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Enquête sur les miracles de Buenos Aires (II)

Maurizio Blondet présente son livre "Un Cuore per la vita eterna"

>>> Cf.
Enquête sur les mracles de Buenos Aires (I)

Intrigué et fasciné par ces évènements extraordinaires, Maurizio Blondet s'est rendu à Buenos Aires pour enquêter sur place, et le fruit de ses recherches a fait l'objet d'un livre intitulé «Un coeur pour la vie éternelle», en vente sur son site Effedieffe (cette page présente également le sommaire du livre).
Il essaie en particulier d'y lire des signes, à la fois pour notre époque et pour ce Pontificat, et s'interroge sur les raisons du silence de celui qui était alors l'évêque de l'endroit, le cardinal Bergoglio

Certes, la barrière de la langue fera que mes lecteurs ne liront sans doute pas le livre (dont il est malheureusement infiniment peu probable qu'il sera traduit dans notre langue). Mais le compte-rendu qui suit ouvre des horizons passionnants et pose des questions cruciales qu'on peut apprécier indépendamment du livre.

Présentation

www.effedieffe.com
Ma traduction
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Durant l'été 1263, à Bolsena, d'une hostie consacrée dans les mains d'un prêtre bohémien qui doutait de la Présence Réelle, jaillit du sang vivant, imprégnant le corporal (ndt: linge liturgique sur lequel sont posés la patène, le calice et le ciboire durant la célébration eucharistique); et comme le bohémien courait dans la sacristie, dans la confusion d'essayer de cacher le fait, de nombreuses gouttes de sang coulèrent sur le sol de marbre.
Le bruit autour de cet événement, où tout le monde vit l'impressionnante confirmation de la foi, fut grand et immédiat: en ce XIIIe siècle, une vive dévotion à l'Eucharistie avait grandi parmi le peuple. Cinquante ans plus tôt (1215) le quatrième Concile du Latran, avait prescrit le concept de «transsubstantiation» du pain et du vin dans le Corps et le Sang du Christ, avait prescrit l'obligation de la Communion au moins à Pâques, et ordonné de garder les hosties consacrées en lieu sûr.
Un mystique flamande, sainte Julienne de Cornillon (1191-1258), avait révélé que le Christ lui-même - avec qui elle parlait - désirait que l'institution du Sacrement fût célébré avec une solennité particulière. Ainsi, déjà en 1246 une fête du Corpus Christi était célébrée à Liège, se répandant ensuite dans toute la Belgique. Dans ces mêmes années, ce fut la volonté des fidèles - qui la réclamaient à grand cris, par le désir de «voir» avec leurs yeux Jésus vraiment vivant et présent dans le pain et dans le calice, dans les églises bondées - qui imposa aux prêtres l'usage de l'élévation des espèces sacrées.

Donc à Bolsena, en cette année 1263, la population locale accueillit le miracle avec émerveillement, émotion et gratitude; pécheurs et saints tombèrent à genoux; la voix du miracle grandiose se répandit immédiatement pour toute la chrétienté; le pape Urbain IV qui se trouvait à Orvieto, accourut; il proclama pour toute la chrétienté, la fête catholique du Corpus Christi, célébrant le corps du Seigneur; Thomas d'Aquin, le 'Doctor Angelicus', fut chargé d'écrire la Messe solennelle et la Liturgie des Heures pour cette festivité, cœur même de la foi catholique. La procession solennelle suivit, pour ainsi dire, spontanément: c'est la procession du Corpus Christi qui a lieu encore aujourd'hui; traditionnellement, un cortège joyeux «dans la lumière de la Résurrection», presque (comme l'a écrit Benoît XVI) «dans l'obéissance à l'invitation de Jésus à "proclamer sur les toits" ce qu'Il nous a transmis en secret».
Pour préserver les reliques du grand miracle eucharistique, l'hostie et le corporal ensanglanté, la cathédrale d'Orvieto fut construite, joyau inestimable de l'art italien, un autre miracle qui aujourd'hui encore étonne chaque visiteur.

