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Benoît XVI et l'adoration eucharistique

Quelques beaux extraits d'homélies - retrouvées grâce au site d'une paroisse romaine Santa Giovanna Antida Thouret, où se pratique l'adoration perpétuelle - accompagnés des images sublimes de Spaziani.

7 juin 2012

VÊPRES MARIALES AVEC LES RELIGIEUX ET LES SÉMINARISTES DE BAVIÈRE
Basilique Sainte-Anne, Altötting

Lundi 11 septembre 2006

Une façon essentielle d'être avec le Seigneur est l'Adoration eucharistique.
Altötting, grâce à Mgr Schraml (l'évêque d'alors, ndt), a obtenu une nouvelle "salle du trésor".
Là où jadis, étaient conservés les trésors du passé, des objets précieux de l'histoire et de la piété, se trouve à présent le lieu du véritable trésor de l'Eglise: la présence permanente du Seigneur dans son Sacrement.
Le Seigneur, dans l'une de ses paraboles, nous parle du trésor caché dans le champ. Celui qui l'a trouvé, nous raconte-t-il, vend tous ses biens pour pouvoir acheter le champ car le trésor caché dépasse tout autre valeur.
Le trésor caché, le bien au-dessus de tous les autres biens, est le Royaume de Dieu - c'est Jésus lui-même, le Royaume en personne. Dans l'Hostie sacrée, il est présent, le véritable trésor, que nous pouvons toujours atteindre. Ce n'est que dans l'adoration de cette présence que nous apprenons à le recevoir de façon juste - nous apprenons à dialoguer, nous apprenons de l'intérieur la célébration de l'Eucharistie.
Je voudrais citer à ce propos une belle parole d'Edith Stein, la sainte co-patronne de l'Europe, qui écrit dans l'une de ses lettres: "Le Seigneur est présent dans le tabernacle avec divinité et humanité. Il est là, non pas pour lui-même, mais pour nous: car sa joie est d'être avec les hommes. Et parce qu'il sait que nous, tel que nous sommes, avons besoin de sa proximité personnelle. La conséquence pour tous ceux qui ont des pensées et des sentiments normaux est de se sentir attirés et de s'arrêter là à chaque fois et aussi longtemps que cela leur est permis" (Gesammelte Werke, VII, 136f).
Nous aimons être avec le Seigneur! Là, nous pouvons parler avec Lui de tout. Nous pouvons lui soumettre nos questions, nos préoccupations, nos angoisses. Nos joies. Notre gratitude, nos déceptions, nos requêtes et nos espérances. Là, nous pouvons également lui répéter toujours à nouveau: "Seigneur, envoie des ouvriers à ta moisson! Aide-moi à être un bon ouvrier dans ta vigne!".

w2.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/homilies/2006/documents/hf_ben-xvi_hom_20060911_vespers-altotting.html

Corpus Domini, 15 juin 2006, 7 juin 2007

MESSE ET PROCESSION EUCHARISTIQUE À LA BASILIQUE DE SAINTE MARIE MAJEURE
Parvis de la Basilique Saint-Jean-de-Latran

Jeudi 22 mai 2008

(...) Nous trouvons ici le sens du troisième élément constitutif du Corpus Domini: s'agenouiller en adoration devant le Seigneur.
Adorer le Dieu de Jésus Christ, qui s'est fait pain rompu par amour, est le remède le plus valable et radical contre les idolâtries d'hier et d'aujourd'hui.
S'agenouiller devant l'Eucharistie est une profession de liberté: celui qui s'incline devant Jésus ne peut et ne doit se prosterner devant aucun pouvoir terrestre, aussi fort soit-il. Nous les chrétiens nous ne nous agenouillons que devant Dieu, devant le Très Saint Sacrement, parce qu'en lui nous savons et nous croyons qu'est présent le seul Dieu véritable, qui a créé le monde et l'a tant aimé au point de lui donner son Fils unique (cf. Jn 3, 16).
Nous nous prosternons devant un Dieu qui s'est d'abord penché vers l'homme, comme un Bon Samaritain, pour le secourir et lui redonner vie, et il s'est agenouillé devant nous pour laver nos pieds sales.
Adorer le Corps du Christ veut dire croire que là, dans ce morceau de pain, se trouve réellement le Christ, qui donne son vrai sens à la vie, à l'univers immense comme à la plus petite créature, à toute l'histoire humaine comme à l'existence la plus courte. L'adoration est une prière qui prolonge la célébration et la communion eucharistique et dans laquelle l'âme continue à se nourrir: elle se nourrit d'amour, de vérité, de paix; elle se nourrit d'espérance, parce que Celui devant lequel nous nous prosternons ne nous juge pas, ne nous écrase pas, mais nous libère et nous transforme.

w2.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/homilies/2008/documents/hf_ben-xvi_hom_20080522_corpus-domini

Corpus Domini, 3 juin 2010

MESSE DU CORPUS DOMINI
Basilique Saint-Jean-de-Latran

Jeudi 7 juin 2012

Ce soir, je voudrais méditer avec vous sur deux aspects, liés entre eux, du Mystère eucharistique: le culte de l’Eucharistie et son caractère sacré.
Il est important de les prendre à nouveau en considération pour les préserver des visions incomplètes du Mystère lui-même, comme celles que l’on a pu constater dans un passé récent.

