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Voyage immobile dans le temps et l'espace (II)

Seconde étape du parcours de Tea Lancellotti à travers les visions de la Bienheureuse Catherine Emmerich, sur le site <Papale papale>, traduite par Anna

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Voyage immobile dans le temps et l'espace (I)

Vie, sang et prophéties dans la vie d'Anne Catherine Emmerich

papalepapale.com
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Avant d'arriver à quelques approfondissements concernant les visions ou prophéties au sujet de l'Eglise, je voudrais vous inviter à méditer le calvaire subi par Catherine Emmerich au sujet de ses stigmates.

Le événements qui suivent sont relatés par Vincenzo Noja, pages 35 et suivantes de son livre dédié aux visions (ed. Cantagalli).

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Après avoir raconté la formation des diverses commissions ecclésiastiques qui se succédèrent dans le but de vérifier la réalité des stigmates et d'autres phénomènes inexplicables, le médecin de la bienheureuse se convainquit progressivement du surnaturel des faits qu'elle vivait, supportant avec amour toutes les humiliations. Le médecin reportait ainsi dans son journal: "Tout son corps était comme pétrifié, son visage montrait une indicible limpidité et une expression de bien-être indescriptible. La marque du double crucifix était imprimée sur sa chair, à la hauteur du sternum, ainsi j'observais des plaies aux mains et aux pieds. Incroyablement, je la vis pendant trois ans de suite ne se nourrir que de l'eau froide du puits et de l'Eucharistie…".
Un témoignage important qui acquiert d’autant plus de valeur si nous considérons que ce médecin, Franz Wesener, de athée qu'il était, se convertit suite à sa rencontre avec Emmerich: on peut dire que le médecin fut guéri par sa patiente.

L'évêque, bienveillant et ému devant la bienheureuse, voulut que ses peines devinssent immédiatement un témoignage tangible de la présence de Dieu et proposa une commission composée de laïcs, citoyens de Dulmen, qui, sans interruption et par tours, puissent l'observer de près, prier et se convertir.

CATHERINE AUX MAINS D'UNE COMMISSION D'ETAT DE SADIQUES, PROTESTANTS, ATHEES ET MAÇONS, QUI LA TORTURENT
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Il y eut des centaines de visites et de vérifications, mais la pire de toutes fut la commission créée par les protestants et les athées. Que les "œcuménistes" d'aujourd'hui ne nous en veuillent pas, mais ce qu'ils firent à la pauvre sœur Catherine ne peut pas rester dans l'oubli. En août 1819 se forma donc cette commission d'état, composée de quelques protestants, de notables sceptiques et même d'un franc-maçon. Ce qu'ils firent et imposèrent à Catherine fut digne du procès et de la Passion de Notre Seigneur.

La future bienheureuse fut littéralement arrachée de son lit et traînée par quatre policiers d'une section de la gendarmerie locale, comme une délinquante de droit commun, sans aucun égard à ses conditions. Ce fut la première et la plus humiliante des épreuves auxquelles elle fut soumise, sous les yeux émus des citoyens de Dulmen et de l'évêque qui ne put rien faire afin d'éviter cet indigne spectacle. La religieuse fut placée au centre d'une salle afin d'être soumise à des examens, sans interruption, jour et nuit, comme une prisonnière, et secouée en toutes ses plaies pendant trois longues semaines. Cependant, sa maison était retournée et perquisitionnée afin de trouver d'éventuels secrets, mais rien ne fut trouvé.

En dépit de les efforts déployés dans cette atrocité, le chef inquisiteur, un certain von Bonninghausen, ne put repérer aucune imposture. Il ne réussit qu'à montrer aux citoyens de Dulmen jusqu'où pouvait arriver la cruauté des hommes sans Dieu. Le sang de la voyante, qui s'échappait car durement suscité par les contrôles continus (ils mettaient les doigts dans les plaies douloureuses augmentant le seuil de douleur), fut reconnu par les citoyens présents comme un sang mystique, symbole et message de Dieu miséricordieux. De nombreux membres de cette commission laïque, mais de celle ecclésiastique aussi, se repentirent devant ce sang, comme il arriva aux spectateurs sur le Golgotha.

