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Le Pape le veut

C’est le titre d’un documentaire diffusé sur une chaîne italienne (celle de la CEI) confirmant le rôle décisif de Pie XII dans le sauvetage des juifs. Article sur la Bussola, traduit par Anna

>>> >> Voir ici le dossier Pie XII de mon site, qui doit beaucoup à Anna.

Alors que le film « Sfumature du verità » (Shadows of truth) devrait être présenté le mois prochain hors-compétition au festival de Cannes (et, espérons-le, à sortir aussi dans les salles de cinéma en France), suscitant de curieuses réserves au sein même du monde catholique (*), TV 2000 (**) diffusait le 2 avril, en « prime time », un documentaire sur le rôle décisif de Pie XII dans le sauvetage des juifs.

Ici, la bande annonce et la présentation (en italien): www.tv2000.it.

Et le documentaire de 36 minutes (www.youtube.com/watch?v=3Tei-jahnYM):

Ouvrir les cloîtres pour sauver des juifs. Pie XII le voulut.

Octobre 1943:
Les persécutés par les nazis frappent aux portes des monastères

www.lanuovabq.it/
Marco Respinti,
14 avril 2015
(traduction Anna)
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Septembre 1943, les troupes national-socialiste occupent Rome, la chasse aux juifs se déchaine. À partir du mois d'octobre, ces recherchés, ne sachant plus où trouver de l'aide, demandent l’hospitalité aux structures catholiques qui encore (et toujours) jouissent d'une sorte d'immunité territoriale de facto. Mais beaucoup d’instituts religieux auxquels ils s'adressent sont des monastères et des couvent cloîtrés; de clôture stricte, comme il était d'usage à l'époque, inviolable et sacro-sainte. Aux abbés et aux mères supérieures un cas de conscience dramatique se pose: rompre un vœu sacré pour héberger des inconnus, même pas catholiques, mettant tous en danger, ou bien respecter les vœux, ignorant tout respect humain?

Le dilemme devient lancinant, les consciences se déchirent. Cela ne dure pas longtemps, la réponse arrive vite. Les portes du saint cloître s’ouvrent toutes grandes. Mais qui a donné l'autorisation? Quelque frère charitable ou une religieuse attendrie? Une querelle en naît, qui remplit d'encre journaux et livres pendant des années, entre polémiques serrées, accusations et démentis, demi vérités et calomnies abondantes, avec comme toujours, un grand concours de méchanceté se transformant parfois en arrogance dans la tentative de séparer de toutes les manières possibles le chef suprême de l'Église Catholique, le "sévère" et "dur" pape Pie XII, de la bonté superficielle de quelque catholique "en dehors des rangs", afin de chasser le premier (surnommé "Pape de Hitler", à cause d'une inexistante complicité dans la Shoah) dans l'enfer laïc de la christianophobie et de sauver les autres dans un improbable paradis d'angélisme mondain.

Eh bien, après des décennies d'allégations et de mensonges, malheureusement pénétrées aussi dans le monde catholique, et tellement tenaces qu'elles ont même ralenti la cause de béatification de Pie XII, un Pape vraiment bon lui aussi, les cloîtres et les couvents se sont ouverts à nouveau, montrant à tous l'irréfutable réalité documentaire des faits. Cela est raconté dans un documentaire remarquable conçu par Antonello Carvigiani et réalisé par Andrea Tramontano, Lo vuole il Papa (Le Pape le veut), diffusé en première partie de soirée le 2 avril par TV2000, la chaine de télévision de la Conférence Épiscopale Italienne.

L'ordre d'ouvrir immédiatement les cloîtres fut imparti sans hésitations par le Pontife en personne, à qui il fallut sans doute surmonter quelques compréhensibles résistances curiales, inquiètes du grand danger dans lequel le Saint Siège venait ainsi se placer. Il y a les témoignages, les documents conservés dans la chronique du monastère des Quattro Santi Coronati, dans les notes historiques du monastère de Sainte Susanne, dans le registre de la chronique du monastère de Santa Maria dei Sette Dolori (Sainte Marie des Sept Douleurs) et dans le journal de guerre de la communauté de l'Institut "Maria Bambina". Il y est écrit très clairement que ce fut le Pape qui voulut donner asile aux juifs persécutés. Même les prénoms et les noms des personnes hébergées y sont reportés. On ne peut que frémir, imaginant le risque encouru par ces religieux et même par le Vicaire du Christ en mettant tout par écrit (comme s’ils présageaient qu'un jour cela s'avèrerait utile). Des documents uniques et très précieux: d’autres témoignages aussi explicites n'existent pas. Dans la chronique du monastère des Saints Quatre Couronnés on peut lire, en belle écriture selon l'usage d'autrefois: "Dans ces douloureuses situations, le Saint Père veut sauver ses enfants, aussi les juifs, et ordonne que l’hospitalité soit donnée à ces persécutés dans les monastères et même les clôtures doivent se conformer à la volonté du Souverain Pontife".

Les juifs persécutés restaient cachés à l'intérieur des monastères et des couvents. Tous portaient des noms et papiers faux, se faisant souvent passer pour les neveux ou cousins de hauts prélats. Quelques-uns arrivaient à l'asile tant désiré dans les voitures de ce cardinal ou d'un autre, avec le laissez-passer correspondant. Lorsque nazis et fascistes frappaient aux saintes portes pour enquêter, les frères et les religieuses refermaient résolument la clôture: personne ne parvint à la violer.
"Le Pape le veut". À l'intérieur, les juifs se cachaient. Lorsqu'ils sortaient dans les jardins pour quelques heures d'air frais, ils portaient des habits religieux pour protéger leur identité. Ce fut une grande épopée, une croisade de la charité. Cinq mille personnes et plus furent ainsi sauvées, hébergées dans les 200 instituts religieux romains ouverts expressément pour eux entre octobre 1943 et juin 1944. Ensuite, le 4 juin, les Alliés entrèrent dans la Ville Éternelle, et cette histoire eut une conclusion heureuse.

Toutefois, les gens qui s'assoient devant la télévision pour leur zapping quotidien, ne savent hélas peut-être même pas que TV2000 existe, y compris, probablement, de nombreux catholiques.
À TV2000 ils le savent bien, et ils ont choisi de mettre en accès libre sur le réseau leur beau documentaire, afin que personne, mais vraiment personne ne puisse plus jamais dire "Je ne savais pas", se faisant les esclaves de l'horrible mensonge sur le Pape complice des nazis ou peureux en tout cas. La vérité, en effet, n'a pas de prix.

Ndt

(*) Famiglia Cristiana osait même parler de « film qui fait du mal à l’Eglise » : auprès de qui ?,

(**) La chaîne de la CEI, hélas confidentielle ! Notons que le journal de la même CEI, l’Avvenire, n’était pas tendre non plus avec le film de Liana Marabini.

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