Les deux visages du Pape
Du blog d'un prêtre italien "don Elia", troublé par la concomitance entre la Marche pour la Vie à Rome du dimanche 10 mai, et la faveur accordée à Emma Bonino, invitée à la Fabricca della pace le lendemain.
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Images: www.marciaperlavita.it/
La concomitance entre la Marche pour la Vie qui s'est déroulée à Rome dimanche 10 mai dernier - avec le bref salut du Pape au terme du Regina Caeli (*), perdu dans une masse d'autres (*) et la faveur accordée à Emma Bonino, au premier rang des invités lors de l'initiative vaticane dite de "La Fabrique de la paix", a inspiré au prêtre italien qui gère le site "La scure di Elia" (la hache d'Elie, que nous avons déjà rencontré) une réflexion sans doute sévère et même par moments excessive (il y a des "blancs" dans ma traduction...) , mais hélas pas totalement irréaliste.
Deux visages, une trahison
lascuredielia.blogspot.fr/2015/05/due-facce-untradimento-un-giorno
(ma traduction)
16 mai 2015
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Un jour il encourage la Marche pour la vie (se limitant du reste à deux mots de circonstance noyés dans les salutations) (*), le lendemain, il reçoit au Vatican, avec des milliers d'enfants, une exterminatrice d'enfants à naître, qui n'a jamais donné le moindre signe de repentir et ne songe même pas à abjurer ses idées meurtrières, voire y persiste obstinément, recevant même un encouragement amical de l'individu en question ... Elle s'est peut-être convaincue qu'ainsi elle pourrait être accueillie à nouveau dans l'Église catholique sans conversion, à l'instar du dictateur cubain conquis par la "sagesse et l'humilité" du même, mais oubliant - ou ignorant - l'excommunication jamais retirée infligée aux communistes, associés en cela aux avorteurs? Avec ce régime ecclésiastique, effectivement, tous deux ont de quoi espérer.
La «réconciliation» avec Cuba, en fin de compte, peut bien répondre, selon les motifs complexes de la géopolitique, à une certaine forme de logique, quoi que perverse. L'information officielle nous a laissés complètement dans l'ignorance du fait que les Russes sont en train de rouvrir leurs bases militaires sur l'île, fermées il y a quelques années; comment les blâmer, puisque l'OTAN, en plus de placer son "bouclier" en Pologne et de vouloir engloutir l'Ukraine, berceau de l'antique Russie, concentre des navires dans la mer Baltique? Voici donc que les Yankees détestés, à l'improviste, ouvrent les bras aux ennemis invétérés de la porte à côté, promettant des investissements pour relever leur économie détruite (lire: pour réduire le régime sous leur contrôle).
Mais qu'a à voir dans tout cela l'Argentin, qui aurait coopéré au «dégel» de manière décisive? Et si c'était justement l'Occident nihiliste en déclin qui l'avait choisi comme une figure charismatique capable de lui redonner un peu de souffle face à un Orient rampant qui lui fait un contrepoids menaçant?
L'Occident souffre de haine contre lui-même: seul un esprit clair et perspicace comme celui de Benoît XVI pouvait saisir ce signe en un diagnostic si exact et si fulgurant; ce n'est pas pour rien qu'ils se sont opposés à lui jusqu'à le pousser à démissionner... L'Histoire enseigne que l'Empire romain s'est effondré parce que rongé de l'intérieur par une crise spirituelle de caractère clairement nihiliste, que la rapide diffusion du christianisme a seulement pu ralentir, avant de créer un nouveau monde sur les ruines de l'ancien. Les invasions barbares ne furent que le coup final à une société qui n'avait plus aucune raison de vivre et de s'engager; mais si Néron avait écouté Saint Paul (comparu devant lui car il avait fait appel à l'empereur pour échapper à la persécution juive) (cf. 456-bible.123-bible.com) ou Domitien sa nièce sainte Domitille, plutôt que de reléguer à Ponza (cf. fr.academic.ru), l'Empire serait devenu chrétien trois siècles avant Théodose et l'histoire, aurait sans doute suivi un cours différent.
Aujourd'hui, dans la Ville Eternelle, il n'y a plus un Apôtre des Gentils; quant à celui qui occupe le trône de Pierre ... il semble travailler pour le front opposé: sans le donner explicitement à entendre, voire en donnant l'impression de le combattre, mais en se gardant soigneusement de citer noms et prénoms - ce qui est encore plus pernicieux pour les simples. Ses condamnations sont si vagues et si génériques qu'elles ne dérangent personne; au contraire, elles augmentent sa popularité jusqu'à la démesure, au grand profit de ses partisans occultes. De ce point de vue, les embrassades aux avorteurs font elles aussi partie d'une logique précise, où le moindre geste, le mot isolé, sont calculés avec une astuce toute mathématique; après le prix de consolation aux catholiques ostinés, arrive ponctuellement la confirmation aux sponsors invisibles ... Après deux ans et plus de cette pantomine misérable, il faut être idiot ou malhonnête pour ne s'apercevoir de rien et répéter béatement que tout est normal.
(..)
Parlant de la paix - avec les enfants ou avec quelqu'un d'autre - le leader mondial évite rigoureusement d'indiquer la seule base possible d'une paix véritable: la reconnaissance de la Seigneurie du Christ dans le respect de ses commandements. La star qui envoie littéralement les foules en délire ne parle jamais des droits de Dieu sur le monde, mais seulement de ceux de l'homme; il n'identifie jamais la vraie racine des guerres et des désordres dans le péché, mais il les ramène à des causes secondaires tels que la soif de pouvoir et l'argent; il ne renvoie jamais les personnes à leur responsabilité morale, mais il les cajole comme un écolier aux prises avec un devoir portant sur un moralisme mièvre et banal: il faut être bons, s'aider mutuellement, s'aimer les uns les autres ... Bravo, petit: 10 ++ pour le contenu, 5 -- pour la forme.
