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La manche effilochée...

Avant de clore (définitivement!) ce chapitre, voici la réjouissante réaction de Carlota

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Voir aussi:
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Paupérisme
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Paupérisme (suite)
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La manche effilochée de François

Non, je ne fais pas une fixation (contrairement à ce qu'on pourrait penser).
Mais la fameuse manche n'a suscité pratiquement aucun commentaire en France, où elle n'a même pas été reprise (sinon chez Yves Daoudal), alors qu'elle m'a attiré un nombre inhabituel de réactions, allant toutes dans le même sens.
Ceux qui m'objecteront que je me focalise sur un détail sont sans doute les mêmes qui depuis deux ans nous rebattent les oreilles avec Sainte Marthe, la petite voiture, les godasses noires, etc... Des détails aussi, mais sur lesquels on a bâti une légende qui perdure, et permet d'occulter les vraies questions.
On m'excusera donc, je l'espère, d'écorner quelque peu ladite légende, en insistant, peut-être excessivement, sur "mon" détail - même si j'ai bien conscience de son caractère dérisoire, voire ridicule.

Manche effilochée

(Carlota, 9 mai 2015)

À voir cette photo de manche élimée, je me suis dis : le pape a un mauvais camériste ou bien son camériste est empêché de faire bien son travail, à savoir préparer la tenue du Pape quand il sort en public, comme le ferait un dévoué valet pour son maître ou un bon aide de camp pour son général avant une cérémonie militaire, selon l’adage que le laisser aller du chef entraîne pire encore chez les subordonnées, pour les habits et pour le reste, car qui connaît un tant soit peu la nature humaine et la gestion des hommes, sait ce qu’il résulte de la négligence ou pseudo négligence (démagogique) des chefs. Ne faisons pas d’angélisme et soyons réalistes !

Donc si c’est le camériste qui est mauvais, il doit être changé. Par contre s’il est empêché de faire son travail, qui l’en empêche ? Je garde en mémoire que tout travail honnête (ici donner la bonne soutane ou l’extraire à temps de la penderie pour qu’elle ne soit pas mise) est digne, ou comme l’on disait dans le temps, « il n’y a pas de sot métier, il n’y a que des … gens ». Donc celui (ou ceux) qui empêche(nt) de faire bien son métier au camériste fait (ou font) donc partie des …gens.

Par ailleurs, ceux qui fabriquent des soutanes gagnent leur vie en fabriquant des soutanes, ceux qui achètent des soutanes les font donc vivre. La richesse (et le savoir faire) même relative des uns permet d’atténuer la pauvreté (et l’ignorance) des autres. Un pays qui n’a plus de riches aura encore plus de pauvres. « Quand on ne peut gagner son pain, on perd sa dignité. C’est un drame aujourd’hui, spécialement pour les jeunes » a pourtant dit le Pape François…

Enfin je me rappelle aussi que le Christ n’était pas habillé de guenilles et que le Saint Suaire est fait d’un très riche tissu de l’époque.
Et évoquons aussi, par exemple, Antonio Ghieslieri, un jeune et pauvre berger qui eut l’opportunité de rencontrer sur son chemin, deux frères dominicains… quelques six décennies plus tard, il sera le pape Pie V, celui de la bataille de Lepante !
Et des exemples de Papes issus de familles pauvres ou appauvries par les misères du temps, il y en a eu énormément…et pourtant ils ont su l’importance des symboles, en n’oubliant pas que la fonction suprême de chef de l’Église entraîne aussi des exigences d’apparat sur terre, un apparat qui montre la grandeur non pas de celui qui exerce la fonction, mais de Celui qui a créé cette fonction, celle que Pierre a reçue directement, un apparat qui n’occulte pas l’humilité de l’âme quand cette humilité est réelle et combien d’exemples pourrions-nous donner encore de ces humbles papes qui furent pourtant si grands.

Méfions-nous des excès y compris dans l’apparence des vertus…C’est cela être vraiment révolutionnairement catholique.

Mais qui suis-je pour penser ?

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