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Le drapeau noir, et celui arc-en-ciel

ou le djihad face au suicide de l'Occident: Une lecture croisée de deux faits d'actualité. L'un, terrible, et perçu comme tel, l'autre qui semble au pire scandaleux, mais dans l'insouciance générale

Page d'accueil du site de la Maison Blanche, le 27 juin (capture d'écran)

Ces deux articles issus de blogs italiens que j'aime bien, <Riscossa Cristiana> et <La Bussola>, aident à lire les "signes des temps" au moment où l'information plus que jamais unique bourdonne en boucle dans les médias aux ordres (heureusement, il y a les blogs!).
Traduisant l'article de Paolo Deotto, j'écoutais en fond sonore une radio dite "généraliste" (mais ce n'est qu'un exemple), n'ayant pas renoncé un seul instant, même pressée par les circonstances dramatiques, au bourrage de crâne qui est son fonds de commerce: soit un pauvre petit reporter stagiaire expédié à Barbès pour un micro-tottoir où des musulmans pleurnichards, à la sortie de la salle de prière, protestent de leur volonté de paix et d'amour du prochain et dénoncent les auteurs des massacres comme de mauvais musulmans qui n'ont pas compris le Coran. Un autre à Saint Priest, une banlieue de Lyon à forte concentration d'immigrés, recueillant pieusement de quelque ménagère éplorée (et probablement voilée!) la dénonciation de l'"amalgame" et de l'islamphobie des méchants français.

Voici donc - s'il est permis de s'exprimer ainsi, parmi tant de miasmes et de sang - une bouffée d'air frais

Le vendredi de sang et la folie aveugle de l'Occident

Paolo Deotto
26 juin 2015
www.riscossacristiana.it

On n'a pas fini de compter les victimes, mais la course lamentable à la «distinction» entre islamiques «gros méchants» et islamiques «modérés» (dont personne ne sait dire où les trouver) a déjà commencé. Les terribles responsabilités de l'Église. Pouvons-nous encore nous sauver?

Ceux qui, selon certains que nous ne désignerons pas par charité chrétienne, sont nos «frères», ont dignement célébré aujourd'hui le vendredi, seconsacrant à l'activité dans laquelle ils excellent: tuer.

Devons-nous faire ici la liste de ce qui s'est passé en France, au Koweït, en Tunisie, en Somalie (ndt: cf. www.lemonde.fr)? Je ne crois pas. Les infos ne manquent pas et sont constamment mises à jour, pour compléter la seule chose que l'on puisse faire «après»: le triste décompte des victimes.

Le nombre de victimes, la férocité du comportement de ces scélérats sont des preuves tragiques qui parlent d'elles-mêmes et si dans le monde occidental il y avait encore une lueur de raison, tous les gouvernements s'équiperaient militairement, tout d'abord pour placer sous contrôle strict les islamistes présents - et en renvoyer le plus possible chez eux - et ensuite pour empêcher par tous les moyens, je le répète "tous", le goutte-à-goute ininterrompu (l'auteur utilise le mot "stillicidio", je dirais plutôt le flot) des arrivées des "barges", où l'identification de tous les occupants est pratiquement impossible.

A la place s'élevent les voix des «intellectuels», tous soucieux de faire revivre le refrain rance des islamiques «modérés», des distinctions nécessaires, de la collaboration avec le monde islamique, qui est en réalité composé de doux enfants qui veulent juste vivre en paix, dans le respect mutuel.

Ignorants et peureux. Ignorants, parce qu'ils ont jamais pris la peine de lire le Coran, et que le peu qu'ils en connaissent est interprété par eux d'une manière tout à fait arbitraire, mais utile à l'engourdissement progressif du monde (ex-)civilisé. «La guerre sainte ne doit pas être interprétée littéralement» avertissent les «intellectuels», le doigt levé. Et c'est d'autant plus grotesque, face à un monde islamique qui fait tout pour montrer que la guerre sainte, au contraire, pour eux, c'est très sérieux, c'est une guerre.