En vraie martyre, la pieuse sœur ne montra jamais de signes d'impatience, de malheur ou de reproche: elle acceptait tout avec bienveillante résignation, se laissant guider par la voix du Seigneur qui ne cessait de la réconforter. Se prières et ses souffrances furent offertes pour la conversion des pécheurs et le bien de l'Eglise. Le Seigneur les agréa volontiers et en exauça de nombreuses.

"TOUT NE PEUT PAS ETRE DIT". LES VISIONS ET LA JUSTE ATTITUDE A LEUR EGARD.

Le 22 février 1824, 22 jours avant de mourir, Emmerich déclara: "La Mère de Dieu m'a tant donné (…) je ne suis plus rien au monde. La Mère de Dieu m'a prise avec elle et m'a montré une grande lumière, je voulais rester avec elle et elle me fit comprendre avec le doigt soulevé sur la bouche entrouverte qu'elle devait rester silencieuse et que tout ne pouvait pas être dit…".

C'est avec cet esprit et avec cette image que nous voulons "parler" des Visions: essayant de rester dans un respectueux silence puisque "tout ne peut pas être dit, ni tout ne peut pas être compris". L'Eglise enseigne que les prophéties ne sont pas un problème face auquel il faut se toujours se demander "s'il nous lie ou pas", mais qu'elles comptent pour notre édification. Dans quelques cas, nos vies peuvent changer si nous - à qui les prophéties s’adressent - nous laissons transporter vers une véritable conversion et un accomplissement radical de la "volonté de Dieu". Il faut donc lire les visions ou les écrits qui en traitent, renonçant toutefois à un esprit de curiosité ou à vouloir les instrumentaliser dans le but d'attaquer tantôt celui-ci tantôt celui-là. Il faut au contraire le faire se posant chacun de nous en face de son âme et se demandant: "Que fais-je moi pour le Règne de Dieu?".

L' "EXTRAORDINAIRE" DANS CATHERINE N'EST PAS DANS L'EXTRAORDINAIRE.
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Ce qui fut extraordinaire en Catherine Emmerich n'est pas tant à rechercher dans la voyance et les autres dons mystiques (qui furent au besoin des instruments) mais dans sa participation personnelle à la passion avec le Christ, dans le Christ et pour le Christ. Si on voulait faire une comparaison, juste pour comprendre ce dont on parle, il suffit de penser au saint Pio da Pietralcina. Padre Pio et la bienheureuse Emmerich sont l'expression vivante de tout ce qui concerne la foi de l'Eglise: ils représentent le chrétien qui avec le Christ s'immole pour le salut des âmes recevant de Dieu les dons mystiques pour faire avancer Son œuvre et jamais la nôtre.

Dans ces visions, Catherine est accompagnée tantôt par les anges et les saints, tantôt par la Vierge Marie, tantôt par le Christ même. Elle n'est jamais seule et ce qu'elle vit dans ses visions devient toujours pour elle motif d'expiation, de pénitence, d'énorme souffrance, surtout quand elle voit les fidèles et les prêtres apostats, les profanations de la Très Sainte Eucharistie, les abus liturgiques. C'est comme si la bienheureuse Catherine avait déjà beaucoup expié pour nous aujourd'hui, à cause de nos péchés: c’est là que réside son caractère extraordinaire. C’est d'ailleurs là que réside le véritable caractère extraordinaire des saints qui vivent en leur temps l'expiation et à qui nous devons être reconnaissants non seulement pour les événements de leur époque, mais aussi pour ceux du futur. En vénérant un saint, un bienheureux, un martyr nous ne faisons que louer Dieu pour avoir accordé à ces âmes de partager dans le Christ nos passions. Réfléchissons donc plus sérieusement à la Communion des Saints, montrons-leur davantage de respect, de vénération, et efforçons nous de les suivre dans la pratique des vertus qu'ils vécurent afin d'en pouvoir tirer nous aussi un bénéfice.

