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Quand les Vaudois voulaient tuer don Bosco

En marge de la visite (et de la demande de pardon) du Pape à ses «frères vaudois» …. Un article de Riscossa Cristiana, traduit par Anna.

>>> Cf.
Repentance à répétition
>>> Voir aussi: Annexe

Tout récemment, Bergoglio s’est rendu en visite au Temple Vaudois de Turin.
En cette occasion l'Évêque de Rome, poursuivant une tradition qui n'a malheureusement pas été inaugurée par lui, s'est empressé de demander pardon aux vaudois, utilisant des tons particulièrement affligés. "De la part de l'Église Catholique je vous demande pardon pour les attitudes et les comportements non chrétiens, et même non humains, que nous avons eus, au cours de l'histoire, contre vous. Au nom du Seigneur Jésus-Christ, pardonnez-nous!".
Il est intéressant de remarquer que toute cette humilité n'a pas secoué M. Eugenio Bernardini, "modérateur de la Table Vaudoise", qui a manifesté son irritation pour la définition de "communauté et non église" réservée aux Vaudois par le Concile. Pourquoi pas église, a demandé le modérateur? Une réaction déjà très significative. (lire à ce sujet www.ilgiornaleditalia.org).

Nous n’avons pas l’intention ici de commenter la visite de Bergoglo ni les modes qui l'ont caractérisée. L'absurdité d'une visite dans un "temple" d'adeptes d'une fausse religion - compréhensible uniquement si elle est faite dans le but de les sermonner et de les convertir à la vraie Foi - est en effet si évidente qu'il ne vaut pas la peine d'en parler.

Il y a plutôt autre chose dans l'histoire des vaudois qui vaut la peine d'être approfondi, afin de mieux les connaître: les tentatives de tuer Saint Jean Bosco.

Pour en savoir davantage, nous avons interrogé Cristina Siccardi, écrivain connu et justement apprécié.
Cristina Siccardi, qui a à son actif 56 titres, dont beaucoup ont aussi été traduits à l'étranger, a publié en 2013, "Don Bosco mistico. Una vita far cielo e terra" (Don Bosco mystique. Une vie entre ciel et terre), un livre qui s'est bientôt confirmé comme la biographie la plus documentée et la plus fiable du grand Saint piémontais.

L’HISTOIRE
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Question. Madame Siccardi, nous voudrions tout d'abord vous demander de nous expliquer qui étaient, et qui sont, les vaudois, et quel a été, ou est toujours, leur poids dans la vie politique locale.

Réponse. Les vaudois naissent d'un mouvement hérétique fondé par un marchand français, Pierre de Lyon, connu aussi comme Pierre Valdo (Lyon, vers 1140-1206), connu à l'époque, en latin, comme Valdesius ou Valdès.
Après avoir écouté un ménestrel qui chantait la vie de Saint Alexis, il décida d'approfondir l'étude de la Bible, mais ne connaissant pas le latin, il se fit traduire en français les Évangiles et d'autres écrits bibliques. Lisant les paroles adressées par Jésus au jeune riche: "Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux; puis, viens et suis-moi" (Mt 19,21), il décida en 1173 d'abandonner sa femme (à qui il laissa les biens immobiliers), de faire accueillir ses filles au monastère de Fontevrault et de donner ses richesses aux pauvres. Il s'entoura ensuite d'un groupe de disciples avec qui, ayant fait vœux de chasteté et vêtu de haillons, il alla prêchant le message évangélique; le groupe fut bientôt identifié avec l'expression "Pauvres de Lyon". Leur prédication se tenait dans l'"orthodoxie" romaine, adressée principalement contre le dualisme cathare. La fidélité au Pape de Rome est témoignée par la recherche de l'approbation ecclésiastique en 1179, à l'occasion du treizième Concile du Latran: ils voyagèrent à Rome où ils rencontrèrent le Pontife Alexandre III, qui montra qu’il appréciait leur intention de vivre pauvrement et conformément à la lettre de l'Évangile, sans toutefois leur accorder de prêcher la Parole, n'étant pas des prêtres et aussi parce qu’ils pratiquaient une lecture directe (sans intermédiation ecclésiastique) et personnelle de la Bible.
Valdo et ses adeptes continuèrent toutefois de diffuser l'enseignement chrétien malgré l'interdiction pontificale. En 1180 le cardinal Henri de Marcy, évêque d'Albano, convoqua un synode à Lyon, où Valdo et ses disciples déclarèrent leur orthodoxie et exposèrent en même temps celles qu'ils considéraient les erreurs des cathares. Malgré cela, la prédication de la part des laïcs et des femmes et la lecture individuelle de la Bible étaient des aspects considérés inacceptables par l'Église romaine, consciente du fait que l'acceptation de cette innovation aurait signifié le début d'un processus de transformation aux issues imprévisibles.