Peureux, parce que cette pléthore de plumitifs (ndt:pennivendoli: journaliste servile qui offre sa plume au plus offrant), politiques, intellectuels à jetons (ndt: analogie avec une machine à café, ou une machine à laver qui fonctionne en self-service, ou toute machine qui fonctionne avec des jetons) sont toujours prêt à sauter en selle avec le vainqueur, ou celui qu'ils croient tel. Le monde islamique, avec sa charge implacable de violence , est considéré par beaucoup comme le probable vainqueur de l'avenir, et il est donc préférable de le flatter maintenant, autant qu'on peut. Pauvre naïfs: ils seront les premiers à finir mal, parce que les islamistes les méprisent, comme ils méprisent tous ceux qui ne savent pas se défendre.

Même ce vendredi de sang n'ouvrira pas les yeux à ceux qui, dans l'Empire, dirigent nos sociétés en putréfaction. C'est inévitable, parce qu'après des décennies pendant lesquelles le monde occidental, le berceau de la civilisation chrétienne, et donc de la civilisation, a commencé avec décision à se suicider, reniant ses racines, le résultat ne pouvait être différent.

Quand il y avait encore des hommes, avec tous leurs nombreux défauts, mais c'étaient des hommes (avec un "H" majuscule), nous avons eu Lépante. Mais depuis qu'a commencé la course vers l'abîme, avec la «découverte» des merveilles du protestantisme, des Lumières, de l'Etat laïque, des joies terrestres garanties par le communisme et ainsi de suite jusqu'à la «liberté religieuse», et mille autres tromperies du même type, on se dirige, à une vitesse de plus en plus folle, vers le fond de l'abîme.

Au fond de l'abîme, que trouvons-nous? Les égouts, bien sûr, où coulent les eaux sales. Et en effet, désormais, le monde ex-civilisé se roule dans les perversions, comme les porcs dans la boue, et jouit trop, dans son plaisir satanique et suicidaire, pour se rendre compte que l'ennemi arrive, qui ne vient pas pour «ouvrir un dialogue», mais pour le mettre en pièces.

Dans cette débâcle, la responsabilité historique de l'Église est terrible: ayant aujourd'hui perdu la foi, au moins chez ses plus hauts représentants, elle délire en dialogues et prières communes avec les fausses religions. L'Eglise conciliaire festive et parlementaire, qui a embrassé l'imbroglio maudit de la liberté religieuse, abandonnant sa tâche de direction spirituelle et morale du monde civilisé et son obligation d'apostolat.

Cette Eglise, docile aux commandements d'un monde devenu fou, a annulé la véritable défense qu'avait la civilisation occidentale, la foi, la remplaçant par une caresse hypocrite et efféminée aux pécheurs. Se reniant elle-même, elle a prêté main forte au monde désireux de se suicider. Le diable peut être content.

Quelle justification peut-on donner aujourd'hui à nos jeunes pour vraiment combattre - et combattre signifie également savoir faire la guerre - contre la menace satanique imminente de l'islam? Leur promettrons-nous une "gay pride" comme récompense en cas de victoire, comme celle qui demain souillera les rues de ce qui était autrefois la ville de Saint Ambroise (Milan), dans le silence complice d'une curie de lâches?

Je connais le cas d'un homme qui avait une femme si infidèle qu'elle le trompait constamment et ouvertement. Le pauvre homme souffrait trop, et un jour, au lieu de gifler l'infidèle et de corriger l'amant du moment, il se construisit un monde imaginaire, disant à sa famille et à ses amis qu'il avait une femme qui était une perle de vertu conjugale. Il est mort assassiné par sa femme, qui l'a tué avec l'aide de l'amant du moment, mais il est mort heureux, parce qu'il était devenu complètement fou, et avant de mourir, il a dit, «ma chérie, je sais que tu le fais dans un moment de colère; mais tu n'es pas comme ça, je t'ai toujours aimée, je te connais et je t'ai compris».

