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La communion pour tous

Voici, traduite par Carlota, l'une des dernières homélies publiées d'un prêtre blogueur espagnol. Depuis janvier 2015, sa hiérarchie lui a enjoint le silence, au moins sur la Toile

(Carlota)

Voici l’une des dernières homélies publiées sur internet d’un prêtre espagnol né en 1968 et exerçant dans un quartier périphérique modeste d’une grande ville du pays. Ce prêtre diocésain n’est plus autorisé (par sa hiérarchie) depuis janvier 2015 à publier ses homélies en ligne. J’avoue que cela ne m’a pas forcément étonnée, ou plus exactement que je me disais : quelle chance ont les prêtres diocésains espagnols de pouvoir s’exprimer ainsi, en France cela ne serait pas possible !
Il est évident que ce prêtre n’était pas un progressiste et qu’il allait, avec son tempérament qui lui est propre, bien plus dans les sens des fortes paroles des cardinaux Burke ou Sarah, ou de l’évêque Athanasius Schneider pour ne citer qu’eux, que dans celles de la mouvance germano [pratino] mondaine version Marx-Kasper (mais ils ne sont pas les seuls !).

Qui suis-je pour juger et je m’imagine peut-être à tort que, si les écrits de ce prêtre n’avaient pas été à ce point sans concession par rapport à notre société actuelle tellement relativiste y compris au sein de l’Eglise, il pourrait encore s’exprimer librement ? Mais ce que je constate comme catholique lambda du bout d’un banc de derrière un pilier, c’est que les homélies de ce prêtre dont je ne cite pas le nom (*) et que je ne veux surtout pas le desservir (les lecteurs naviguant sur internet, pour peu qu’ils le veuillent, trouveront ses anciens textes sans problème), me semblaient pleines d’un bel et clair enseignement, son raisonnement me paraissait logique et conforme à la doctrine, avec des phrases qui ne risquaient pas d’endormir les fidèles physiquement et moralement, et notamment les jeunes qui n’ont que faire de propos lénifiants mais aspirent à des engagements authentiques, surtout quand ils s’engagent et vont à la messe !

Quelques titres des dernières homélies de ce prêtre:

  • Irons-nous tous au ciel ?
  • Il n’y a pas de mauvais élève sans mauvais maître
  • Ecclésiologie de communion ou confusion ?
  • La joie sans croix ? Fidélité assassinée.
  • Autoportrait d’un catholique « actuel » sur le point de mourir
  • La destruction de la famille : effet du modernisme dans l’Eglise.

Et voilà ce qu’il disait à propos de la Communion :

« Si je vais à la messe JE DOIS COMMUNIER » (Quelle plus grande erreur !)

C’est l’une des idées les plus néfastes (pour l’âme) que Satan ait réussi à inculquer à une grande majorité de baptisés : « Si je vais à la messe JE DOIS communier », sans examiner auparavant sa propre conscience au cas où elle se trouverait en situation de péché grave. En oubliant par conséquent que pour communier il faut être en état de GRÂCE DE DIEU, alors qu’aujourd’hui, malheureusement, les communions reçues sans la préparation dûe sont des milliers…des millions. Et comme l’enseigne Saint Paul : «Qui aurait reçu indûment le Corps du Christ, mangerait et boirait sa propre condamnation» ( I Corinthiens 11, 27-29).
Ce péché est défini par l’Eglise comme un “sacrilège” et c’est le péché qui ouvre le plus sûrement la porte de l’enfer. Cependant, actuellement, on voit s'étendre de plus en plus la pratique de la communion sans confession ou, pire encore, la communion par une sorte «d’obligation morale» de le faire puisque «je ne vais pas à la messe et rester sans recevoir le Christ ».
Le diable, sans aucun doute, est un maître de la confusion et du mensonge avec une apparence aimable.
Mais pourquoi en est-on arrivé à cette situation de sacrilège consolidée? Eh bien je pense qu’il y a différentes causes (toutes procédant du modernisme) :