Lorsque quelqu'un parlait devant le saint Padre Pio des béatitudes de sa condition, enviant presque les dons qui l'accompagnaient, il répondait: "…Et pourquoi as-tu refusé d'offrir cette douleur à notre Seigneur? Pourquoi n'as-tu pas eu l'intelligence d'offrir ce sacrifice que le Seigneur t'avait fait comprendre? Tout baptisé est en mesure d'être agréable au Seigneur et de recevoir de lui Ses grâces, mais ne crois pas que ce soient des béatitudes, elles ne le sont pas tant qu'on doit rester dans cette chair…".

Chacun de nous peut devenir agréable à Dieu. Nous souhaitons que ce qui suit donne une nouvelle impulsion à ceux qui liront ses pages afin de s'engager avec le Christ dans une nouvelle et authentique relation d'amour et de foi en la Communion des Saints.

ANGES, ARCHANGES …ET DEMONS
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Les Visions de la Bienheureuse Emmerich ne sont pas simplement des faits ou événements qui concernent le futur de l'Eglise, mais sont de véritables catéchèses, immenses pages de saine doctrine sur lesquelles il serait bien de méditer. En 1820, à l'occasion de la fête de l'Ange Gardien Catherine reçut des visions qui vont l'informer sur les anges bons et les mauvais et sur leur activité:

"Je vis une église terrestre pleine de personnes que je connaissais. Plusieurs autres églises s'élevaient sur celle-ci, comme les  étages d'une tour, et chacune avait un Chœur différent d'Anges. En dessus de tous les étags il y avait la Sainte Vierge Marie, ceinte du sublime Ordre, devant le trône de la Très Sainte Trinité. Tout en haut s'étendait un ciel rempli d'Anges où il y avait un ordre et une vie indescriptiblement merveilleuse alors qu'en dessous, dans l'église, tout était au-delà de toute mesure somnolent et négligé. (…) et chaque mot que le prêtre prononçait pendant la sainte Messe, de manière diffuse, les Anges le présentaient à Dieu, ainsi toute cette paresse était régénérée pour la gloire de Dieu. (…) Les Anges Gardiens exercent leur office chassant des hommes les esprits mauvais, suscitant en eux de meilleures pensées: les hommes peuvent de cette façon concevoir des images sereines (…) et les prières de leurs protégés les rendent d'autant plus fervents dans leurs prières envers le Tout-Puissant…".

L'invitation est claire, ici, de la part de la Bienheureuse Emmerich, à ce que chacun de nous n'oublie pas de prier son ange gardien, et que nous nous souvenions toujours de sa présence auprès de nous.

"(…) Je vis comment les esprits mauvais pénétraient dans les âmes suscitant toute sorte de passions désordonnées et de pensées matérielles. Leur but est de séparer l'homme de l'influx divin le jetant dans les ténèbres spirituelles. L'homme est ainsi préparé à accueillir le démon qui imprime le sceau final de la séparation de Dieu. Je vis aussi comment les mortifications, les jeûnes et les pénitences, peuvent affaiblir beaucoup l'influence de ces esprits et comment cette influence diabolique peut être repoussée en particulier avec les Sacrements, surtout la Confession et l'Eucharistie. Je vis ces esprits semer des convoitises et envies dans l'Eglise…".

Très belle est la vision du Saint Michel Archange (que nous ne pouvons pas reproduire ici pour des raisons d'espace), sur l'affirmation de la dévotion dans l''Eglise et en particulier en France. Dans la même vision Catherine Emmerich décrit la puissance des anges et des trois Archanges, la lutte et leur triomphe.

CES EGLISES, CELLE MILITANTE ET CELLE TRIOMPHANTE, APPELEES CHAQUE ANNEE A RENDRE COMPTE…
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La bienheureuse explique:

A ces pensées et visions, je ressens des palpitations d'amour qui frappent avec force à ma poitrine, comme si le moment était venu de vivre tous dans la communauté des Saints, et que nous étions tous ensemble en contact permanent avec eux comme dans un seul corps. Ces perceptions de joie profonde sont toutefois aussi suivies par la souffrance, car je ressens que de nombreux hommes d'église sont encore aveugles et durs. Avec courage et élan, j'appelle le Sauveur et Lui dis: "Toi qui as toute la puissance et ce grand amour qui embrasse l'univers, Toi qui peux tout, ne les laisses pas se perdre, sauve-les! Aide-les ! Aides-les!". Il me répondit alors me montrant "toute la peine qu'il s'était donné et se donnait toujours pour eux pour de les aider et les sauver, alors qu'ils le repoussaient!. Je ressentis ainsi Sa justice comme remplie dans la douce grâce de l'amour…

Ce mystère devint clair aux yeux intérieurs de la bienheureuse à qui furent montrées comment chaque année, à la fin de chaque année ecclésiastique, les deux Eglises, celle militante et celle triomphante, sont appelées à rendre compte (dresser le bilan).