Tout cela avait été bien compris par Walter Map, représentant du roi Henri II Plantagenet au Concile du Latran de 1179, qui avait écrit au sujet des Vaudois:

"Ces personnes n'ont jamais de foyer stable, ils s'en vont deux par deux, pieds nus, vêtus de laine, ne possédant rien, mettant tout en commun comme les apôtres, suivant nus Jésus. Ils commencent maintenant de façon très humble, car ils peinent à bouger leurs pieds (?); mais si nous les accueillions, nous serions chassés" (Walter Map, De nugis curialium, Clarendon Press Oxford, 1983, p.126).

En 1184, avec la bulle Ad abolendam, le pape Lucius III excommunia une série de mouvements considérés comme hérétiques, même très différents entre eux, parmi lesquels les pauvres de Lyon, les Vaudois. La motivation de cette excommunication était la prétention des vaudois à vouloir prêcher en public. En dépit de la condamnation papale, le mouvement vaudois poursuivit son expansion vers le Midi de la France et l'Italie (Piémont, Lombardie, Pouilles et Calabre), atteignant aussi quelques régions de l'Allemagne, la Suisse, l’Autriche, l’Espagne, la Hongrie, la Pologne et la Bohème. En 1979 a été signé le pacte d'intégration entre méthodistes et vaudois dans une même communauté confessionnelle.

AUJOURD’HUI
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Le poids des Vaudois, tout en étant un nombre exigu dans le monde (au 31 décembre 2010 on dénombre 25.693 fidèles en Italie, dont une grande partie dans les vallées vaudoises et dans quelques communautés des villes principales de Suisse, ainsi qu'environ 13.000 en Argentine et Uruguay), est notable en Italie: ils sont très considérés par l'État laïc en raison de leur progressisme social, de leur soutien à la laïcité de l'État et aux questions éthiques: ils sont restés paupéristes, avec une orientation politique de matrice communiste et de fortes sympathies radicales: que l'on pense à leur attitude favorable à la contraception, l'avortement, l’euthanasie, le testament biologique (dont les registres, dans plusieurs villes, sont gérés justement par les vaudois).

Leur engagement politique a toujours été fort: ils ont participé activement au Risorgimento et à la Résistance. Depuis toujours, leurs représentants, dont souvent aussi des pasteurs (comme Tullio Vinay, Lino De Benetti, Domenico Maselli), ont été élus au Parlement italien. Actuellement deux anciens ministres (Valdo Spini et Paolo Ferrero) font partie de l'Église évangélique vaudoise, ainsi qu'un ancien président de région (Riccardo Illy), un ancien député (Domenico Maselli), un sénateur (Lucio Malan), un député (Luigi Lacquaniti), un maire de ville chef-lieu de province (Rosario Olivo), quelques conseillers régionaux et l'eurodéputé Niccolò Rinaldi.

Le synode vaudois a délibéré à une large majorité en faveur de la bénédiction des couples homosexuels, approuvée par un ordre du jour du 26 août 2010, et cela a été confirmé ou cours du Synode de 2011. Non seulement les vaudois s'engagent dans la campagne contre la dite "homophobie", mais soutiennent aussi la communauté LGBT. Le débat sur le thème de l'homosexualité s'effectue aussi par la R.E.F.O. (Réseau Évangélique Foi et Homosexualité) et l'"Associazione Fiumi d'acqua viva - Evangelici su fede e omosessualità".