Sept siècles plus tard - dans nos temps gris et sécularisés - l'événement s'est répété. À partir de 1992, à Buenos Aires, en Argentine, dans l'église de Santa María - qui s'élève au 286, Avenida La Plata - à trois reprises, les hosties consacrées se sont transformées en chair et en sang, dont les analyses ont montré qu'ils faisaient partie d'un coeur humain vivant et souffrant, et d'un sang humain du groupe sanguin AB. J'ai eu personnellement connaissance de ce miracle eucharistique contemporain très tard, en 2013, dans les jours de l'élection de François, et seulement par accident.
1992 est l'année où Bergoglio devient évêque, auxiliaire de Buenos Aires, et commence une carrière qui le mènera au Siège de Pierre.
Ce saignement signifie-t-il quelque chose pour lui? Pour nous?

Blondet a voulu aller sur place, en Argentine, pour en savoir plus, pour comprendre comment l'Eglise et les fidèles de notre siècle ont accueilli cette manifestation terriblement concrète du Christ. Ou plutôt: comment définir la façon dont le miracle a été accueilli par les hiérarchies de Buenos Aires? Avec hostilité, peut-être.
L'absence d'émerveillement du haut clergé face à ce que le petit peuple ne peut s'empêcher d'appeler un miracle, peut avoir deux raisons opposées: soit une immense foi absolue et inébranlable («Nous le savons déjà, cela arrive tous les jours quand nous consacrons, pas besoin de manifestations extraordinaires»); ou bien une autre raison. Peut-être, le souci soi-disant «pastoral» de décourager chez les fidèles une foi »superstitieuse», alimentée par la curiosité à propos de faits paranormaux. Le Pape Bergoglio partage cette forme de «pastoralité militante» jusqu'à des extrémités que nous pourrions qualifier de «pastorale despotique».
Peut-être. Mais une hostie consacrée dont coule du sang, à Buenos Aires, qui devient un cœur humain vivant et souffrant, par sa seule présence discrédite et nie les innovations de Mancuso, démolit les élucubrations et les universalismes rahneriens et les ecuménismes martiniens évaporés; elle rappelle que le péché existe, et que pour nous racheter du Péché Originel, le Christ est toujours là à saigner; elle démontre la fausseté de toutes les velléités de nettoyer le récit évangélique des «mythes» résidus des siècles passés, que «l'homme moderne ne peut plus croire». Une Hostie consacrée, qui devient un morceau de coeur palpitant, sous les yeux de plusieurs observateurs, réfute ces pseudo-philosophies et confirme - scandaleusement - le réalisme d'Aristote, de Thomas d'Aquin: la réalité existe, et la matière est vraiment faite d'«accidents» sous lesquels existe la «substance». Elle confirme que oui, dans l'Eucharistie, par oeuvre d'un Dieu (qui est Maître du Réel) le pain et le vin perdent leur substance (la réalité) de pain et de vin qu'ils avaient, pour assumer la substance du Corps et du Sang du Dieu-homme.

En d'autres termes, en ces temps, c'est un scandale et un embarras pour cette Église parcourue par ces suggestions et ces tentations. C'est peut-être pour cette raison que, là comme au Vatican, ils ont continué leur vie comme si de rien n'était. Mais les questions qui attendent encore une réponse et le silence manifesté devant la Présence Réelle sans voiles, exposée par la volonté même de Celui qui est capable d'accomplir un tel miracle, peuvent avoir des conséquences apocalyptiques pour la 'Sancta Romana Ecclesia' à cause de l'apostasie qui l'a submergée, elle aussi prévue.

Le miracle eucharistique advenu dans la capitale quand le cardinal Bergoglio en était évêque, a-t-il été un message et un avertissement pour le futur Pape? Comment le Pape argentin a-t-il pris l'événement? A-t-il compris qu'il lui était aussi adressé? Est-il possible que le «signe» éloquent, le signe douloureux de la Présence Réelle, ait voulu à apparaître justement à Buenos Aires, et avec une telle insistance, à trois reprises, chargé d'un avertissement secret pour le futur Pape?
Le voyage à Buenos Aires est parti de l'intention de donner une réponse à ces questions. Et ce livre est le compte-rendu partiel de ces faits.

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