Page d'accueil | Pourquoi ce site

Interview du card. Müller dans la presse allemande

Compte-rendu du site Kath.net, traduit par Isabelle. Le Préfet de la CDF dit recevoir aussi des mails chargés de haine, principalement d'Allemagne.

Article original en allemand: kath.net/news/50078

Curieux!... Et moi qui pensais de c'étaient les conservateurs qui semaient la division et fomentaient la haine...
On pense immanquablement aux réactions qu'avait suscité en son temps - en 1985 - la publication du "Rapport sur la foi" (Entretiens sur la foi), le livre-interview du préfet de la CDF d'alors, Joseph Ratzinger, avec Vittorio Messori.

Isabelle souligne par ailleurs un autre point de l'article:

A la réflexion, il me paraît un peu suspect qu'il faille affirmer avec tant d'insistance ce qui devrait être une évidence : pas de dissensions entre la CDF et le pape régnant ...

Le cardinal Müller : Il y aura toujours une Congrégation pour la Doctrine de la Foi.

LE PRÉFET DE LA CDF DIT RECEVOIR AUSSI DES MAILS CHARGÉS DE HAINE, «PRINCIPALEMENT D’ALLEMAGNE».
«L’UN DIT PAR EXEMPLE : VOUS EN ÊTES ENCORE AU MOYEN-ÂGE »

Berlin (kath.net/KNA).

Le cardinal de curie Gerhard Ludwig Müller n’a, à l’en croire, pas de grand désaccord avec le pape François. « Le pape naturellement connaît lui aussi les légendes médiatiques qui ne cessent de prétendre que nos opinions divergent », a dit le préfet de la Congrégation vaticane pour la Doctrine de la foi au Welt am Sonntag.
« Cette image qui nous présente comme des adversaires fournit naturellement aux journalistes une matière inépuisable », continue Mgr Müller. « Mais le pape ne prend pas cela au sérieux et, par conséquent, moi non plus ».

« Que François classerait sans suite le courrier émanant de la CDF pour continuer son chemin, est inexact », souligne le cardinal Müller. « Je l’ai interrogé spécialement à ce sujet ». La CDF a « dans le cadre des compétences qui lui sont attribuées part au magistère pontifical », a expliqué le cardinal. « Cela n’a aucun sens de vouloir jouer le pape contre la curie romaine ».

Le préfet de la CDF ne se fait aucun souci pour la survie du service curial qu’il dirige. « Sous une forme ou une autre », il y aura toujours, au Vatican, en dépit de toutes les réformes possibles, une Congrégation pour la Doctrine de la foi, « parce que le magistère du pape représente sa mission la plus importante pour l’Eglise universelle », a dit le cardinal Müller au Welt am Sonntag.

Le cardinal affirme n’éprouver aucune crainte qu’un jour un de ses successeurs puisse voir les choses autrement. « Même dans 500 ans, on dira encore que le monde doit son existence à la volonté créatrice de Dieu. Qu’il est l’expression de son amour et de sa bonté ». Sur « le chemin du salut », l’Eglise ne peut pas se tromper, puisqu’elle a l’assistance de l’Esprit-Saint et la promesse de sa grâce. « Celui qui ne reconnaît pas cela est amené à soupçonner toujours, derrière l’action de l’Eglise, une volonté de pouvoir cachée ou un manque de clairvoyance ».

Dans le même temps, le cardinal Müller concède que beaucoup d’événements dans l’Eglise relèvent de toutes sortes de « dialectiques humaines ». A cela s’ajoute que « notre congrégation n’est pas instituée par Dieu ». Cela ne vaut que pour les évêques et pour le pape. « Mais le pape exerce la primauté, en faisant appel à la collaboration du collège cardinalice, en particulier aussi sous la forme des congrégations cardinalices de la curie romaine ».

La CDF est la plus ancienne et, pour les questions dogmatiques, la plus haute des administrations vaticanes. Fondée en 1542 sous le pape Paul III comme « Congrégation de l’Inquisition romaine et universelle », elle a dû, après la Réforme, garder l’intégrité de la foi catholique, enquêter sur les erreurs doctrinales et, le cas échéant, les sanctionner. En 1908, la Congrégation de l’Inquisition devint le « Saint Office ».

Le pape du concile Paul VI lui donna son nom actuel en 1965 et précisa que la Congrégation ne devait pas seulement défendre la doctrine et la morale de l’Eglise contre les errements mais aussi la promouvoir, l’approfondir et la stimuler par des études positives. En son centre se trouve la section pour les questions doctrinales, où l’on examine les publications théologiques sous l’angle de leur compatibilité avec la doctrine catholique. Le cardinal Müller est à la tête de la Congrégation depuis 2012.

A côté de nombreux courriers positifs, le chef de la plus ancienne Congrégation vaticane reçoit aussi des courriels chargés de haine, provenant principalement d’Allemagne. D’après ce qu’il déclare au Welt am Sonntag, l’un de ces messages dit : « Vous en êtes encore au Moyen Âge ». Ou encore : « Vous êtes plus méchant qu’Hitler », et d’autres choses du même genre.

Dans pareils cas, le cardinal n’envoie pas de réponse. Cela ne sert à rien. « La haine rend inapte au dialogue ». A la question de savoir s’il aurait lui-même deux visages, puisque les uns le tiennent pour un homme chaleureux et d’autres pour un « grand inquisiteur arrogant et glacial », le cardinal Müller répond : « Je ne sais pas si j’ai deux visages. Il y a des gens qui ont appris à me connaître personnellement qui disent une chose et d’autres une autre ». Selon le cardinal, la plupart de ceux qui l’ont rencontré personnellement ont de lui une bonne opinion.



  Benoit et moi, tous droits réservés