LES VAUDOIS ET DON BOSCO
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Q. Qu'y a-t-il de vrai dans les nombreuses tentatives de tuer Don Bosco et quel fut le mobile de ces crimes?

R. Saint Jean Bosco fut l'objet de divers attentats dont il se sortit grâce à l'intervention de ses "gardes du corps" (ses jeunes), ou bien grâce à la Divine Providence. À part le francs-maçons, les vaudois aussi souhaitaient sa mort car avec ses célèbres Lectures Catholiques, avec ses conférences et ses oratoires, qui augmentaient en nombre d'année en année, il était considère un ennemi juré à haïr et à abattre. Voici donc qu'ils lui tirèrent dessus, le rossèrent, tentèrent de l'empoisonner, de le poignarder…

Q. Dans les nombreuses biographies, plus ou moins romancées, de don Bosco, ces faits sont-ils rapportés? Et comment en parle-t-on?

R. Au cours des 50 dernières années, c'est à dire depuis que l'Église catholique a décidé, après le Concile Vatican II, d'ouvrir les portes à tous, de ne plus condamner les erreurs, de développer un projet œcuménique entre religions différentes et opposées entre elles, dans les biographies sur le champion de l'orthodoxie catholique que fut Saint Jean Bosco (Père et Maître des jeunes mais aussi formateur de milliers de prêtres salésiens et non), le volet des attentats par des vaudois et des franc-maçons est resté sous silence. Nous sommes par contre certains que ces faits se produisirent, grâce à la première biographie monumentale: XIX volumes complétés par trois salésiens. Don Giovanni Battista Lemoyne SDB (1839-1916) écrivit les premiers neuf volumes afin de documenter tout le parcours du fondateur et d'empêcher de futurs oublis et/ou déformations. Il mourut avant d'avoir terminé l'œuvre qui fut enrichie d'ultérieurs dix volumes, réalisés sur la base de la très riche documentation recueillie par le même don Lemoyne et par don Gioacchino Berto. Précieuse est aussi, sans doute, l'autobiographie de Don Bosco, Memorie dell'Oratorio. Les 19 volumes et cette dernière œuvre ont été les sources principales de mon travail pour réaliser mon Don Bosco mistico. Una vita tra Cielo e terra. Lemoyne mourut le 14 septembre 1916 alors que le neuvième volume était sous presse. Sa mission de rédiger les mémoires biographiques fut héritée par les Salésiens don Angelo Amadei (1868-1945), qui écrivit le 10ème volume, et don Eugenio Ceria (1870-1957), auteur des neuf autres. Dans la littérature hagiographique cette œuvre monumentale est un unicum,par sa vaste documentation et le rigoureux esprit de chronique/sa chronique rigoureuse.

Q. Que firent les autorités du royaume (police, magistrature) pour protéger Don Bosco? Et lui-même, comment réagit-il?

R. Police et magistrature ne firent rien du tout. Don Bosco était assisté par Marie Auxiliatrice et par la Divine Providence et avec cette "escorte" il poursuivit son immense mission. Et voici donc l'œuvre de ses jeunes: il allait le soir ou en des lieux suspects avec un groupe de jeunes parmi les plus robustes et dignes de confiance, qui intervenaient au besoin; mais si pour des raisons diverses ils n'étaient pas présents, arrivait "le Gris", un chien énorme et féroce, au pelage grise, d'où le nom qui lui fut donné. Personne ne sut jamais d'où il venait ni où il disparaissait après avoir accompli son œuvre de sauvetage à l'égard de Don Bosco. Tous, à l'Oratoire de Valdocco, virent "le Gris" et en donnèrent témoignage. Si de la nourriture ou de l'eau lui étaient offerts, le chien n'en voulait pas. Il fut l'ange gardien de Don Bosco.