Dans ce contexte, le 3 décembre 1821, la voyante raconte:

J'eus une grande vision sur le bilan entre l'Eglise terrestre et celle céleste de cette année. De l'Eglise céleste s'écoulait la Très Sainte Trinité et Jésus était à la droite. Sur un plan plus en bas il y avait aussi Marie, à la gauche je vis par groupes les Martyrs et les Saints. Dans une succession d'images défilait devant mes yeux toute l'existence terrestre de Jésus, ses enseignements et ses souffrances (…) - et comme celles-ci - elles contenaient les symboles les plus hauts des Mystères de la Miséricorde de Dieu et les actes de notre salut, de même qu'elles étaient les fondements des célébrations religieuses de l'Eglise militante… (…) Je vis comment par le moyen des martyrs il y eut d'innombrables conversions, ils sont comme des canaux mystiques, ils apportent le Sang du Rédempteur à des milliers et millions de cœurs humains, surtout de ceux qui les invoquent, ou les honorent par une vie digne.

SEPT MYSTIQUES SERONT ENVOYES AU MONDE POUR EQUILIBRER LES BILANS DE L'EGLISE
---S’agissant de l'Eglise, notre bien aimée sainte Catherine de Sienne ne pouvait manquer: Sœur Emmerich déclarait sa dévotion pour elle, en raison aussi du nom qu'elle portait et qui se référait à la sainte de Sienne. Toujours dans cette même vision dont il est question, la bienheureuse raconte:

Je vis l'Eglise terrestre comme un magnifique jardin qui cache mille trésors à cueillir, toutefois ils ne sont pas cueillis, et avec le temps le champ devient stérile et aride. (…) la communauté des fidèles, le troupeau du Christ, tout était sans vitalité, somnolent et les célébrations sans sentiment et les grâces qu'elle aurait pu recevoir en ces célébrations tombaient sur la terre sans être cueillies, et le plus terrible était que n'étant pas cueillies elles se transformaient en fautes, puisque telle est la justice! Je reçus alors la conscience que l'Eglise militante aurait dû expier ces graves fautes avec des exercices de réparation afin d'équilibrer les comptes avec l'Eglise céleste et triomphante. Mais à cause de l’absence d’expiations je vis que l'Eglise militante n’équilibrerait pas les comptes et tomberait encore plus en bas. A cause de cela, la Sainte Vierge Marie, par un travail assidu et bénéficiant de la collaboration dans le monde de sept mystiques, s'occupait de compenser cette condition de chute de l'Eglise militante, des hommes et de la nature. Parmi les sept mystiques je fus choisie moi aussi dans le but de participer à cette mission de secours et d'ajustement de l'Eglise terrestre. Le jour consacré à Sainte Catherine, dans la maison où furent célébrées les Noces mystiques, j'entrepris avec la Sainte Vierge une fatigante récolte de tous les fruits et les herbes nécessaires. Nous commençâmes ainsi les difficiles préparations…

En quelques mots, Catherine souligne et explique le sens de cette cueillette: à cause de la faute de ses membres, le miel nécessaire à l'adoucissement de ses travaux fait défaut à l'Eglise militante. Par conséquent, avec l'aide de la Vierge Marie et de ses collaborateurs, le miel manquant est re-préparé et prélevé par l'Eglise triomphante et donné ensuite à l'Eglise militante afin d'équilibrer les comptes. Elle termine en effet la vision:

(…) Un de ces volontaires choisi par le Christ presse avec ses mains ensanglantées les chardons acérés, en en extrayant le miel qui est ensuite préparé et cuisiné par la Sainte Vierge Marie, la Mère de l'Eglise. A la suite de ce dur labeur qui dura des jours et des nuits, il y eut une réduction du déficit….