Voulons-nous finir comme ce malheureux cocu? Moi, je préfèrerais pas. Alors, équipons-nous de la seule manière possible. Regagnons notre dignité de chrétiens catholiques; nous pourrons ainsi commencer à nous comporter comme des hommes. Combattants, si nécessaire.

Jihad et nihilisme: c'est la crise de l'Occident

Robi Ronza
27 juin 2015
www.lanuovabq.it

La coïncidence n'est évidemment pas volontaire, mais il y avait quelque chose de tragiquement symbolique dans l'imbrication hier des nouvelles sur le sang répandu par des terroristes islamistes en Tunisie, au Koweït et en France avec celle sur la décision de la Cour suprême des États-Unis imposant le pseudo-mariage homosexuel dans tout le pays. Dans le drapeau noir de l'ISIS flottant sur les sites Internet djihadistes d'un côté, et de l'autre, sur le site officiel de la Maison Blanche, le drapeau arc-en-ciel flottant devant et plus haut que le drapeau aux Stars and Stripes; sans parler du logo même du site, avec la Maison Blanche devenue arc-en-ciel, même si ce n'est que pour l'occasion (..)

Une nouvelle barbarie tente un assaut à main armée contre un mode de cohabitation civile qui n'est certes ni parfait, ni immaculé, mais qui est malgré tout ce qu'on a vu jusqu'ici de meilleur sur le devant de la scène de l'histoire; un mode de cohabitation civile enraciné en Occident, qui sans l'Occident ne pourrait se développer ailleurs; un mode de cohabitation civile qui est d'abord et essentiellement fondé sur le christianisme.
Et juste le jour où le terrorisme islamiste lance simultanément des attentats en Europe, en Afrique et en Asie, au milieu de la grande fanfare médiatique, la plus grande puissance occidentale de notre temps fait un bond en avant vers la désintégration de la société civile, dont la la famille selon la nature est la première base, et vers son remplacement par une «société liquide» détachée de toute valeur et de tout engagement commun. Une société qui à cause de cela, en dépit de son énorme supériorité technique et militaire, serait incapable de faire face au moindre défi.

Le nihilisme, la société «liquide» sont (pour ainsi dire) des luxes qu'on peut se permettre quand on a une supériorité absolue, quand on dispose d'un pouvoir impérial, quand on peut être assurés de vaincre n'importe quelle bataille sans verser une goutte de sang. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas - si cela l'a jamais été. Dans cette situation, les chrétiens, les gens de foi, se trouvent avoir une responsabilité grande et spécifique. Tous ceux qui ne pensent à rien d'autre qu'à leur propre affirmation personnelle, et qui n'ont pas d'autre but que la satisfaction de leurs désirs immédiats, sont la proie impuissante et prédestinée de n'importe quel agresseur. Sans valeurs communes, et sans liens forts et irrévocables, même en disposants d'armes hyper-puissantes, on ne résiste pas à l'affrontement même avec un adversaire armé d'un simple bâton. Avec ces mots, je ne parle pas seulement des armes au sens strict, mais aussi des armes de la fermeté, de la culture, de l'art, de la technique, de la recherche scientifique, de la capacité organisationnelle.

Avant qu'il ne soit trop tard, une initiative forte, une prise de responsabilité qui parte du vécu quotidien pour atteindre au plus vite également les niveaux plus complexes de la vie publique et les relations internationales, deviennent donc urgentes. Aujourd'hui, des bandes de terroristes qui sont en réalité peu de chose tiennent en respect les pays les plus développés et matériellement les plus puissants du monde. Pour s'en libérer, il faut un projet de politique étrangère organique et actif, et non passif et aléatoire comme ceux que nous voyons aujourd'hui sur le tapis. En amont de tout cela, cependant, de la part de tous ceux qui ont de bonnes raisons pour cela, il faut la mobilisation humaine et civile dont nous venons de parler.

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