Q. Et l'autorité religieuse? Intervint-elle pour défendre son prêtre?

R. On n'a pas d'information à cet égard. Franchement, je suis parvenue à cette conclusion: Don Bosco put rester en vie, malgré tant de haine, et accomplir ses projets parce qu’ils coïncidaient parfaitement avec ceux de Dieu. Ce fut bien la Très Sainte Vierge qui le soutint, le guida, le défendit, jusqu'à la fin de ses jours.

Q. Et, finalement, l'opinion publique - Don Bosco était très populaire, si je ne m'abuse - comment réagit-elle?

R. L'opinion publique? Voyant que Don Bosco faisait des miracles, c'est à dire fondait des oratoires, des écoles, érigeait des églises, créait des typographies et des laboratoires professionnels, guérissait les personnes physiquement et spirituellement, avait les dons de la bilocation, de la lévitation, multipliait la nourriture lorsqu'elle était insuffisante pour nourrir ses garçons et multipliait même les hosties; il parvint même à ressusciter un de ses jeunes; eh bien, les gens, en face d'un prêtre qui continuait à vivre malgré qu'on voulû le tuer à tout prix, se mirent à l'estimer, à l'admirer, à l'aimer toujours plus, le considérant déjà vivant comme un géant de sainteté.

Q. Une dernière question: à votre avis, quel enseignement pouvons-nous tirer de cet aspect si dramatique de la vie de Don Bosco?

R. Nous pouvons en tirer un enseignement utile, qui vient des paroles de Saint Paul: "Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous?" (Rm 8, 31). Tout un monde féroce fut contre Saint Jean Bosco, composé de vaudois, de libéraux, de franc-maçons, et pourtant ce monde ne put rien contre lui. Don Bosco est la démonstration vivante que la vraie foi chez un seul homme suffit pour avoir un impact dans l'histoire et apporter le salut à des milliers et des milliers d'âmes. En outre, son enseignement contre l'hérésie vaudoise est toujours valide et véridique: il convertit lui-même de nombreux héritiers de Valdès. Son appel pressant, contenu dans son livre Conversione di una valdese (Conversion d'une vaudoise) , est très beau:

"Protestants vaudois, et vous tous qui vivez séparés de l'Église Catholique, ouvrez les yeux sur l'abysse immense qui vous est ouvert tant que vous vivez séparés de la vraie religion: l'Église Catholique, telle une mère compatissante, vous tend ses bras, pleine d'amour: venez et retournez à cette religion qui fut aussi pendant 1500 ans la religion de vos pères; venez et rentrez au bercail de Jésus Christ […] nous ferons ainsi un seul cœur et une seule âme; je peux vous assurer au nom de Dieu que tous les catholiques vous tendront des bras pleins d'amour vous accueillant avec joie, et chanteront des hymnes de gloire à Dieu voyant réalisées les paroles de Jésus Christ: "il y aura un seul bercail et un seul pasteur (et fiet unum ovile, et unus pastor)".

Annexe

A l'opposé, Enzo Bianchi, le très discutable fondateur-"prieur" de la communauté monastique de Bose, soutien de fer du Pape François qui l'a nommé en juillet 2014 consultant au Conseil Pontifical pour l'unitié des chrétiens, écrivait sur Vatican Insider, au lendemain de la visite du Pape aux Vaudois, un article enflammé que j'avais traduit et laissé de côté sur le moment, mais qu'il me paraît intéressant de citer aujourd'hui, au moins en partie, pour illustrer la conception de l'oecuménisme du Pape François:

LE PAPE CHEZ LES VAUDOIS: UNE NOUVELLE FAÇON DE MARCHER ENSEMBLE
vaticaninsider.lastampa.it
La Stampa,
23 Juin 2015
Enzo Bianchi

