
Homélie du cardinal Burke prononcée le 4 octobre 2014 au Vatican, en la saint-François, pour le 56e anniversaire de la mort de Pie XII.
L'homélie du cardinal Burke
Texte en italien, ma traduction
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Loué soit Jésus Christ!
Le Vénérable Pape Pie XII, a été le Pape de mon enfance. Le souvenir de la vénération que mes parents avaient envers sa personne et son enseignement est toujours vivant. Bien que ma famille vécût dans une région rurale et éloignée, de l'état du Wisconsin aux États-Unis, nous sentions la proximité du Pape Pie XII comme pasteur de l'Eglise universelle. Je me souviens aussi des récits de soldats américains reçus en audience par le Saint-Père après la libération de Rome et d'un médecin qui eut le privilège d'assister à l'audience accordée à un groupe de chirurgiens américains, le 24 mai 1956. En racontant leur expérience, tous étaient émus du sentiment de sollicitude personnelle pour chacun d'eux de la part du Souverain Pontife, qui rayonnait de l'intense communion avec Celui dont il était Vicaire sur la terre. Le médecin se rappelait que le Pape parlait de l'hôpital comme «Hôtel de Dieu» (en français dans le texte) pour recevoir, avec foi et amour, tous les malades, et montrait avec sa grande présence et sa tendresse les mêmes qualités qu'il recommandait aux médecins.
En ce jour, dans lequel nous anticipons le cinquante-sixième anniversaire de la mort du vénérable Pontife, advenue le 9 Octobre 1958, nous nous souvenons des paroles du Pape Paul VI, à l'occasion du 25e anniversaire du début du pontificat du Vénérable:
«Nous devons nous souvenir d'une vie sacerdotale pure, pieuse, austère, laborieuse, souvent douloureuse .... Il fut éminemment le pape de la paix, des droits de la personne humaine, de l'organisation ordonnée et fraternelle des peuples et des classes sociales .... Et il fut un ami de notre temps; le dialogue avec toutes les formes de la vie moderne, à travers le critère décisif de la bonté et de la vérité de l'Evangile dans les problèmes actuels, fut par lui systématiquement ouvert et commencé»
(Cf. Paul VI, «La figure élue et l'oeuvre immortelle du vénéré Pontife», Enseignements du Pape Paul VI , Libreria Editrice Vaticana, vol 2, 1964).
Inspirés par la sainteté de sa vie, continuons à prier pour sa béatification et canonisation, implorant spécialement le Seigneur de donner le signe de sa volonté, en concédant un miracle par l'intercession du Vénérable Pape.
La célébration d'aujourd'hui en mémoire du Vénérable Pape Pie XII coïncide heureusement avec la fête de saint François d'Assise, patron de l'Italie. Quelques jours avant sa mort le 3 octobre 1226, Saint François dictait ce qu'il demandait à ses frères de recevoir comme «un souvenir, une admonition, une exhortation et mon testament». En peu de mots, il décrivait l'oeuvre merveilleuse de la grâce dans sa vie, qui l'avait converti d'une vie de péché à la vie dans le Christ. Il racontait comment Dieu l'avait inspiré, l'amenant parmi les lépreux, qu'auparavant il trouvait si repoussants, lui donnant la grâce de reconnaître le visage du Christ dans le visage des lépreux.
Du moment de sa conversion, il prit l'habitude de visiter le Christ dans les tabernacles des églises, offrant la prière, qui dans sa forme abrégée est devenue l'un de nos prières quotidiennes:
«Nous t'adorons, Seigneur Jésus-Christ, et dans tous Tes églises à travers le monde , et nous Te bénissons, parce que par Ta sainte croix, tu as racheté le monde». Avec l'humilité du cœur et avec la confiance illimitée de celui qui est spirituellement innocent, saint François a été de plus en plus attiré par le Christ. Le Christ a révélé Dieu le Père à Saint François et lui a concédé le «repos», la paix de l'esprit et du cœur avec laquelle il a assumé la croix avec le Christ, le «joug» qui, par la grâce de Dieu, devient «doux», le «poids» que le Seigneur rend léger.
Saint François a écrit sur la vénération qui doit être accordée au Christ dans les textes qui contiennent Sa parole, dans les lieux, les églises et les chapelles où il demeure pour nous, dans les calices et dans les lins utilisés pour la célébration de la Sainte Eucharistie, et enfin dans le Saint Sacrement lui-même: «je voudrais par-dessus tout - écrit saint François - que ce Saint Sacrement soit honoré et vénéré et réservé dans les lieux précieux . Chaque fois que je trouve son Très Saint Nom, ou des écrits contenant Ses paroles dans un endroit inapproprié, je m'efforce de les prendre, et je demande à ce qu'ils soient pris et mis dans un endroit digne». Saint François décrit un comportement qui devrait être naturel pour nous qui croyons en le Christ et en Sa Présence Réelle.
Saint François s'est ainsi tellement approché du Christ qu'il lui a été accordé le privilège de porter sur son propre corps «les stigmates du Christ», les signes de la présence du Christ parmi nous, les plaies glorieuses de Sa Passion et de Sa Mort. Contemplant les stigmates de saint François, nous sommes remplis du désir de connaître et d'aimer davantage le Christ dans nos vies, en reconnaissant le visage du Christ dans ceux qui sont pour nous les lépreux, en visitant le Christ dans le Saint Sacrement, et en prenant soin de toutes les choses liées à Sa Présence Eucharistique. Nous n'avons pas reçu la grâce de porter dans notre corps les stigmates du Christ, mais nous prions pour que Dieu le Père, voyant notre visage, veuille reconnaître le visage de Son Fils, notre Seigneur Jésus-Christ.
C'est cette identification totale de lui-même avec le Christ vivant pour nous dans l'Église que nous contemplons dans la vie et le ministère apostolique du pape Pie XII. C'était tellement palpable dans la vie du Vénérable Pape qu'il a été appelé avec beaucoup d'estime et d'affection Pastor Angelicus.
A présent, élevons nos cœurs vers le glorieux Cœur transpercé de Jésus, afin que l'amour divin qui coule de Ses plaies glorieuses et surtout de Son Coeur remplisse nos cœurs et de nos cœurs puissent émaner, comme elles émanent du cœur de Saint François d'Assise et du cœur du Vénérable Pape Pie XII, «fleuves d'eau vive» pour le salut de beaucoup.
Prions ensemble avec saint François d'Assise: «Nous t'adorons, Seigneur Jésus-Christ, et dans toutes tes églises à travers le monde, et nous Te bénissons, parce que par Ta Sainte Coix, tu as racheté le monde».