Soyons sérieux: il s'agit d'une trahison. Trahison de Dieu, du Christ, de l'Église ... et, par conséquent, aussi de l'homme, qui a besoin du Salut. Trahison et tromperie, simulation, mensonge: il y a maintenant de quoi avoir honte d'être catholique. Mais nous, par la grâce de Dieu, nous sommes nés catholiques et catholiques nous mourrons, en dépit de ceux qui veulent nous détruire (..) Il est vrai que la mauvaise herbe ne meurt jamais (allusion à un échange entre le pape et la Bonino), mais seulement parce que Dieu est miséricordieux, et attend qu'elle se convertisse pour ne pas brûler pour l'éternité. Malheur à celui qui abuse de sa miséricorde ou la trahit en la déformant: il vaudrait mieux pour lui qu'il ne fût pas né.
Pour avoir une idée du climat d'intolérance et de terreur qui, au nom de la miséricorde et de la tendresse, règne actuellement dans l'Eglise, il suffit de penser que l'unique prélat romain (ndt: au sens 'de l'Eglise Romaine') présent à la Marche pour la Vie de dimanche, est un cardinal qui a déjà payé cher sa liberté de fidèle ministre du Christ: un sur plus de deux cents cardinaux (**); sur plus de trois cents évêques italiens, deux (??) seulement ont envoyé un message de soutien, sans se déranger. Il y avait trop de soutanes dans le coin, en cet après-midi: des gens peu recommandables, sinon dangereux. Ces complices camouflés du système ont préféré une bonne sieste, oubliant le sort qui attend "les lâches, les incrédules, les abominables les meurtriers, les impudiques, les magiciens, les idolâtres et tous les menteurs" (Ap 21: 8).
Il est toujours préférable de perdre la tête comme les prêtres réfractaires que de finir pour toujours "dans l'étang ardent de feu et de soufre" (ibid); mais qui y pense encore, maintenant que les "missionnaires" pontificaux pourront remettre n'importe quelle censure, y compris l'excommunication réservée aux évêques diocésains, qui se verront brutalement doubler sur leur propre territoire? Voilà pour la collégialité tant vantée! Ce qui est pire, c'est que, pour l'avortement - selon le prélat en charge de la nouvelle évangélisation [Mgr Fisicchella] (ce qui signifie "annonce d'un autre évangile") - le pardon sera accordé à toutes les conditions (même sans repentance?) et étendue à tous les sujets impliqués (même ceux qui ne se confessent pas?) ... C'est comme dire: avortez donc, plus je ne peux pas.
Quoi qu'il en soit, les enfants qui ont survécu au massacre, lundi dernier, ont été instruits sur les moyens de construire la paix en compagnie de la principale promotrice du massacre, chaleureusement accueillie par leur «maître», qui n'a pas mentionné une seule fois la foi, le péché, l'erreur (..) Ceux qu'ils n'ont pas réussi à tuer avant qu'ils soient nés, aujourd'hui, ils les pervertissent avec leur mondialisme athée et démoniaque: que toutes les religions ont en commun le commandement d'aimer le prochain, est un énorme mensonge inventé par ceux qui servent le père du mensonge.
Partez, partez, sortez de là; ne touchez rien d'impur! Sortez du milieu d'elle; purifiez vous; vous qui portez les vases du Seigneur. (Is 52, 11).
NDT
(*) http://w2.vatican.va :
Saluto tutti voi, famiglie, gruppi parrocchiali, associazioni e pellegrini provenienti dall’Italia e da tante parti del mondo, in particolare da Madrid, da Portorico e dalla Croazia. Saluto i fedeli di Guidonia e di Portici; le scolaresche da Carrara, Bitonto e Lecco. Un pensiero speciale ai giovani della diocesi di Orvieto-Todi, accompagnati dal loro Pastore Mons. Tuzia: siate cristiani coraggiosi e testimoni di speranza!
Saluto il Corpo Forestale dello Stato, che organizza la festa nazionale delle Riserve Naturali per la riscoperta e il rispetto delle bellezze del creato; i partecipanti al convegno promosso dalla Conferenza Episcopale Italiana a sostegno di una scuola di qualità e aperta alle famiglie; la delegazione di donne della “Komen Italia”, associazione per la lotta ai tumori del seno; e quanti hanno preso parte all’iniziativa per la vita svoltasi questa mattina a Roma: è importante collaborare insieme per difendere e promuovere la vita.
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(**) Voir les deux articles de Giuseppe Rusconi sur Rosso Porpora, avant la marche, puis après. Il semble qu'il y ait eu bien plus de deux évêques à avoir envoyé un message, mais qu'aucun n'était présent...
Le 12 mai 2013, le cardinal Burke était déjà l'unique cardinal présent à la Marche. Il s'était entretenu avec le même Giuseppe Rusconi (ICI).
A la question: "Pourquoi est-il important de descendre dans la rue? Certains affirment que c'est inutile, qu'on agit mieux à travers les médias, les articles de journaux, la collecte de signatures ...", il avait répondu: "Descendre dans la rue est encore quelque chose de différent, c'est un témoignage personnel pour un choix de vie. Oui, on peut écrire et c'est très important! Mais descendre physiquement dans la rue montre à tous combien il est vital pour nous de défendre et de promouvoir la vie. Et, parce que nous sommes nombreux, cela nous donne la force et le moral de continuer le témoignage le reste de l'année. Encouragé de voir combien nous sommes à marcher!"
On peu supposer que ce qui vaut pour les particuliers vaut d'autant plus pour les pasteurs, et encore davantage pour les évêques et les cardinaux.