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A quelques centaines de mètres du temple vaudois qui hier a salué le «cher frère François», une plaque apposée il y a une quinzaine d'années par la ville de Turin rappelle le pasteur vaudois Goffredo Varaglia, brûlé sur le bûcher pour hérésie le 29 Mars 1558. Il faudrait parcourir à nouveau, dans la prière silencieuse, ce bout de trajet entre le Corso Vittorio et la Piazza Castello: peut-être ainsi comprendrait-on mieux la portée de l'acte qui a pris place hier dans les murs de l'église vaudoise, quand le modérateur Eugenio Bernardini a accueilli au nom de tous ses frères et sœurs vaudois et méthodistes le «cher frère François». Une appellation bien loin d'être réductrice et que le pape a visiblement appréciée, la cueillant dans toute sa portée évangélique. Et en frère, le pape François a répondu à l'accolade chaleureuse qui comblait des siècles d'incompréhensions, d'éloignement, de méfiance, d'injustice et même de violence sanguinaire.
Bien sûr, comme cela a été souligné lors de la rencontre, cela fait au moins cinquante ans que les relations entre catholiques et vaudois, en Italie comme dans la région du Rio de la Plata, sont empreintes non seulement de respect mais aussi d'une reconnaissance réciproque de la volonté commune d'être disciples du Christ (..)
Les protagonistes d'hier en étaient conscients, et on le percevait à la joie mêlée d'émotion avec laquelle les mots succédaient aux chants, les discours officiels aux phrases chuchotées et aux sourires échangés lors d'accolades qui n'avaient rien de formel. Dans cette prise de conscience partagée, les paroles du Pape François ont résonné avec force: «Au nom de l'Église catholique, je vous demande pardon. Je vous demande pardon pour les attitudes et les comportements non chrétiens, et même non humains, qu'au cours de de l'histoire nous avons eu envers vous. Au nom du Seigneur Jésus-Christ, pardonnez-nous!». Un triple demande de pardon qui confirme «une nouvelle manière d'être les uns avec les autres», qui donne le rythme à ce «marcher ensemble vers cette communion qui précède chaque opposition» et qui peut le transformer en cette «diversité réconciliée» évoquée par le Pasteur Bernardini citant Evangelii gaudium du pape François. C'est en ce sens qu'il faut également comprendre l'appel vaudois à propos de deux questions théologiques encore ouvertes: être appelé avec le terme néo-testamentaire d'«église» (même si c'est dans un sens différent de celui qu'entend l'Église catholique) et non avec la paraphrase «communauté ecclésiale», et la possibilité de pratiquer «l'hospitalité eucharistique» , toujours pas autorisés pour l'Eglise catholique et l'Eglise orthodoxe en raison de la différence de compréhension théologique du ministère et de l'Eucharistie elle-même. Seule l'ouverture et la confiance de ceux qui sentent qu'ils sont face à un frère permet d'aborder un sujet aussi sensible dans une telle occasion, et seule la fraternité qui vient de l'Evangile a permis au pape de ne pas écarter les questions, mais de les accueillir en profondeur.

Ainsi, dans son discours le Pape François a toujours appelé les frères et sœurs vaudois «église» et il a évoqué l'échange de dons - le pain et le vin pour les célébrations eucharistiques pascales respectives - entre le diocèse de Pinerolo et la communauté vaudoise locale en parlant d'un «geste entre les deux églises qui donne un avant-goût, à certains égards, de cette unité à la Table eucharistique à laquelle nous aspirons».

Et là, je ne peux pas passer sous silence ce que cet événement historique a évoqué en moi qui, depuis mes années à l'université et avant que je commence à vivre à Bose, ai tissé des liens fraternels avec plusieurs vaudois de Turin (..)
Ne prenez pas ces remarques comme les confessions d'un vieux nostalgique: elles sont seulement un hommage à la mémoire et une confirmation qu'hier, le pape François et les frères et sœurs vaudois qui l'ont accueilli nous ont rappelé que «ce qui tarde adviendra» et qu'il nous revient de hâter le jour de la pleine et visible unité des chrétiens. C'est une dette que nous avons envers la volonté du Seigneur, mais aussi envers tous les hommes et les femmes de notre temps, nos compagnon d'humanité.

  Benoit et moi, tous droits réservés