LES PLUS NECESSITEUSES PARMI LES AMES DU PURGATOIRE SONT CELLES QUI ONT ETE "BEATIFIEES" ILLEGITIMEMENT PAR LE MONDE
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Un autre aspect caractérisant les visions de la bienheureuse Emmerich est la compassion et l'amour vers les âmes souffrantes, les mourants, les Ames du Purgatoire: compassion et commémoration des âmes mais en même temps la vision des esprits maudits même auprès des tombes des cimetières, des âmes enveloppées dans l'obscurité, et même la vision de la condition des enfants tués avant et après la naissance.

A ceux qui la visitaient, parlant de ces âmes sur terre et souffrantes, elle disait:

Comme il est triste de voir les pauvres âmes si peu aidées, elles ont vraiment besoin de cette aide (saintes messes en suffrage et prières), puisque leur condition est si misérable qu'elles ne peuvent pas s'aider par elles-mêmes. Si quelqu'un priait pour elles, faisait dire des messes, souffrait un peu pour elles, ou bien donnait l'aumône en leur mémoire, elles en tireraient un grand profit, au point de se sentir consolées et revigorées, comme des assoiffées. Malheureusement nombreuses de ces âmes ont beaucoup à souffrir à cause de notre négligence, manque d'enthousiasme envers Dieu et le salut du prochain (…), mais malheureusement très peu est fait pour elles, malgré qu'elles l'espèrent beaucoup

Dans une vision particulière, la pieuse sœur montrait sa compassion spécialement pour les âmes des défunts qui sont habituellement élevées au septième ciel par la famille, les amis, les proches, et dont on chante les louanges, mais qui souffrent en réalité les peines du purgatoire (parfois même de l'enfer) car aussi à cause de toutes ces louanges, personne ne prend plus la peine de prier pour elles, donnant pour acquise leur béatitude, et elles restent ainsi en raison de cela abandonnées dans le Purgatoire.
Catherine nous dit:

"la louange sans mesure prend la signification d'un éloge immérité, d'une véritable spoliation et réduction du vrai patrimoine de cette âme qui à cause de cela souffre davantage".

DANS LES CIMETIERES LA NUIT. DES CHOSES OBSCURES ARRIVENT QUI TERRORISENT CATHERINE…
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Dans ce chapitre Catherine relate intégralement la doctrine de l'Eglise sur les défunts, le péché, la valeur de la confession et des sacrements, l'importance de ne pas mourir en état de péché mortel, sur les âmes qui à cause de tels graves péchés vont directement en enfer. Il y est aussi expliqué que souvent les maladies et les souffrances sont la conséquence de l’absence de repentir profond de la conscience, et que si elles étaient bien vécues, elles aideraient pour l'expiation.

Il m'a toujours été montré que la faute qui reste sans repentir et sans conciliation à Dieu, a une conséquence incalculable. Il y a donc, en raison de cela, des endroits maudits où des fautes grandes et très graves ont été accomplies. Ces endroits sont reconnaissables par l'aversion naturelle qu'on éprouve dès qu'on entre en leur contact(…). De même que la malédiction maudit, la bénédiction bénit et le sacré sanctifie, ainsi il en arrive avec les punitions de certains péchés…
Je suis personnellement très sensible à la bénédiction et à la malédiction, au sacré et au profane; alors que le sacré m'attire, et que je le suis sans résistance et avec passion, le profane me repousse, me fait peur et éveille en moi l'horreur. Je dois le combattre avec la foi dans le sacré et avec la prière (…).
Le Seigneur me fit le don de comprendre les différentes conditions des défunts même d'après leurs quelques restes, près des tombes et des cimetières. J'eus une fois la perception que des os des restes de quelques défunts émanait une lumière de laquelle s'écoulaient bénédiction et guérison; d'autres par contre je reçus des signes clairs des différents degrés de misère et de besoins et je ressentis donc la nécessité de supplier, prier, offrir des sacrifices et pénitences afin d'obtenir de l'aide et intercession en leur faveur. Auprès d'autres tombes, en revanche, j'eus la perception de l'horreur et de l'épouvante, lorsque je priais la nuit dans le cimetière, j'en recevais des sentiments d'horreur, d'obscurité, de ténèbres; d'autres fois je voyais quelque chose de noir et de déchirant monter de ces tombes, qui me faisait frissonner; je crois n'avoir jamais ressenti une terreur plus grande que celle-ci, et pourtant elles n'étaient pas toutes damnées, au contraire, en effet alors que j'essayai de pénétrer dans ces ténèbres afin d'apporter de l'aide à quelque âme, j'en fus repoussée même avec violence et on m'expliqua que ces punitions étaient nécessaires à leur purification… mais près d'une autre tombe vint à mon secours la suprême justice de Dieu sous la forme d'un ange, qui vite m'éloigna d'un autre genre de terreur, celui infernal qui de cette tombe-là émanait…

