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Lino Banfi, un ami de Benoît XVI

Sur Zenit en italien, une craquante interview d'un acteur italien populaire plusieurs fois rencontré dans ces pages. Traduction de Anna.

Lino Banfi était parmi les animateurs de la veillée de témoignages lors de la Rencontre des familles à Valence, le 8 juillet 2006. Sur le podium, en présence du Pape, il avait expliqué que, depuis qu'il avait joué le rôle d'un sympathique médecin de famille dans la série télévisée Un medico di famiglia, on l'appelait "le grand-père de l'Italie". Et il avait ajouté: "Si moi je suis le grand-père de l'Italie, alors le Pape, lui, est le grand-père du monde" (el abuelo del mundo), suscitant les rires et les applaudissements de Benoît XVI (revoir la petite vidéo ici: benoit-et-moi.fr/2013-III/benoit/le-grand-pere-du-monde)

En octobre 2013, l'acteur avait eu le privilège de rencontrer le pape émérite à Mater Ecclesiae, et il avait confié:

J'ai été reçu pendant 35 minute, Benoît XVI va bien. Il lit et joue du piano (...). J'ai eu cet honneur et ça a été une chose merveilleuse. Nous avons parlé de la fiction 'Un médecin en famille'. Quand j'ai parlé en sa présence en 2006 à Valence, avec mon mélange d'espagnol et de dialecte des Pouilles, j'ai dit que si j'étais le grand-père de l'Italie, lui, il était le grand-père du monde. Un énorme applaudissement a éclaté et à la fin, Benoît XVI m'a remercié pour cette définition (...) Je l'ai trouvé très serein, et je lui ai demandé 'Que faites vous, ici?'. Il m'a répondu: 'Je joue du piano, je lis, j'étudie, je prie. Je vais très bien'"
(ibid)

Voici donc la récente interview de Lino Banfi, publiée sur Zenit en langue italienne:

Que c'est beau d'avoir un Pape pour ami!

Le populaire acteur Lino Banfi raconte son rapport avec Benoît XVI, et révèle: «Dans la prochaine saison de "Un médecin de famille", Nonno (pépé) Libero se convertira et découvrira Dieu»

«Vous vous imaginez ce que c'est que d'expliquer au Pape Benoît XVI que j'étais "incavoleto"? (*).
- Oui, certes, j'imagine… mais excusez-moi: pourquoi étiez-vous "incavoleto"? Et, surtout, pourquoi deviez-vous l'expliquer au Pape?
«C'est une longue histoire… je vous la raconte, si vous voulez».

Ainsi commence une interview-confession hilarante de Lino Banfi, l'un des acteurs les plus aimées et connus, grâce aussi à la fiction télévisée "Un médecin en famille".
Dans les habits de Nonno (Pépé) Libéro, Banfi se sent si bien qu'il nous révèle que, dans la dixième saison, il y aura un coup de théâtre: «Nonno Libéro va se convertir et revenir à l'église», nous dit-il.


* * *

- Mais procédons par ordre: pourquoi avez vous expliqué au Pape que vous étiez "incavoleto"?
« J'ai eu, et je continue d'avoir, une très bonne relation avec Benoît XVI. Je l'ai rencontré plusieurs fois et j'ai fortement désiré qu'il puisse bénir mes noces d'or. Nous étions au 1er mars 2012. Il nous a reçus et a demandé à mon épouse: «Est-ce que votre mari est toujours aussi sympathique que les personnages qu'il interprète?». Et moi, répondant à sa place, je lui ai dit: "Très Saint Père, pas toujours… parfois je suis incavoleto…". Je m'aperçus alors qu'il n'avait pas compris la signification du terme, alors que tous les prêtres autour de lui avaient éclaté d'un grand rire bruyant…».