Avant tout, une réflexion sur la valeur du culte eucharistique, en particulier de l’adoration du Très Saint Sacrement.
C’est l’expérience que nous vivrons aussi ce soir, après la messe, avant la procession, pendant son déroulement et à son terme.
Une interprétation unilatérale du concile Vatican ii avait pénalisé cette dimension en réduisant en pratique l’Eucharistie au moment de la célébration. En effet, il a été très important de reconnaître le caractère central de la célébration, à travers laquelle le Seigneur convoque son peuple, le rassemble autour de la double table de la Parole et du Pain de vie, le nourrit et l’unit à lui dans l’offrande du Sacrifice.
Cette mise en valeur de l’assemblée liturgique dans laquelle le Seigneur agit et réalise son mystère de communion, demeure naturellement valable, mais elle doit être replacée dans un juste équilibre. En effet — comme c’est souvent le cas — pour souligner un aspect, on finit par en sacrifier un autre. Ici, l’accent mis sur la célébration de l’Eucharistie s’est fait aux dépends de l’adoration, en tant qu’acte de foi et de prière adressée au Seigneur Jésus, réellement présent dans le Sacrement de l’autel. Ce déséquilibre a aussi eu des répercussions sur la vie spirituelle des fidèles. En effet, si l’on concentre tout le rapport avec Jésus Eucharistie dans le seul moment de la Sainte Messe, on risque de vider de sa présence le reste du temps et de l’espace existentiels. Et ainsi, l’on perçoit moins le sens de la présence constante de Jésus au milieu de nous et avec nous, une présence concrète, proche, au milieu de nos maisons, comme « Cœur battant » de la ville, du pays, du territoire avec ses différentes expressions et activités. Le Sacrement de la Charité du Christ doit pénétrer toute la vie quotidienne.

En réalité, c’est une erreur que d’opposer la célébration et l’adoration, comme si elles étaient concurrentes. C’est justement le contraire : le culte du Saint Sacrement constitue comme le « milieu » spirituel dans lequel la communauté peut célébrer l’Eucharistie d’une manière juste et vraie. C’est seulement lorsqu’elle est précédée, accompagnée et suivie de cette attitude intérieure de foi et d’adoration que l’action liturgique peut exprimer toute sa signification et sa valeur. La rencontre avec Jésus dans la Messe se réalise vraiment et pleinement lorsque la communauté est en mesure de reconnaître que, dans le Sacrement, il habite dans sa maison, nous attend, nous invite à sa table, et puis, après que l’assemblée s’est dispersée, qu’il reste avec nous, par sa présence discrète et silencieuse, et nous accompagne de son intercession, en continuant à recueillir nos sacrifices spirituels et à les offrir au Père.

A ce propos, je voudrais souligner l’expérience que nous allons vivre ensemble aussi ce soir. Au moment de l’adoration, nous sommes tous sur le même plan, agenouillés devant le Sacrement de l’Amour. Le sacerdoce commun et le sacerdoce ministériel se trouvent réunis dans le culte eucharistique.
C’est une expérience très belle et très significative que nous avons vécue à différentes reprises dans la basilique Saint-Pierre, ainsi que lors des inoubliables veillées avec les jeunes — je me souviens par exemple de celles de Cologne, de Londres, de Zagreb, de Madrid.
Il est évident pour tous que ces moments de veillée eucharistique préparent la célébration de la Messe, préparent les cœurs à la rencontre, si bien qu’elle en devient elle aussi plus féconde. Etre tous en silence de façon prolongée devant le Seigneur présent dans son Sacrement, est l’une des expériences les plus authentiques de notre être Eglise, qui est accompagnée de façon complémentaire par celle de célébrer l’Eucharistie, en écoutant la Parole de Dieu, en chantant, en s’approchant ensemble de la table du Pain de vie. Communion et contemplation ne peuvent pas être séparées, elles vont de pair. Pour communier vraiment avec une autre personne, je dois la connaître, savoir rester auprès d’elle en silence, l’écouter, la regarder avec amour. Le vrai amour et la vraie amitié vivent toujours de cette réciprocité de regards, de silences intenses, éloquents, pleins de respect, et de vénération, afin que la rencontre soit vécue en profondeur, de façon personnelle et non pas superficielle. Et hélas, s’il manque cette dimension, même la communion sacramentelle peut devenir, de notre part, un geste superficiel. En revanche, dans la vraie communion, préparée par l’entretien de la prière et de la vie, nous pouvons dire au Seigneur des paroles de confiance, comme celles qui viennent de résonner dans le psaume responsorial :
« Je suis ton serviteur fils de ta servante, / tu as défait mes liens. / Je t'offrirai le sacrifice d'action de grâces, / j'appellerai le nom du Seigneur » (Ps 115, 16-17).
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