La bienheureuse Emmerich poursuit avec d'autres descriptions et insiste sur le fait qu’en d'autres moments elle entendait des tombes des voix claires : "Aide moi! Aide moi à sortir!". C'était des âmes oubliées, explique la bienheureuse Catherine, pour lesquelles personne ne priait plus… elles nous supplient car elles ne peuvent pas se sauver toutes seules, ce que nous faisons est offert à Notre Seigneur qui élargit les grâces et les libère: "J'ai compris - nous explique Sœur Catherine - que surtout ces âmes du purgatoire sont ce même prochain que nous sommes appelés à aimer et servir".

LES LIMBES… OU LE PURGATOIRE? MIEUX VAUT SE TAIRE. "JE VIS DES ENFANTS MORTS SANS BAPTEME ET MARIE A COTE DES PROTESTANTS"

Dans le Purgatoire j'ai vu aussi et en particulier la condition des enfants tués avant et immédiatement après la naissance, et cependant je ne saurais pas comment l'expliquer ni comment le représenter, même si je pouvais le révéler, et donc je m'abstiens….

Cette courte affirmation, avec la vision dont elle est tirée, est très importante aussi au sujet de la discussion sur les Limbes et la situation des enfants morts sans baptême. Cette affirmation "même si je pouvais le révéler, et donc je m'abstiens…" nous semble fondamentale et presque voulue par la bienheureuse. La doctrine sur les Limbes, même si elle n'est pas un dogme, n'est pas affectée et nous rappelle même l'enseignement de Saint Paul et de l'Eglise: sans le baptême on n'accède pas directement au Paradis. Il est probable que le Seigneur utilise d'autres moyens extraordinaires, comme nous l'enseigne l'Eglise, pour les non catholiques, et sur ce point il nous semble bon de ne rien ajouter, comme le demande Catherine, mais de répéter plutôt qu'il faut prier, évangéliser, inciter notre prochain à administrer le baptême aux enfants dès leur naissance, le jour même.

Ce passage est aussi intéressant:

Je vis ensuite le jugement d'une âme à l'endroit de sa mort physique. En cette circonstance Jésus, Marie la Très Sainte, le Saint Patron que l'âme avait invoqué et son ange gardien s'y tenaient ensemble; même auprès des protestants je vis présente Marie la Très Sainte. Ce jugement se termine toutefois dans un temps très court

Ce qui frappe en ces visions est la relation vivante et vraie qui existe entre nous et l'Eglise Triomphante, le Purgatoire, le Paradis: nous ne sommes pas seuls!

De ce même chapitre dédié aux visions des défunts je voudrais souligner le passage suivant:

Je me vis à Rome dans l'Eglise de Saint Pierre à côté de prêtres distingués, je veux dire de cardinaux; à cette occasion on aurait dû dire sept Messes pour certaines âmes et je ne sais plus pourquoi cette intention ne fut plus réalisée. Je me souviens d'en avoir tiré comme une triste prémonition. Lorsque ces messes furent lues je vis des âmes grises, abandonnées, s'approcher des Autels où les Messes avaient lieu et qui parlaient comme si elles avaient faim: - elles n'étaient pas nourries depuis très longtemps. Je crois qu’avec ces paroles elles faisaient référence aux Messes fondées (Missa fundata) qui étaient tombées dans l'oubli. L'oubli et l'abolition de la fondation des Messes en suffrage des âmes est, d'après moi, une cruauté indescriptible et un vol très grave à l'égard des âmes les plus pauvres!

