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Le feuilleton de l'ambassadeur gay

Les médias et la "gauche de l'Eglise" n'en veulent décidément pas au Pape... Deux réactions emblématiques. Tout est la faute des méchants cathos réacs, romains et français (28/4/2015)

Point n'est besoin de commenter...
Notons toutefois que Témoignage Chrétien n'est pas loin de céder à la théorie du complot....

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A qui profitera l’imbroglio devenu aujourd’hui symbole de l’ouverture réelle du Vatican à la modernité et de la détermination de la France à porter une République égalitaire, laïque et respectueuse de la vie privée?
(...) Sans exclure un piège de l’aile la plus rétrograde de la Curie, vent debout contre le pape François depuis son réquisitoire contre ses « quinze maladies »… et ravie de caricaturer François en gauchiste, la communauté (!!) catholique rappelle les signes d’aggiornamento du Vatican. En plus de sa profession de foi - « si une personne est gay et cherche le Seigneur avec bonne volonté, qui suis-je pour le juger ? » -, le nouveau pape n’a-t-il pas lavé les pieds d’un transsexuel dans une prison romaine. En signe d’ouverture ?

Mieux : signe de considération rarissime, il a reçu pendant quarante minutes, le nominé français. Histoire, disent les vaticanologues, de sonder le cœur et les reins d’un chrétien pratiquant qui n’a jamais porté en sautoir ses préférences sexuelles. Une méthode classique pour François, un jésuite qui écoute beaucoup, réfléchit. Et tranche sans se soucier du qu’en dira-t-on, en l’occurrence de cette soi-disant provocation destinée à tester ses convictions profondes.

On en est là. Un retrait français ? Impossible. Laurent Stefanini déclare lui-même que cette nomination d’Etat ne lui appartient pas et qu’il n’a pas davantage choisi son orientation sexuelle. Mais l’homosexualité du diplomate fait désormais figure d’enjeu et de symbole. Pour les « valeurs républicaines », comme pour la nouvelle ligne du pape François.

Dommage. N’en déplaise aux intégristes laïcards, après la mandature (!!) de Benoit XVI, cramponné à la doctrine, son successeur paraît bien engagé dans la voie de la réconciliation avec le monde moderne. Les diplomates avaient déjà pu apprécier son rôle dans la normalisation des rapports entre Cuba et les Etats-Unis. Les « vaticanologues » se réjouissent de l’orientation prise par Rome pour « travailler avec les gens comme ils sont et non comme ils devraient être ». Aujourd’hui, la fixation supposée de l’Eglise sur l’homosexualité qu’elle condamnerait encore comme une déviance impardonnable, pourrait oblitérer ce virage.

Fin politique mais responsable d’une communauté plurielle et chef d’une Curie plutôt réac, opposé au mariage pour tous mais tolérant vis-à-vis de l’homosexualité, le pape François a senti le piège. En guerre avec l’institution vaticane, trop conservatrice à ses yeux, mais trop habile pour se faire enfermer dans une caricature gauchiste, pourra-t-il faire sentir sa différence ? Et souligner finalement ses convergences ? Sans démagogie. Mais sans langue de bois.

Témoignage Chrétien (Pedotti)

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Évidemment, toute la presse reprend le fait dans les termes suivants : « Le pape François refuse un ambassadeur homosexuel. » Fin des illusions : celui qui disait « Qui suis-je pour juger » dévoile son vrai visage. Rien n’a changé, le Vatican, et avec lui le catholicisme, sont toujours aussi ringards, intolérants, hypocrites et homophobes.

Essayons cependant de décrypter l’affaire.
Première chose : la France a-t-elle commis un impair ? Pas le moins du monde. La règle du Vatican est de ne pas agréer les lettres de créance d’un ambassadeur en « situation irrégulière ». Traduire : divorcé et remarié, vivant en concubinage ou en union homosexuelle. Ce qui n’est nullement le cas du candidat français.
Le problème se situe donc ailleurs. On murmure que des catholiques français de la mouvance de la « Manif pour tous » auraient crié à Rome à la « provocation » de la part du gouvernement français et contribué à bloquer le processus. C’est hélas plausible.
On dit aussi que cette non-nomination est un épisode de la bataille qui a lieu au Vatican même. C’est l’administration vaticane, si malmenée par le pape, qui trouve là une bonne occasion de mettre le pape en fâcheuse posture d’hypocrisie, lui qui la fustige chez les membres de la Curie.
(...)
Notre analyse ? Soyons clairs : nous soupçonnons une collusion des milieux catholiques français les plus figés et de la partie de la Curie la plus sclérosée pour mettre deux François en méchante posture. En faisant passer le Français pour un épouvantail antireligieux provocateur, on resserre les rangs des catholiques de la droite identitaire qui crient à la « cathophobie » ; en accusant le Romain d’homophobie, on le coupe d’une opinion publique libérale qui jusque-là le soutenait. Le piège est bien monté. N’en soyons pas étonnés : l’un et l’autre ont de farouches ennemis.

  Benoit et moi, tous droits réservés