- Pourtant, l'idée de la bénédiction du Pape pour les 50 ans de mariage était vraiment très romantique…
« C'était une promesse que j'avais faite à ma femme, lorsque nous nous étions mariés. J'étais à l'époque très pauvre et en outre sa famille ne voulait pas que nous nous rencontrions, car être acteur était considéré un métier pas très sérieux. Nous nous enfuîmes donc de chez nous: ce fut une typique petite fugue, qui présupposait à cette époque, un mariage "de réparation". Dans mon village, toutefois, l'usage était que ces mariages fussent célébrés sur "un ton mineur": nous nous mariâmes ainsi sans invités, en sacristie, à 6 heures du matin. Mon épouse, bien que très heureuse de ce moment, souffrit beaucoup de la façon dont se déroula la cérémonie. Je lui fis donc la promesse que je deviendrai riche et très connu et que, pour nos 50 ans de mariage je lui offrirai une fête princière, avec la bénédiction du pape en surcroit».

- Vous avez rencontré le Pape émérite encore récemment, n'est-ce pas?
« Oui, il m'a fait le grand honneur de me recevoir en octobre 2013. Nous avons parlé pendant plus d'une demi-heure et ça a été une merveilleuse expérience pour moi. Lorsque j'ai pris congé, je lui ai toutefois demandé: "Sainteté, permettez-moi d'avoir une preuve de cette visite! Vous savez, je suis un comique/comédien, si je vais raconter que je vous ai rencontré, ils vont tous croire que je suis une vieille baderne (cialtrone)". Quelques semaines après cette rencontre, j'ai reçu à la maison une photo de Benoît XVI avec sa dédicace».

- Vous avez eu une éducation catholique: vous étiez au séminaire quand vous étiez tout jeune. Comment vous souvenez-vous de ces années?
« Comme d'un très beau moment dans ma vie. Mais je n'étais pas fait pour devenir prêtre. L'évêque de l'époque me dit toutefois une chose très belle, que je n'oublierai jamais: même si ce n'était pas en tant que prêtre, le Seigneur m'avait quand même appelé, et il avait besoin de moi».

- Comment ça?
« Dès l'enfance, j'ai toujours été d'un caractère exubérant, Pensez que lors des célébrations au séminaire, c'est toujours moi qui réctais. Et pourtant, même dans les moment censés être de réflexion et de tristesse, racontés par moi ils devenaient comiques: je faisais rire tout le monde, tout le temps. Ainsi l'évêque m'appela et me dit: "Lino, celle d'apporter la bonne humeur aux gens est elle aussi une vocation. Le Seigneur t'appelle afin que tu accomplisses cette mission».

- Et vous y êtes parvenu.
« Oui, je m'y suis toujours efforcé. Mes personnages essayent toujours de communiquer l'espérance, d'apporter le sourire: même s'ils vivent des situations difficiles, ils ne perdent jamais l'envie d'aller de l'avant, de rêver».

- C'est un peu la raison pour laquelle Nonno Libero, depuis toutes ces années, continue d'être si aimé du public…
« Nous sommes arrivés presque à la dixième saison: une étape importante, surtout si l'on pense que, lorsque nous avions commencé, les fictions italiennes comme les nôtres n'existaient pas».

- Vous êtes très lié au Padre Pio, n'est ce pas?
« Oui, je porte toujours sur moi une image de lui. Il s'agit d'une photo très rare, qui le montre pendant qu'il dort, et que nous ne sommes que peu dans le monde à avoir».

- Est-ce que vous priez?
« Souvent, et j'ai étonné de nombreux prêtres car je récite toutes les prières en latin: (au point que) je connais même deux versions du Requiem, celle au singulier et celle au pluriel! En revanche, j'ai du mal à aller à la Messe, car je m'aperçois que dès que j'entre dans une église les gens deviennent distraits, ne suivent plus la célébration et se mettent à me regarder. Ces états d'esprit m'attristent beaucoup, c'est pourquoi ma femme et moi nous allons à la paroisse "en dehors des heures"».

* * *

(*) NDT: incavolato, participe passé du verbe incavolarsi, entrer dans un état de forte irritation, avec la légère variation régionale des Pouilles du "e" au lieu du "a" : incavoleto au lieu de incavolato





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