Je n'ajouterais pas d'autre commentaire aux paroles de la bienheureuse qui recommanda ainsi au Doyen Resing en 1813:

Ces âmes du Purgatoire ont imprimé sur leur visage quelque chose comme si elles avaient encore dans le cœur la joie à la seule pensée de la Miséricorde de Dieu. Je vis enfin sur un trône majestueux la Mère de Dieu, mais si belle, comme je ne l'avais jamais vue auparavant… Je vous prie vivement d'instruire les gens au confessionnal qu'elles doivent prier avec assiduité pour les pauvres âmes du Purgatoire, car elles prieront aussi, par gratitude, beaucoup pour nous. La prière pour ces âmes est à Dieu parmi les plus agréables car elle les rapproche de Son image, surtout la Sainte Messe.

APOSTASIE DANS L'EGLISE. LA VISION DU MARTYRE DU SEIGNEUR
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Avant d'entrer dans les visions concernant le renouveau de l'Eglise militante, lisons et méditons cette vision dans laquelle la religieuse vit l'activité et les forces des ténèbres engagées contre le Règne de Dieu et qui sont à la racine des mêmes problèmes d'apostasie qui frapperont la sainte Eglise en d'autres visions. Ce qui suit peut être défini comme une "carte" de la situation du monde et des graves conséquences pour les hommes, surtout ceux qui se définissent catholiques.

Pendant l'Avent de 1819, elle raconte ainsi:

"Je suis épuisée par les tristes images de la nuit dernière. Mon guide m'amena tout autour de la terre et, au travers de larges cavités, édifiées dans les ténèbres, je vis d'innombrables personnes désorientées par les ténèbres. J'allai dans tous les endroits habités de la terre et je ne vis que dépravations. Je vis partout davantage d'hommes que de femmes, d'enfants il n'y en avait pas… Souvent je ne supportais pas cette désolation, mon guide me conduisait alors vers la Lumière… Mais je dus à nouveau descendre dans l'obscurité des temps et venir contempler, malgré moi, toute sorte de vices, la perfidie, la cécité de l'orgueil, la méchanceté, tout genre de pièges, l'envie de vengeance, l’orgueil, le mensonge, la convoitise, l'avarice, la discorde, l'homicide, la prostitution, sans parler de l'athéisme, tout ce dont les hommes ne tiraient rien et qui les rendait de plus en plus aveugles, de plus en plus pervers et misérables, tombant dans les ténèbres plus profondes. J'eus la sensation que des villes entières étaient sur une très fine bande de terre en danger de précipiter bientôt dans l'abîme…Il me consolait de ne voir aucun être bon tomber dans l'abîme; tous ces gens méchants allaient en des endroits de plus en plus obscurs afin de pécher l'un contre l'autre et de descendre de plus en plus dans le péché qui se répandait dans les foules. Dans cette horreur étaient des peuples entiers de toutes les races et de tous les habillements. J'étais dans un monde de péchés si horrible que je crus être en enfer et je m'en plaignis, mon guide me rassura alors: "Je suis avec toi, et là où je suis, l'enfer ne dure pas longtemps".