En premier lieu: la Sainte Messe se présente non pas comme un «Saint Sacrifice» mais seulement comme une «Eucharistie ». En appelant la Saint Messe « Eucharistie » on court ce danger que le Cardinal Ratzinger, dans son «Rapport sur la Foi » (en français Entretiens sur la foi, avec Messori) avait déjà dénoncé : le danger de réduire au maximum l’aspect du sacrifice pour surdimensionner celui de la résurrection. La Messe est mémorielle de la passion, de la mort et résurrection, et de l’ascension, et pas seulement de la résurrection. En appelant la Messe «Eucharistie», l’effet immédiat au niveau de la catéchèse est donc que «si je vais à une Eucharistie, comment se fait-il que je n'aille pas la recevoir ?» … mais si je vais à une Messe, je sais que je peux ou non la recevoir. Cela paraît être quelque chose de très simple mais qui correspond tout à fait à la réalité.

De la même façon, dans un grand nombre de centres de formations, on a répandu cette comparaison, déjà typiquement progressiste : «si je vais à un dîner et si je ne veux pas manger, ne suis-je je pas une personne mal élevée? …alors, aller à la Cène du Seigneur (donc à la Messe) et ne pas manger… n'est-ce pas une offense pour celui qui m’a invité et qui est le Seigneur?»
Ainsi donc, en transposant l’aspect de «banquet», de «dîner», de «fête»… quiconque va à la messe se sent le devoir de ne pas rester en dehors du bal et donc, va à la messe et communie.

En lien avec ce qui vient d’être dit, la théologie progressiste s’est aussi chargée de diffuser l’idée (totalement hérétique) de nier ou de douter de la transsubstantiation et de l’appeler « trans-signification » et/ou « trans-symbolisation », de sorte que l’Eucharistie se présente comme un SIGNE ou un SYMBOLE mais non pas comme PRESENCE REELLE du CHRIST. De cette façon, l’action de communier est une simple adhésion sociologique par l’acceptation de ce signe ou symbole en communauté, dans le style protestant. De là la funeste habitude de communier aux enterrements, noces ou premières communions pour le seul fait d’être plus unis à la famille du défunts, aux mariés ou aux enfants faisant leur communion… et de cette façon, faire «communion» avec ceux qui participent à la Messe.

Pour terminer, et pour mettre la « cerise » sur ce « gâteau infernal », on ajoute l’OMISSION de prévenir que l’on ne peut pas communier si l’on n’est pas dans la Grâce de Dieu. Ou, ce qui est pire, non seulement l’omission mais l’invitation ouverte à le faire, quand ce sont les prêtres, les catéchistes, les formateurs eux-même qui encouragent à recevoir le Corps du Christ sans la préparation qui est due. Cette omission et/ou invitation constitue, selon moi, l’un des pires péchés internes de notre Église, par ses énormes conséquences dans la vie chrétienne. Malheureusement celui qui est habitué à communier indûment entre dans un processus de refroidissement spirituel et dans la mort de la conscience elle-même à laquelle il se substitue par sa subjectivité.

Pour l’amour de Dieu et par zèle envers le salut des âmes… Arrêtons cette attaque diabolique qui a transformé un bien en lui-même (communion massive) en le pire de tous les maux (condamnation signalée) .

* * *

NDT:
Quand la communion massive a été encouragée par le Souverain Pontife, notamment à la fin du XIXème siècle, il était évident que la société occidentale et les catholiques en général ne se trouvaient pas dans la même situation d’ignorance par rapport à la notion de péché qu’aujourd’hui – ce qui ne veut pas dire qu’ils péchaient moins mais ils savaient ce qu’était le péché. Ces fidèles de l’époque n’étaient pas non plus autant sous la coupe de lois civiles contraires aux lois de l’Église (lois de facto naturelles du fait de notre création divine).

NDLR:

Nous avons déjà rencontré ce prêtre à plusieurs reprises grâce à Carlota, et je crois pouvoir (sans lui faire de tort) donner ici le lien vers l'article que Carlota a traduit:
www.adelantelafe.com/si-voy-a-misa-tengo-que-comulgar-que-error-mas-grande/

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