Vinrent ainsi à mon secours aussi les âmes du Purgatoire qui m'amenèrent dans un autre lieu, beaucoup plus lumineux, où ne manquaient pas d'indescriptibles souffrances, mais ces âmes ne commettaient pas des péchés car elles étaient vouées à Dieu. Je vis quel désir elles avaient du salut et leur nombre me consolait, elles étaient nombreuses! Elles avaient toutes la conscience du renoncement, sachant ce à quoi elles devaient renoncer et attendant avec patience (…). Je vis aussi leurs péchés, et selon leur gravité, elles subissaient des peines différentes. Après avoir prié pour elles, je me réveillai, espérant d'être libérée des images horribles et je priai fortement qu'il me fût épargné de les revoir. Mais dès que je m'endormais j'étais à nouveau conduite dans le monde des ténèbres entourant le monde, je recevais souvent de nombreuses menaces et des images affreuses de Satan. J'eus à un moment en face de moi un démon insolent qui me dit à peu près cela: "Est-il vraiment nécessaire que tu descendes dans nos ténèbres et vois tout, juste pour te vanter et avoir le mérite d'avoir fait connaître comment nous travaillons à l'insu des vivants?" (…). J'ai eu souvent la sensation que Paris aurait dû sombrer car je vois de nombreuses caves souterraines, qui ne sont pas comme pleines de sculptures de Rome… Je vis ensuite une autre image, d'une ville très grande, où me fut montrée une affreuse tragédie: notre Seigneur Jésus Christ, crucifié. Je tremblais au plus profond et dans les jambes car autour de lui il y avait clairement des gens de notre époque. C'était un martyre horrible et enragé du Seigneur, comme il était advenu aux temps des juifs, mais que Dieu soit loué! ce n'était qu'une image symbolique, comme me le dit mon guide: "S'Il pouvait encore aujourd'hui pâtir ces souffrances sur la terre, ce serait comme tu l'as vu", et je vis avec horreur beaucoup de monde que je connaissais moi-même, et je me sentis manquer lorsque je vis que au milieu de toute cette méchanceté il y avait aussi des prêtres!

La religieuse explique ici ce qu'il arrivera dans le futur aux catholiques, qui, s'ils aiment vraiment le Seigneur, doivent se conformer à Notre Seigneur Dieu:

M'apparurent alors aussi les persécuteurs de l'Eglise, et la façon dans laquelle ils se seraient comportés avec moi et tous les autres vrais catholiques, s'ils m'avaient eue en leur pouvoir, me contraignant avec la torture a à confirmer leur opinion…". Constatons les termes utilisés par Catherine: "afin de confirmer leur opinion". La dictature du relativisme est en effet de cette époque, où des idées ont été adoptées comme des vérités, à commencer par l'avortement que la loi des Etats défend, permettant que les enfants à naître soient tués, il n'y a rien d'autre à ajouter! Les paroles de l'ange à la bienheureuse au terme de cette vision qui vient d'être décrite, nous encouragent: "Tu as vu maintenant l'horreur de l'aveuglement et des ténèbres de l'homme; ne geins plus de ton sort et prie! Ton sort est bien plus doux!

LA MAÇONNERIE DANS LES VISIONS. "JE VIS ALORS S'AVANCER UNE CONTRE-EGLISE"

La bienheureuse Emmerich décrit aussi la société de la franc-maçonnerie: une pseudo "église" ou, comme l'appelle la religieuse, "une contre-église pleine de boue et de nullité, aplatissement et obscurité". Presque personne ne sait dans quelles ténèbres le malin travaille, explique la voyante.

Tout se passe en des antres obscurs. Une chaise remplace l'autel, sur une table il y a une tête de mort. Les adhérents dégainent leurs épées, dans un rite de consécration. C'est la société des mécréants où tout est infiniment méchant. Je ne peux pas décrire combien leur activité est dégoûtante, ruinée, sans valeur. Plusieurs d'entre eux ne s'en rendent même pas compte, ils veulent devenir un seul corps en tout, sauf dans le Seigneur. Il m'est donné de voir et de comprendre que lorsque la Science se sépara de la Religion, cette église abandonna le Sauveur et se complut de l'absence de foi, apparut alors la société de ceux qui se complaisaient dans le pur égoïsme, sans foi ni valeurs (…). Si ce danger n'est pas perçu, les hommes affluent inconsciemment avec leurs activités dans un centre commun, le leur, et ce centre est dirigé dans les ténèbres par le Malin…

Ces paroles et ces visions de Catherine Emmerich concernant la maçonnerie sont importantes non seulement car elles furent les premières descriptions de condamnation contre cette société, mais surtout parce que elles furent confirmées dans l'encyclique de Léon XIII du 20 avril 1884, Humanum genus, condamnant la franc-maçonnerie et interdisant aux catholiques d'en faire partie, sous peine d'excommunication. Une condamnation, celle contre la maçonnerie, réaffirmée sous le pontificat de Jean-Paul II à travers celui qui était alors le cardinal Ratzinger. Après qu'une main obscure, quelques mois auparavant, eût dans le nouveau Code de Droit canonique "dépénalisé" pour les catholique l'appartenance à l'infernale secte maçonnique

à suivre...

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